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La Revue de Presse

Retrouvez l'actualité économique du territoire de la semaine 51

La Revue de Presse

ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE

ACTUALITES ENTREPRISES

Chez Amazon à Amiens, des robots et des hommes mobilisés pour affronter le rush de Noël

À l’approche des fêtes de fin d’année, le site logistique Amazon de Boves, près d’Amiens, est en pleine effervescence, même si le surcroît d’activité n’est pas immédiatement visible. Derrière les décorations de Noël, l’intensification du flux de colis a commencé il y a environ un mois, portée par les achats de jouets et de cadeaux. Selon la direction, le volume d’expéditions a doublé en l’espace de deux mois et demi, conséquence directe du Black Friday puis du rush de Noël. Pour garantir la livraison à temps, Amazon conseille d’ailleurs de passer commande au plus tard le lundi précédant Noël. Implanté sur une surface de 106 000 m², le site expédie chaque jour plusieurs centaines de milliers d’articles. Pour faire face à cette montée en charge, Amazon s’appuie sur deux leviers principaux : le renforcement des effectifs et l’automatisation. Entre septembre et décembre, 850 intérimaires ont été recrutés, en complément des 1 200 salariés en CDI. Ces « seasonals », rémunérés 13 euros de l’heure, permettent de maintenir un rythme soutenu tout en respectant l’engagement clé de l’entreprise : expédier une commande dans les deux heures suivant son passage, même en période de forte affluence. La transformation majeure du site réside toutefois dans sa robotisation récente. Plus de 2 000 robots circulent sur le site et déplacent 21 000 étagères jaunes, guidés par une intelligence artificielle qui évite toute collision. Cette évolution a profondément modifié le modèle logistique : initialement dédié aux gros colis, le site de Boves est désormais centré sur les petits objets. Ce ne sont plus les employés qui se déplacent vers les produits, mais les articles qui viennent à eux, améliorant ainsi la productivité. En prévision des fêtes, jusqu’à 15 millions d’articles sont stockés de manière aléatoire dans les étagères mobiles, une organisation qui optimise l’espace et la rapidité de préparation. Amazon revendique à Boves le plus grand site robotisé du groupe sur un même niveau. Cette dynamique locale contraste cependant avec la stratégie globale du groupe, qui a annoncé 14 000 licenciements dans les fonctions supports à l’échelle mondiale. Une décision liée à l’automatisation croissante et à la nécessité de corriger les recrutements massifs effectués durant la pandémie, illustrant les mutations profondes du modèle Amazon. (Article du 13/12/2025 – Courrier Picard)


Hauts-de-France : de moins en moins de paquets Shein dans les relais-colis


À l’approche des fêtes, la Maison de la presse PMU du centre commercial Amiens 2 voit ses allées et étals envahis par les colis, en parallèle de l’activité habituelle de vente de journaux et de jeux de hasard. Pascal, le commerçant, explique que la période de Noël est particulièrement chargée et que la réception et l’expédition de centaines de colis par semaine occupent désormais une part importante de son activité. Cependant, il remarque une situation inhabituelle cette année : très peu de colis de la plateforme Shein sont arrivés. Alors qu’en temps normal, une dizaine de colis Shein arrivent quotidiennement, Pascal n’en a reçu que deux un matin. Cette baisse semble liée aux scandales récents entourant la plateforme chinoise. Fin octobre, des poupées sexuelles à caractère pédopornographique et des armes de catégorie A ont été découvertes parmi ses produits, provoquant une forte inquiétude chez les consommateurs. Les contrôles douaniers renforcés qui ont suivi ont également ralenti l’acheminement des colis, dissuadant les acheteurs et réduisant le flux habituel de commandes. À l’échelle nationale, à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, où le traitement des petits colis a fortement augmenté ces dernières années (775 millions d’articles en 2024 contre 175 millions en 2022), le nombre de colis Shein a été divisé par deux ces dernières semaines, selon Le Parisien. Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de controverse autour de l’implantation de Shein en France, notamment lors de l’ouverture d’un magasin au BHV à Paris, qui avait déjà suscité de vives réactions. Suite aux révélations sur les poupées, l’État français a demandé la suspension de la plateforme pour trois mois. Le tribunal judiciaire de Paris doit se prononcer sur cette demande avant le vendredi 19 décembre, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les consommateurs et les commerçants locaux qui distribuent ces colis. Ainsi, la période de Noël, traditionnellement synonyme d’activité intense pour les commerçants, se trouve cette année marquée par une baisse notable de l’activité liée à Shein, illustrant l’impact direct des scandales et des contrôles réglementaires sur les habitudes de consommation et la logistique des colis en France. (Article du 13/12/2025 – Courrier Picard)


Cristal Union poursuit ses investissements pour décarboner


Le groupe sucrier coopératif Cristal Union, qui exploite notamment l’usine Sainte-Émilie à Villers-Faucon dans la Somme, intensifie sa politique de décarbonation de l’agriculture à travers le lancement, le 10 décembre 2025 à Paris, de « Cristal Vision Empreinte Zéro ». Présentée comme la « seule démarche globale et certifiée de durabilité », cette initiative s’inscrit dans la continuité de « Cristal Vision », lancée en 2015 et déjà suivie par 900 coopérateurs engagés en agroécologie. Aujourd’hui, la démarche se déploie auprès des 9 000 agriculteurs coopérateurs du groupe, présents notamment dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et la région Centre, avec pour objectif de les accompagner individuellement dans une transition énergétique complète et vérifiable, validée par le SBTI (Science Based Targets Initiative). Pour atteindre cet objectif, Cristal Union s’est associé à la start-up MyEasyFarm afin de proposer un outil digital innovant permettant d’évaluer l’empreinte carbone des exploitations de betteraves sucrières. L’outil, simple à utiliser, fournit dès la première saisie informatique un score carbone à l’agriculteur, servant de point de départ pour une amélioration progressive de ses pratiques. Les exploitants sont ainsi incités à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou à accroître la séquestration du carbone dans leurs sols, participant activement à la transition bas carbone du groupe. Parallèlement, Cristal Union soutient ses coopérateurs par des incitations financières. Après avoir reversé 2,2 millions d’euros en 2023-2024, le groupe prévoit 2,5 millions d’euros en 2025 pour les agriculteurs les plus avancés dans la mise en œuvre de pratiques agroécologiques. Ces primes progressives, allant de 0,50 à 1,50 euro par tonne de betterave, récompensent concrètement les efforts de décarbonation. Sur le plan industriel, l’usine Sainte-Émilie a bénéficié d’un investissement de 34 millions d’euros pour une unité de déshydratation moins énergivore, opérationnelle depuis septembre 2023, contribuant à réduire l’empreinte environnementale globale du site. Les dirigeants du groupe, Xavier Astolfi et William Huet, insistent sur l’équité et la concrétisation des résultats : tous les coopérateurs doivent pouvoir progresser dans la décarbonation de leurs exploitations, en accord avec les réalités de terrain. Avec cette initiative, Cristal Union renforce son rôle pionnier dans l’agroécologie et la durabilité agricole, en combinant innovation technologique, accompagnement individualisé et incitations financières. (Article du 15/12/2025 – Courrier Picard)


Duralex, une leçon d’économie concrète


Patrick Le Scouëzec, habitant d’Amiens, voit dans la réussite spectaculaire de la levée de fonds de Duralex la preuve qu’un autre modèle économique est non seulement possible, mais aussi viable. L’entreprise, organisée sous forme de société coopérative et participative (SCOP), est parvenue à collecter plus de 20 millions d’euros directement auprès des Français afin de financer ses futurs investissements. Ce succès a suscité étonnement et scepticisme dans certains milieux économiques, qui y ont vu un simple élan de nostalgie ou une résistance conservatrice face aux réalités du marché. Pour l’auteur, cette réaction traduit surtout le refus de reconnaître qu’il existe des alternatives à un système exclusivement guidé par la rentabilité et la recherche du profit. Duralex fonctionne en effet selon un modèle radicalement différent du capitalisme classique : l’entreprise appartient majoritairement à ses salariés, qui participent collectivement aux décisions. Les bénéfices ne sont pas distribués à des actionnaires extérieurs, mais réinvestis dans l’outil de production et le développement de l’activité. Soutenir Duralex, c’est donc garantir que l’argent collecté servira à maintenir une production industrielle en France et à préserver, voire créer, des emplois locaux, à l’opposé des logiques de délocalisation souvent privilégiées pour accroître les marges. Ce succès met également en lumière le rôle de plus en plus frileux des banques, accusées de ne financer que les projets jugés immédiatement rentables et de limiter l’accès au crédit, tant pour les entreprises que pour les particuliers. En choisissant d’investir directement dans Duralex, les souscripteurs ont exprimé leur adhésion à une économie plus démocratique, populaire et concrète. L’engouement contredit aussi les discours d’économistes qui reprochent aux Français de trop épargner, démontrant que cette épargne peut être mobilisée de manière utile et collective. Dans un second texte, François Monnier, également amiénois, rend hommage à la rénovation de la basilique Notre-Dame de la Garde, emblème de Marseille et protectrice des marins depuis le Moyen Âge. Après dix mois de travaux, la « Bonne Mère » a retrouvé son éclat grâce à une restauration minutieuse, notamment la pose de 30 000 feuilles d’or. L’auteur rappelle enfin l’histoire et la beauté de cet édifice romano-byzantin, œuvre de l’architecte Henri-Jacques Espérandieu, symbole fort du patrimoine méditerranéen. (Article du 16/16/2025 – Courrier Picard)

EMPLOI

Somme : ce que dit le projet de réorganisation de Chantelle

La réorganisation du groupe Chantelle s’annonce comme un profond bouleversement pour les près de 75 salariés employés sur ses trois plateformes logistiques de la Somme, situées à Villers-Bretonneux, Péronne et Corbie. Les effectifs sont répartis de manière relativement équitable entre ces sites, mais le projet prévoit un recentrage de l’activité sur la plateforme de Corbie, dans le quartier de La Neuville. Ainsi, une partie des salariés de Villers-Bretonneux et de Péronne pourrait être amenée à y être transférée, modifiant significativement leurs conditions de travail et de déplacement. Un document interne consulté par le Courrier picard confirme que cette réorganisation s’accompagne de la mise en place d’un Plan de sécurisation de l’emploi (PSE), couplé à un Plan de départ volontaire (PDV). Le recours à un PSE concerne les entreprises d’au moins 50 salariés qui envisagent la suppression d’au moins dix postes. La procédure est strictement encadrée : le Comité social et économique (CSE) central doit être consulté sur le projet, les organisations syndicales négocient les modalités de la procédure collective, puis l’Inspection du travail doit homologuer le PSE avant sa mise en œuvre. À ce stade, la direction évoque la possibilité d’éviter les licenciements contraints, même si rien n’est définitivement arrêté. Les discussions se poursuivent entre la direction et les représentants du personnel. L’enjeu principal est la définition des critères de reclassement, qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise. Ces critères reposent à la fois sur des éléments professionnels — tels que la formation, l’expérience ou la technicité — et sur des considérations sociales, notamment l’ancienneté, la situation familiale, l’âge ou le handicap. La situation est particulièrement délicate pour les 25 salariés du site de Péronne, dont la majorité réside localement. Le site de Corbie se situe à environ 45 minutes de trajet en voiture et n’est desservi ni par le train ni par une ligne régulière d’autocar. Cette contrainte géographique soulève des inquiétudes importantes. Selon le maire de Péronne, Gautier Maes, des navettes pourraient toutefois être mises en place afin d’assurer le transport quotidien des salariés entre Péronne et Corbie. Cette solution, encore à l’état de projet, illustre les difficultés humaines et logistiques que pose cette réorganisation pour les salariés concernés. (Article du 16/12/2025 – Courrier Picard)


Les salariés de l’assureur AssurOne débrayent à Amiens


Mardi 16 décembre, une vingtaine de salariés du site amiénois d’AssurOne ont débrayé pendant plusieurs heures devant les locaux de la rue de la Vallée pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un « plan social déguisé ». Sur les 39 employés du site, gestionnaires sinistres, agents de production et commerciaux se sont mobilisés, une première depuis l’ouverture du site en 2021. À quelques jours des fêtes de fin d’année, l’inquiétude et la colère dominent face à une fermeture annoncée qui menace directement leur emploi. AssurOne, société spécialisée dans le courtage en assurance automobile et filiale du groupe Prévoir, dispose de trois implantations en France : Amiens, Asnières-sur-Seine et Pont-Audemer. Confrontée à un déficit de plusieurs millions d’euros, la direction a présenté, lors d’un CSE le 19 novembre, un projet de restructuration prévoyant la fermeture pure et simple du site amiénois. Les salariés se verraient proposer un transfert vers les deux autres sites, assorti d’une prime de 3 000 euros bruts et d’une prise en charge jugée insuffisante des frais de déménagement. Pour les salariés, ces propositions sont irréalistes compte tenu de leurs obligations familiales et personnelles. Ils dénoncent une alternative imposée : accepter la mobilité géographique ou s’exposer à un licenciement pour faute simple, avec des indemnités minimales. Soutenus par le syndicat Solidaires 80, ils réclament la mise en place d’un véritable Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), estimant que la situation financière de l’entreprise ne justifie pas une fermeture aussi brutale, d’autant que certains indicateurs seraient en amélioration. Parmi les autres revendications figurent des inégalités de rémunération avec les salariés du siège d’Asnières-sur-Seine, à poste équivalent, ainsi qu’une reconnaissance insuffisante des efforts fournis, notamment des heures supplémentaires régulières. Le député de la Somme François Ruffin a apporté son soutien aux salariés et alerté la Direccte sur d’éventuelles pressions managériales et risques psychosociaux. Il demande un contrôle strict de la légalité du projet et l’obligation d’un PSE. De son côté, la direction d’AssurOne affirme que le projet est encore en phase de consultation et garantit le maintien des emplois transférés, une décision définitive n’étant attendue qu’après les prochaines réunions du CSE, dont une prévue le 15 janvier. (Article du 17/12/2025 – Courrier Picard)

ECONOMIE

Les défaillances d’entreprise augmentent en Picardie sans que cela soit un raz-de-marée

En 2025, les procédures collectives connaissent une évolution contrastée en Picardie, reflétant des situations économiques locales variées. À l’échelle nationale, environ 70 000 défaillances d’entreprises sont attendues pour l’année, mais sur le territoire picard, la hausse des procédures collectives reste modérée et ne traduit pas une crise généralisée. Ces procédures comprennent l’ouverture de sauvegardes, de redressements judiciaires et de liquidations judiciaires. Dans la Somme, le tribunal de commerce d’Amiens a enregistré 381 ouvertures de procédures collectives entre janvier et novembre 2025. Parmi celles-ci, neuf concernent des sauvegardes, 189 des redressements judiciaires, 15 des liquidations judiciaires et 165 des liquidations judiciaires simplifiées, une procédure applicable aux entreprises sans actif immobilier ou générant moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires annuel. En comparaison, sur la même période en 2024, 354 procédures avaient été enregistrées à Amiens, pour un total annuel de 408, indiquant une augmentation modérée. À Beauvais, la tendance est inverse. Le tribunal de commerce de la ville a comptabilisé 173 procédures collectives de janvier à novembre 2025, dont 31 redressements et 135 liquidations, contre 211 sur la même période en 2024 et 225 sur l’ensemble de l’année 2024. Cette baisse significative traduit une amélioration relative de la santé économique des entreprises du Beauvaisis. En revanche, la situation est plus préoccupante dans le Compiégnois. Le tribunal de commerce de Compiègne a recensé 422 procédures collectives sur les onze premiers mois de 2025, dont trois sauvegardes, 127 redressements et 278 liquidations, contre 339 sur la même période en 2024 et 388 sur l’ensemble de l’année 2024. Cette augmentation traduit une dégradation notable de la situation économique locale. Dans l’Aisne, la tendance est similaire. Le tribunal de commerce de Saint-Quentin a enregistré 202 procédures collectives de janvier à novembre 2025, contre 169 sur la même période en 2024 et 182 pour l’année complète 2024, confirmant un accroissement des défaillances dans ce département. Ainsi, si la région Picardie ne connaît pas de crise généralisée, des disparités importantes apparaissent selon les territoires : la Somme et l’Aisne voient leur nombre de procédures collectives augmenter, le Compiégnois connaît une très forte hausse, tandis que le Beauvaisis enregistre une baisse notable. Ces chiffres reflètent des dynamiques économiques locales contrastées, entre fragilité accrue et amélioration relative des entreprises. (Article du 15/12/2025 – Courrier Picard)

CHIFFRE DE LA SEMAINE

Trois gigafactories pour des batteries produites dans les Hauts-de-France

La vallée de la batterie des Hauts-de-France se renforce avec l’arrivée de nouveaux acteurs, consolidant la région comme un pôle stratégique pour la production de batteries pour véhicules électriques. Le dernier en date, le fabricant français Verkor, a inauguré le 11 décembre 2025 son usine près de Dunkerque, marquant son entrée officielle dans le secteur. Les équipes locales bénéficient d’une formation dispensée par des experts venus de Corée du Sud et de Malaisie, afin d’assurer un transfert de compétences dans ce domaine technologique. Avant Verkor, d’autres acteurs ont déjà implanté leurs sites dans la région. AESC, société japonaise majoritairement détenue par le chinois Envision, produit depuis quelques mois des batteries dans la région de Douai (Nord). L’usine vise à équiper entre 150 000 et 200 000 véhicules électriques par an pour l’exercice 2026-2027 et devrait devenir totalement autonome d’ici fin 2026. Par ailleurs, ACC, première gigafactory française, a démarré en 2024 à Billy-Berclau (Pas-de-Calais). Coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes-Benz, ACC emploie 1 200 salariés et prévoit de produire environ 250 000 batteries pour véhicules électriques en 2026, contre 10 000 actuellement. La société a également noué un partenariat temporaire avec un fabricant chinois pour gérer l’une de ses trois lignes de production jusqu’à l’été 2026, accélérant ainsi sa montée en puissance. La vallée de la batterie s’étend désormais vers la Somme, avec l’arrivée prévue de Tiamat à Boves, dans l’Ouest amiénois. Cette future gigafactory se spécialisera dans la production de batteries au sodium-ion à faible durée de charge, destinées à des applications variées comme l’outillage électroportatif, l’hybridation ou la protection de data centers. La première ligne du site sera dotée d’une capacité de 0,6 gigawatt-heure, tandis que deux autres lignes viseront cinq gigawatt-heures au total, ce qui correspond à 300 000 cellules produites par jour et 100 millions par an. Ainsi, la région des Hauts-de-France s’affirme comme un centre majeur de la production de batteries en Europe, combinant expertise locale, transfert technologique international et développement d’infrastructures innovantes. La montée en puissance de Verkor, ACC, AESC et bientôt Tiamat illustre l’ambition française de devenir un acteur clé dans la transition énergétique et le marché croissant des véhicules électriques. (Article du 15/15/2025 – Courrier Picard)

SANTE

Une partie des salariés de l’Adapei en grève dans la Somme

Une partie des salariés de l’Adapei, association gestionnaire de 36 établissements médico-sociaux dans la Somme et employant près de 1 000 personnes, s’est mobilisée le jeudi 18 décembre sur plusieurs sites, notamment à Boves, près d’Amiens, devant le siège de l’association. Cette journée de grève, soutenue par le député François Ruffin, visait à dénoncer une dégradation continue des conditions de travail ainsi que des irrégularités présumées dans le recrutement du nouveau directeur. Selon l’intersyndicale CGT-FO-CFDT, la situation se détériore depuis plusieurs années. Les représentants syndicaux évoquent un épuisement croissant des salariés, des départs de plus en plus nombreux et un manque de remplacements. Cette pénurie de personnel s’explique aussi par la perte d’attractivité du secteur médico-social, entraînant une diminution du nombre de candidats qualifiés. À chaque départ non remplacé, ce sont des compétences, de l’expérience et de la technicité qui disparaissent, fragilisant le fonctionnement des établissements et la qualité de l’accompagnement des personnes accueillies. Les syndicats pointent également un dialogue social jugé défaillant. Ils dénoncent un manque de concertation sur les projets et les conditions de travail, alors même que la situation financière de l’association serait saine. Le Comité social et économique serait régulièrement mis devant le fait accompli, réduisant le rôle des élus à celui de simples exécutants, en contradiction avec les valeurs affichées par l’Adapei. Des parents d’usagers partagent ces inquiétudes. Pierre Lardans, père d’un enfant autiste accueilli à l’IME d’Abbeville, témoigne de la dégradation des conditions d’accueil et du turnover important du personnel. Il regrette également le manque d’association des familles aux projets, notamment le refus de la création d’une annexe de l’IME à Friville-Escarbotin, pourtant destinée à limiter les longs trajets en bus pour les enfants. Enfin, la nomination contestée du nouveau directeur alimente la crise. Le CSE et l’intersyndicale dénoncent un possible conflit d’intérêts, estimant que le président-adjoint n’aurait pas dû être recruté à ce poste pour des raisons éthiques et déontologiques. Les financeurs publics et l’inspection du travail ont été saisis, tandis que la direction n’a pas souhaité réagir. Faute de reprise du dialogue social, l’intersyndicale n’exclut pas de nouvelles actions de grève dans les prochaines semaines. (Article du 19/12/2025 – Courrier Picard)