La Revue de Presse
Retrouvez l'actualité économique du territoire de la semaine 49
ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE
ACTUALITES ENTREPRISES
Aluminium Foundry France a lancé la production d’aluminium recyclé
Aluminium Foundry France (AFF) a lancé en novembre 2025 sa production de billettes en aluminium recyclé sur le site d’Aluminium Solutions Group (ASG) à Ham, dans la Somme. Ce démarrage fait suite à une série d’essais techniques jugés concluants par le groupe, porteur du projet. L’usine, construite en un peu plus d’un an à la place d’une ancienne structure démolie, s’étend sur 135 mètres de long et 15 000 m². ASG y a investi 50 millions d’euros. AFF ambitionne d’atteindre une capacité annuelle de 80 000 tonnes de billettes d’ici le deuxième trimestre 2026, ce qui en fera la plus grande usine française spécialisée dans le recyclage de l’aluminium. Selon ASG, l’empreinte carbone de ce site sera trois fois inférieure à la moyenne européenne, notamment grâce à un approvisionnement en aluminium usagé négocié auprès des principaux acteurs de la collecte de déchets, en particulier dans le secteur du bâtiment. Pour Édouard Guinotte, président d’ASG, la mise en production d’AFF représente une étape stratégique majeure, tant pour le groupe que pour le territoire. Il souligne que cette usine incarne un engagement fort en faveur d’une économie circulaire et décarbonée, contribuant en même temps à la souveraineté industrielle française. Le projet bénéficie du soutien des pouvoirs publics et participera à la revitalisation du site de Ham grâce à la création d’environ une centaine d’emplois directs et indirects. AFF devient ainsi la deuxième usine française de nouvelle génération dédiée au traitement de déchets d’aluminium, après la création du site Coralium en Vendée, inauguré en 2023 et entré en production en 2024. Cette nouvelle unité de Ham produira de l’aluminium recyclé destiné à alimenter les quatre usines d’ASG situées à Ham, Nantes, Saint-Florentin et Toledo en Espagne, lesquelles fabriquent des profilés destinés au bâtiment, aux transports et à diverses industries. (Article du 01/12/2025 – Courrier Picard)
PaperDoc, la solution qui facilite l’accès à la recherche scientifique
La start-up PaperDoc, fondée en 2021 par l’Amiénois Damien Delansorne et le docteur Nicolas Gatulle, anesthésiste-réanimateur spécialisé en traumatologie sévère, ambitionne de rendre la connaissance scientifique et médicale plus accessible et compréhensible grâce à l’intelligence artificielle et au traitement du langage naturel. À travers son moteur de recherche scientifique, PaperDoc permet d’accéder à plus de 230 millions d’articles et d’assurer une veille médicale mondiale en temps réel. Le projet, développé en partie à Amiens, est né de la complémentarité des deux fondateurs : l’un évoluait dans le conseil aux dirigeants, l’autre dans la recherche clinique. Initialement conçue comme une simple application mobile, la solution s’est transformée en une plateforme complète grâce aux avancées de l’IA. Elle s’adresse aujourd’hui à un large public professionnel, au-delà du seul secteur médical, en raison de la variété de ses contenus académiques.
PaperDoc a récemment été récompensée aux Trophées de l’e-santé pour son assistant conversationnel Syntia, primé dans la catégorie Patient. Basée sur une technologie avancée de compréhension sémantique, cette IA est capable de répondre à des questions complexes, de relier plusieurs concepts et de produire des synthèses scientifiques structurées et sourcées. Le « mode patient », salué par le jury, aide le grand public à comprendre diagnostics, traitements et recommandations médicales tout en luttant contre la désinformation grâce à des sources fiables et vérifiables. Fort de trois levées de fonds, d’un carnet de commandes solide et de clients prestigieux (Publicis Health, Ramsay Santé, hôpital de Créteil, Resamut…), PaperDoc connaît une croissance rapide. L’entreprise, sélectionnée parmi les 100 solutions d’« IA sur étagère » destinées aux administrations publiques, travaille également à se diversifier, notamment avec le ministère des Armées. Son modèle économique repose sur des abonnements de 15 à 150 euros par mois, avec des remises étudiantes et des offres pour les établissements hospitaliers. Une formule gratuite permettant jusqu’à 15 recherches et cinq projets Syntia par mois vise aussi à réduire les inégalités d’accès au savoir scientifique. (Article du 01/12/2025 – Courrier Picard)
Le site d’Ynsect de Poulainville en liquidation judiciaire
La liquidation judiciaire d’Ynsect, entreprise phare de l’agritech française spécialisée dans la production de protéines d’insectes et d’engrais issus de scarabées, a été prononcée le 1er décembre 2025 par le tribunal de commerce d’Évry. Cette décision met un terme à plus d’un an de difficultés financières et de tentatives de restructuration. Placée en sauvegarde en septembre 2024 puis en redressement judiciaire en mars 2025, la société n’a jamais réussi à stabiliser son modèle économique, malgré une baisse significative de ses coûts de production de larves annoncée durant l’été 2025. Le président d’Ynsect, Emmanuel Pinto, souligne que la période d’observation avait permis une restructuration profonde du modèle de production, mais que ces efforts n’ont pas suffi en l’absence de résultats économiques probants et surtout de nouveaux financements. Seuls deux actionnaires historiques, Bpifrance et Astanor Ventures, ont réinjecté 8,6 millions d’euros en juin 2025. Cette somme s’est révélée insuffisante pour poursuivre l’activité. L’entreprise n’a pas réussi à lever les fonds nécessaires, reflet plus large des difficultés rencontrées par les start-ups des secteurs liés au climat et à l’agriculture pour attirer de nouveaux investisseurs. Ynsect emploie encore 43 salariés et détient plus de 400 brevets. Le liquidateur judiciaire sera chargé de céder les actifs, marquant l’arrêt définitif de l’activité. Pour certains anciens employés, comme Hadrien Godard, ex-secrétaire du CSE, la faillite était « prévisible » après la réduction massive des effectifs et l’absence de nouveaux actionnaires. Il regrette également le manque de contrôle de l’État sur l’utilisation des fonds. L’annonce de la liquidation a provoqué de nombreuses réactions politiques. Les élus de droite et du centre, dont Xavier Bertrand et Alain Gest, rappellent l’ampleur du soutien initial — plus de 600 millions d’euros mobilisés lors de la première levée de fonds — et la confiance collective dans le potentiel du projet. À gauche, le ton est plus sévère : le sénateur Rémi Cardon et des élus socialistes dénoncent un « crash annoncé » dû à des erreurs stratégiques répétées et à la passivité de l’État. Alors que la ferme-usine de 45 000 m² de Poulainville s’apprête à être vendue « à la découpe », les élus se mobilisent pour éviter qu’elle ne devienne une friche industrielle et pour favoriser la reconversion des salariés et la réindustrialisation du site. (Article du 03/12/2025 – Courrier Picard)
Un dernier rassemblement devant l’usine Ynsect avant fermeture définitive
Le 1er décembre 2025, la liquidation judiciaire de l’entreprise Ynsect, spécialisée dans la production de protéines d’insectes destinées à l’alimentation animale et à la fabrication d’engrais, a été officiellement annoncée. Cette issue, bien que lourde de conséquences, n’a guère surpris les salariés. Depuis plusieurs années, Ynsect faisait face à une situation financière délicate, aggravée par l’absence de repreneurs malgré des investissements importants et des soutiens publics considérables. Dans ce contexte, une dizaine d’anciens employés se sont rassemblés le 4 décembre devant l’usine de Poulainville, dans la Somme, pour marquer symboliquement la disparition de la start-up emblématique de l’agritech. Lors de ce rassemblement, discret et peu suivi, l’avocat Fiodor Rilov, qui représente une trentaine d’ex-salariés, a rappelé que de nombreuses zones d’ombre subsistent quant à l’utilisation des centaines de millions d’euros reçus par Ynsect. La présence de quelques gendarmes et d’un membre des renseignements territoriaux n’a pas perturbé la rencontre, mais l’absence de responsables politiques locaux, présents lors d’un précédent rassemblement en septembre, a été remarquée. Hadrien Godard, ancien secrétaire du CSE et licencié en octobre, a pris la parole en tant que porte-parole involontaire des ex-employés, notant que beaucoup souhaitent désormais tourner la page. Selon lui, la relance de l’entreprise apparaît quasi impossible : sur les 400 salariés qu’a comptés le groupe, seuls 40 restent en poste, et tous cesseront leur activité le 15 décembre. Le site de Poulainville, qualifié de « coquille vide », n’assure plus que l’élevage des larves ; la transformation, quant à elle, se déroule encore à Dole, dans le Jura. Godard déplore un manque de contrôle de l’État sur les fonds publics accordés. Les critiques ont également visé Antoine Hubert, cofondateur et ancien dirigeant d’Ynsect, accusé de poursuivre des projets financés par des fonds publics, notamment Agriloops en Bretagne, soutenue à hauteur de trois millions d’euros. Il lui est également reproché de maintenir des activités via la société Keprea sur le site de Dole. Malgré la fermeture définitive du groupe, certains ex-salariés souhaitent encore demander des comptes à la direction. (Article du 05/12/2025 – Courrier Picard)
Bernard Arnault, une fortune à l’accent picard
Le magazine Cash Investigation consacre son numéro du jeudi 4 décembre à l’ascension de Bernard Arnault, aujourd’hui l’une des premières fortunes du monde. Le documentaire, fruit d’une année d’enquête menée par le journaliste Mathieu Robert, se penche sur la création de l’empire du luxe du patron de LVMH et met en lumière les zones d’ombre entourant sa réussite. Il s’attache notamment à démontrer comment l’homme d’affaires a pu bâtir sa fortune grâce à de vastes financements publics, tout en parvenant ensuite à réduire considérablement sa contribution fiscale. L’enquête revient d’abord sur les origines de l’aventure Arnault dans les années 1980, au cœur de la vallée de la Nièvre, dans la Somme. À cette époque, Bernard Arnault, fils d’un entrepreneur du BTP, encourage les hommes d’affaires Maurice Bidermann et Bernard Tapie à racheter le groupe Boussac-Saint-Frères. Si le groupe est fragilisé par le déclin du textile, il possède des marques prestigieuses comme Christian Dior, ainsi que des enseignes phares telles que Conforama, Le Bon Marché ou La Belle Jardinière. Malgré les engagements pris vis-à-vis du gouvernement socialiste, Arnault ne conserve que les actifs prometteurs et supprime plus de 8 000 emplois, provoquant un choc durable dans la région. Comme le résume l’ancien maire de Flixecourt, « il a pris le gras et nous a laissé l’os ». Le documentaire révèle également les mécanismes financiers qui ont rendu possible cette acquisition. Bernard Arnault aurait bénéficié de subventions publiques supérieures à son propre investissement, recevant 633 millions de francs d’aides contre 400 millions investis. Bien que la Commission européenne ait exigé un remboursement partiel en 1995, Arnault continue de défendre l’idée que l’État ne doit pas intervenir dans les affaires privées. Enfin, l’enquête met en lumière les stratégies d’optimisation fiscale du groupe, reposant sur une multitude de holdings qui permettraient au milliardaire de réduire de manière spectaculaire son imposition. Un exemple qui alimente le débat actuel sur une taxation plus juste des ultra-riches et soulève de nombreuses questions sur le modèle économique qui a permis à Bernard Arnault de bâtir son empire. (Article du 04/12/2025 – Courrier Picard)
L’usine de Méaulte n’est pas concernée par les défauts sur des Airbus A 320
Une source interne au service presse d’Airbus Commercial Aircraft, souhaitant rester anonyme, a indiqué que les panneaux métalliques récemment mis en cause sur certains appareils du constructeur ne proviennent pas des usines Airbus Atlantic, mais de l’entreprise espagnole Sofitec Aero, basée à Séville en Andalousie. Cette information est également confirmée par le Wall Street Journal. Le site samarien d’Airbus à Albert-Méaulte n’est donc pas directement concerné par la fabrication de ces pièces : il peut en assurer le montage, mais n’en est pas le producteur. Les dysfonctionnements repérés sont localisés au niveau de panneaux métalliques situés près de la porte avant des avions moyen-courriers ou sous le cockpit. Si environ 600 avions pourraient être concernés en théorie, le nombre réel de panneaux défectueux serait nettement inférieur selon les premières observations. Airbus précise que des tests sont en cours dans différents sites, notamment Toulouse et Hambourg, afin d’évaluer précisément l’ampleur du problème. L’entreprise tient cependant à rassurer : ce défaut n’aurait aucun impact sur la sécurité des vols, et les éléments incriminés devraient être remplacés dans des délais plus courts que prévu. Le constructeur a d’ailleurs appliqué dès vendredi un principe de précaution maximal, immobilisant certains appareils par mesure de sécurité et lançant une série de vérifications. Ces difficultés surviennent alors qu’Airbus avait déjà détecté, quelques jours plus tôt, une vulnérabilité dans le logiciel du calculateur de commande de vol sur des A320. Si cette situation n’a pas causé d’incident majeur, elle illustre une période délicate pour le groupe. Face à son principal concurrent Boeing, qui a traversé de nombreuses crises techniques ces dernières années, Airbus cherche à éviter l’accumulation de problèmes susceptibles d’éroder sa réputation. Bien que maîtrisé, ce nouvel épisode technique s’ajoute à une série de turbulences dont le constructeur européen se serait volontiers passé. Néanmoins, la communication d’Airbus se veut transparente et rassurante, affirmant que les opérations de contrôle et de remplacement permettront un retour à la normale sans compromettre la sécurité ou la fiabilité de ses appareils. (Article du 04/12/2025 – Courrier Picard)
REGION
Tesla et son concurrent chinois BYD face à face à Amiens
Amiens s’affirme comme un territoire stratégique pour le développement de la voiture électrique dans les Hauts-de-France. Alors que la région ambitionne de devenir la « vallée de la batterie » grâce à l’implantation de quatre gigafactories dans le Nord et le Pas-de-Calais, ainsi qu’à l’arrivée prochaine de l’usine Tiamat à Boves dédiée aux batteries sodium-ion, la capitale picarde attire désormais deux géants du véhicule électrique : Tesla et BYD. Ces deux marques, parmi les plus influentes du secteur, préparent simultanément leur installation sur le pôle Jules-Verne de Longueau, zone d’activités déjà richement pourvue en concessions automobiles, notamment celles de constructeurs chinois comme MG Motor. L’ouverture des deux sites est prévue pour le mois de décembre, dans la même rue, renforçant encore l’attractivité de ce secteur stratégique. BYD, constructeur chinois en pleine ascension internationale, ouvre là sa première concession dans les Hauts-de-France. Les travaux touchent à leur fin et le site, porté par le groupe normand BMS, se dit prêt à accueillir ses premiers visiteurs. Pour BYD, la proximité immédiate de Tesla n’a rien d’un affrontement programmé : le choix du lieu s’est fait avant tout sur la qualité de l’emplacement et son accès aux principaux axes de circulation. Selon Emmanuel Masset, responsable de la concession, être entouré d’autres acteurs du secteur est même un avantage stratégique. Face à BYD, Tesla inaugure son deuxième centre technique régional, après celui de Lille. Le site comprend un showroom où trois véhicules sont déjà exposés, ainsi qu’un service d’entretien et des voitures d’essai. Toutefois, contrairement à la construction rapide de BYD, le chantier de Tesla a pris du retard. L’ouverture initialement prévue fin 2024 n’a pas été respectée et plusieurs finitions restent à réaliser. Ces délais interrogent, dans un contexte où Tesla connaît une baisse de 40 % de ses immatriculations en Europe sur les dix derniers mois, une chute attribuée en partie aux controverses entourant son dirigeant, Elon Musk. Si la communication officielle de la marque n’a pas répondu aux sollicitations, une source locale évoque des « soubresauts » internes ayant perturbé le déroulement du projet. (Article du 01/12/2025 – Courrier Picard)
Dernière ligne droite pour le nouveau commissariat
Le nouveau commissariat d’Amiens, situé rue Zamenhof à proximité de l’hôpital Nord, devrait être opérationnel d’ici fin décembre ou début janvier. Si l’extérieur du bâtiment semble déjà achevé – façades finalisées, aménagements paysagers terminés, installation de bornes anti-bélier capables de résister à plusieurs tonnes –, les travaux intérieurs se poursuivent encore. La commission de sécurité doit d’ailleurs inspecter cette semaine les espaces accessibles au public. Nous avons pu visiter une partie de ces locaux en avant-première. Le hall d’accueil, encore en cours de finition, se veut un espace chaleureux pour recevoir le public. L’entreprise Fourny réalise un comptoir en bois derrière lequel les fonctionnaires accueilleront les usagers. Les murs ornés de tasseaux de bois et les jeux de lumière chaude doivent contribuer à créer une atmosphère apaisante. Au centre du hall, une œuvre lumineuse composée de cercles suspendus rappelle symboliquement les battements du cœur, répondant à la règle du 1 % artistique dans les constructions publiques. Le comptoir, équipé d’une vitre sécurisée, est conçu pour assurer la protection du public et des agents. La visite se poursuit dans la zone de rétention administrative, qui jouxte douze cellules individuelles de garde à vue dotées de parois vitrées, ainsi que deux cellules collectives. Ce secteur pourra également accueillir temporairement des mineurs isolés ou des familles sans solution d’hébergement, offrant un accueil minimal mais utile. Le projet architectural est signé par le cabinet Scau Architecture, associé à Arch’ID, sous la maîtrise d’ouvrage du SGAMI Nord. Plus loin, les bureaux des différents services départementaux – brigades d’intervention, unités judiciaires, scientifiques, anti-criminalité ou encore de la sécurité routière – sont quasiment achevés. Le site comprend également 450 vestiaires mixtes, un stand de tir, un vaste parking sécurisé et des places réservées aux agents. Le déménagement progressif des 450 policiers est prévu à partir de janvier 2026. Conçu pour améliorer nettement leurs conditions de travail, le bâtiment répond aux normes HQE très performantes, est raccordé au réseau de chaleur urbain et dispose de panneaux photovoltaïques installés sur une toiture végétalisée. (Article du 01/12/2025 – Courrier Picard)
SANTE
Un chantier à 12 millions d’euros pour transformer l’Ehpad
L’Ehpad Saint-Joseph de Cagny vient d’obtenir une avancée décisive pour son vaste projet de réhabilitation et d’extension. Le 25 novembre, l’établissement a appris que l’État, via le Ségur de la santé, lui accordait 2,9 millions d’euros pour soutenir l’opération. Ce financement constitue une première étape importante pour cette structure gérée par l’association Saint-Joseph de la Sainte Famille, qui accueille aujourd’hui 80 résidents grâce à une équipe de 60 salariés. L’établissement dispose également d’une place en accueil temporaire et d’un pôle d’activités et de soins adaptés. Le bâtiment historique, datant des années 1800, ne répond plus aux normes actuelles : chambres étroites, isolation insuffisante, combles mansardés peu pratiques. Après des travaux en 1995 puis la construction, entre 2020 et 2024, d’un nouveau bâtiment ayant porté la capacité de 65 à 81 chambres, la direction prépare désormais une restructuration d’ensemble beaucoup plus ambitieuse. Ce projet est motivé par plusieurs besoins : l’éventuel transfert de douze places depuis l’Ehpad des Petits Frères des Pauvres d’Amiens, la création d’une unité de vie protégée pour les personnes présentant des troubles du comportement, et la volonté de proposer 95 chambres individuelles, plus spacieuses et toutes dotées de sanitaires. Pour atteindre ces objectifs, deux extensions doivent être réalisées, pour un investissement total estimé à 12 millions d’euros. L’établissement attend désormais la décision du conseil départemental de la Somme, déterminante pour compléter les financements. Le dossier — déposé pour la troisième fois et désormais conforme aux attentes — pourrait recevoir une réponse d’ici fin décembre. Si les subventions couvrant environ la moitié du coût sont accordées, le reste serait financé par un emprunt bancaire et une légère hausse du tarif journalier. L’année 2026 serait dédiée aux démarches administratives, avec un début des travaux prévu début 2027. Parallèlement, l’association prévoit de racheter à la congrégation les bâtiments actuels et le parc de quatre hectares. (Article du 02/12/2025 – Courrier Picard)
ECONOMIE
L’IA comme « super assistant » des entreprises
Lors du Mardi de l’éco organisé le 25 novembre par le Courrier picard en partenariat avec la CCI de l’Oise, les échanges ont porté sur l’essor fulgurant de l’intelligence artificielle et ses usages dans les entreprises. Selon Charles Locquet, vice-président de la CCI, l’IA est devenue incontournable : « Le train passe, on ne peut pas rester à quai ». L’objectif est d’aider les entreprises à s’approprier ces outils et à leur donner du sens. Plusieurs entrepreneurs ont témoigné de leur utilisation quotidienne de l’IA. Noémie Lancien, chargée de communication chez Labosphère, y recourt pour générer des images adaptées à des besoins très spécifiques de cosmétique, une solution plus simple et plus flexible que la recherche iconographique traditionnelle. Katia Ponet, fondatrice de KBP Conseil, se déclare impressionnée par les capacités de ces outils, qui lui permettent de gagner du temps et de réduire les coûts, un atout essentiel lors du lancement d’une activité indépendante. L’exemple de Marvin Kouassi illustre également cet aspect économique. En créant son entreprise Wyzly, il a utilisé Gemini, l’IA de Google, pour concevoir son logo. Après plusieurs essais guidés par des prompts, il a obtenu gratuitement un résultat satisfaisant, là où une création professionnelle peut coûter entre 350 et 4 000 euros. Pour Charles Locquet, cette accessibilité pousse les agences de communication à se réinventer en proposant désormais une expertise stratégique et non plus seulement technique. L’une des difficultés pour les entreprises réside toutefois dans le choix de la bonne IA parmi une offre de plus en plus vaste : ChatGPT, Gemini, Mistral, Claude, et bien d’autres. Pour répondre à ce besoin, Shona Elisabeth, conseillère numérique à la CCI, a présenté Compar IA, un outil gouvernemental gratuit permettant de comparer différentes IA en fonction d’une même demande. Destiné au grand public comme aux professionnels, il vise à faciliter l’adoption de solutions fiables et adaptées, tout en offrant des informations complémentaires sur leurs spécificités. (Article du 01/12/2025 – Courrier Picard)
Le salaire brut médian des jeunes diplômés en hausse de 2,4 %
Selon l’étude « Jeunes diplômés » menée par WTW en France, la rémunération des jeunes diplômés connaît une légère hausse en 2025. Cette enquête porte sur les diplômés titulaires de Bac +2 à Bac +6, issus d’écoles d’ingénieurs, de commerce, d’universités ou de filières spécifiques, ayant moins de deux ans d’expérience professionnelle. Elle propose un panorama détaillé des niveaux de salaire dans ce segment, permettant d’observer les tendances et ajustements opérés par les entreprises. En 2025, le salaire annuel brut médian des jeunes diplômés titulaires d’un Bac +5 atteint 43 500 euros, enregistrant une augmentation de 2,4 % par rapport à l’année précédente. Cette progression, modeste mais significative, s’inscrit dans une stratégie plus large des entreprises visant à rester attractives et compétitives sur le marché du recrutement. Selon WTW, cette évolution traduit la volonté des employeurs de réviser leurs politiques de rémunération afin de répondre aux attentes et besoins des jeunes talents. Mais la rémunération n’est plus le seul levier pour attirer et fidéliser ces profils. La nouvelle génération de professionnels accorde une importance croissante au sens de leur travail, au bien-être au quotidien et aux perspectives d’évolution offertes par leur employeur. Radia Rafil, Work & Rewards Associate Director chez WTW France, souligne que les entreprises doivent désormais repenser leurs pratiques pour créer des environnements de travail inspirants, alignés avec leurs valeurs et capables de répondre à ces nouvelles exigences. Ainsi, au-delà de l’ajustement salarial, les organisations sont invitées à combiner compétitivité financière et qualité de vie au travail pour séduire les jeunes diplômés. L’étude de WTW met en lumière un mouvement global : la valorisation des talents passe par une approche plus holistique, où le salaire, le sens et les conditions de travail interagissent pour façonner l’attractivité et la rétention des nouvelles générations. (Article du 01/12/2025 – Courrier Picard)
NECROLOGIE
Le journaliste et réalisateur Bernard Godard est décédé
Bernard Godard, journaliste, réalisateur et producteur, est décédé le 1er décembre à l’âge de 74 ans. Figure familière de la Picardie, il formait avec son épouse Sabine un duo inséparable, toujours équipé d’appareils photo et de caméras. Né en Algérie en 1951, il commence sa carrière dans l’audiovisuel au début des années 1980. Il réalise alors plusieurs documentaires, certains sélectionnés dans des festivals reconnus, témoignant déjà de son sens du récit et de son regard singulier sur le monde. Entre 1988 et 1997, Bernard Godard poursuit son parcours comme chef monteur dans différents médias, se forgeant une solide expérience technique et artistique. En 1998, le couple s’installe en Picardie à la suite de son recrutement par France 3, où il officie comme rédacteur et journaliste reporter d’images. Ce qui ne devait être qu’un passage de quelques années se transforme en véritable ancrage territorial, comme le raconte Sabine Godard : tous deux s’attachent profondément à la région et à ses habitants. En 2015, Bernard et Sabine créent leur propre société de production, Deux-ci, d’eux-là, qui leur permet de mener des projets personnels. Ensemble, ils coréalisent plusieurs documentaires marquants, dont Nou Sonme, l’eau en Somme, consacré au fleuve éponyme et à ses enjeux environnementaux, ainsi que Pleumes, un film valorisant l’écriture picarde contemporaine. Très actif en Picardie maritime, Bernard Godard était également connu à Cayeux-sur-Mer, où il filmait de nombreux événements locaux pour la municipalité, devenant un visage apprécié de la vie culturelle et associative. Père de sept enfants, il laisse derrière lui une empreinte forte dans le paysage audiovisuel régional. Ses obsèques auront lieu le samedi 6 décembre à 10 h 30, en l’église de Vaux-sur-Somme. (Article du 05/12/2025 – Courrier Pcard)