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Les Actualités MEDEF HDF Emploi-Formation

Toutes les Actualités Emploi-Formation - semaine 44

Les Actualités MEDEF HDF Emploi-Formation

Point Emploi

Réforme des retraites : la suspension relance les incertitudes

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites, le débat sur le budget de la Sécurité sociale 2026 s’annonce tendu. Cette pause, voulue pour calmer les tensions sociales à l’approche de l’élection présidentielle, pose une question cruciale : qui paiera la facture ?

Un coût estimé à 2 à 3 milliards d’euros

La suspension de la réforme ferait peser un risque financier important sur la Sécurité sociale.

Les pistes envisagées :

- Hausse de la taxe sur les mutuelles dès 2026
- Sous-indexation des pensions de retraite (0,9 point sous l’inflation en 2027)
- Nouvelles contributions sociales sur les revenus du capital

Des impacts directs pour les entreprises et les RH

Tensions sur les charges sociales : les hausses de contributions pourraient se répercuter sur les contrats collectifs.

Incertitude sociale : salariés et managers restent dans l’attente d’un nouveau calendrier de départs à la retraite.

Gestion RH à adapter : anticiper les départs anticipés, favoriser le maintien en emploi des seniors, renforcer la prévention de l’usure professionnelle.

« La suspension, si elle a lieu, ne devra être que transitoire. Sans financement pérenne, le système restera fragile. »

À retenir
- Une réforme suspendue mais non annulée
- Des arbitrages budgétaires encore incertains
- Des entreprises invitées à anticiper les conséquences RH et financières dès 2026


Ruptures conventionnelles : un dispositif sous tension

Une étude récente de l’Institut des politiques publiques (IPP) met en lumière le coût croissant des ruptures conventionnelles pour l’État et l’assurance-chômage. Depuis leur création en 2008, ces séparations à l’amiable sont devenues un mode de sortie privilégié du CDI : en 2024, près de 515 000 contrats ont pris fin par ce biais, soit près d’un cinquième des ruptures de CDI.

Initialement conçue pour réduire les contentieux liés aux licenciements, la rupture conventionnelle a aussi ouvert un “droit de tirage sur le chômage”, notamment pour les cadres et les salariés expérimentés. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, reconnaît un “consensus sur l’existence d’abus”, certains employeurs utilisant le dispositif pour gérer des ajustements d’effectifs à moindre coût.

 « Il faut éviter que la rupture conventionnelle devienne un outil de gestion ordinaire de la main-d’œuvre », souligne le ministère du Travail.

Selon l’IPP, la montée en puissance de ce dispositif représente un coût annuel estimé entre 3 et 4 milliards d’euros pour l’assurance-chômage. Le gouvernement envisage d’augmenter la contribution patronale sur ces indemnités afin d’enrayer les excès. 

Pour les entreprises, l’enjeu est désormais de sécuriser les pratiques RH tout en préservant la souplesse du dialogue social.


Emploi : le décrochage démographique change la donne

Selon une note du Haut-Commissariat au Plan, la France entre dans une nouvelle ère marquée par la raréfaction de la main-d’œuvre. D’ici 2035, la population active devrait cesser de croître, amorçant un retournement historique du marché du travail.

Ce ralentissement, lié au départ massif des générations du baby-boom et à la baisse de la natalité, va inverser les rapports de force entre entreprises et salariés. Le pays passerait ainsi de gains annuels de 185 000 actifs dans les années 1990 à une perte de 28 000 actifs par an entre 2035 et 2045.

 « L’un des effets positifs de ce retournement démographique sera la fin du chômage de masse », note le Haut-Commissariat au Plan.

Si cette évolution pourrait mécaniquement réduire le chômage, elle accentuera la pénurie de compétences et la tension sur les recrutements, déjà sensibles dans plusieurs filières industrielles et de services.

Pour les entreprises, l’enjeu est désormais de préserver l’attractivité, investir dans les compétences et favoriser le maintien en emploi des seniors pour répondre à ce défi structurel.

Formation - Education

Insertion des jeunes diplômés : une marche de plus en plus haute

Selon la dernière étude de l’Apec, l’insertion professionnelle des jeunes diplômés bac+5 s’est nettement durcie en 2024. Plus de la moitié ont dû candidater à plus de 30 postes avant de décrocher un emploi, et 84 % déclarent avoir rencontré des difficultés, contre 61 % pour la promotion 2022.

Les jeunes issus d’écoles de commerce et de masters universitaires sont particulièrement touchés. Près d’un quart des diplômés 2024 exercent un “job alimentaire”, faute d’opportunités dans leur domaine.

Les recrutements de cadres débutants devraient encore reculer de 16 % en 2025, après une baisse déjà marquée en 2024.

Un signal fort pour les entreprises : accompagner davantage l’intégration des jeunes talents devient un enjeu clé pour attirer et fidéliser la relève

Politique et Economie en HDF

Bayer investit 7 millions d’euros dans son site de Marle (Aisne)

Le groupe pharmaceutique Bayer poursuit sa transformation industrielle et renforce son ancrage dans l’Aisne avec un investissement de plus de 7 millions d’euros sur son site de Marle. Deux nouveaux bâtiments, baptisés Voyager et Influence, viennent d’être inaugurés.

Ces nouvelles infrastructures, dédiées au conditionnement de produits phytosanitaires, témoignent de l’engagement du groupe en faveur d’une industrie plus durable. L’un des ateliers, d’un montant de 1,9 million d’euros, intègre notamment des dispositifs d’automatisation et d’efficacité énergétique.

Ce projet s’inscrit dans la dynamique de modernisation du site amorcée en 2021, qui emploie aujourd’hui 210 salariés et s’affirme comme un pôle de production stratégique pour Bayer en France.

« Ces nouveaux équipements traduisent notre volonté d’allier performance industrielle et responsabilité environnementale », souligne la direction du site.

Avec cet investissement, Bayer confirme sa volonté d’innovation et son ancrage territorial durable dans les Hauts-de-France.


Amazon investit 200 millions d’euros à Beauvais (Oise)

Le géant américain Amazon poursuit son développement dans les Hauts-de-France avec la création d’un nouveau centre de distribution sur la ZAC Novaparc à Beauvais, pour un investissement de 200 millions d’euros et la création de 1 000 emplois en CDI d’ici 2026.

Doté des dernières technologies robotiques, ce site s’inscrit dans la stratégie d’optimisation du réseau logistique d’Amazon en France. Il viendra compléter les implantations d’Illiers-Combray (Centre-Val de Loire) et de Colombier-Saugnieu (Auvergne-Rhône-Alpes).

Soutenu par la Communauté d’agglomération du Beauvaisis et la Ville de Beauvais, ce projet renforcera durablement l’attractivité économique du territoire.

« Cet investissement illustre la confiance d’Amazon dans le dynamisme industriel et logistique des Hauts-de-France », souligne un porte-parole de l’entreprise.

Présent depuis 2010 dans la région, Amazon y compte déjà 6 400 salariés en CDI répartis sur 7 sites, pour plus de 5 milliards d’euros investis.


Le nordiste Aux Trois Cigognes reprend la biscuiterie La Mère Poulard

Le groupe Aux Trois Cigognes, implanté dans le Nord, poursuit sa croissance en rachetant la biscuiterie La Mère Poulard située à Maen Roch (Ille-et-Vilaine). Cette opération marque un nouveau tournant pour le groupe, déjà reconnu pour ses biscuits et spécialités régionales.

L’unité de production, forte de 150 salariés, réalise un chiffre d’affaires annuel de près de 30 millions d’euros. Elle rejoint ainsi un acteur régional en pleine expansion, fondé par Luc-Pierre Verguin, également à la tête de La Pastille du Mineur, Têtes brûlées et La Pie qui Chante.

Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’ancrage territorial et industriel du groupe nordiste, tout en permettant à La Mère Poulard de se recentrer sur son activité hôtelière et touristique au Mont-Saint-Michel.

« Cette cession représente un choix stratégique pour nos deux entreprises », souligne le dirigeant Luc-Pierre Verguin.

Avec cette reprise, Aux Trois Cigognes renforce son positionnement comme acteur majeur du patrimoine agroalimentaire français, mêlant savoir-faire local et innovation