La Revue de Presse
Retrouvez l'actualité économique du territoire de la semaine 45
ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE
ACTUALITES ENTREPRISES
En Picardie, Innovafeed fait mouche
À Gouzeaucourt, dans le Nord, la start-up Innovafeed mène un travail de pointe sur la mouche « soldat noire » (Hermetia illucens), un insecte devenu la clé de son développement industriel. Dans un bâtiment chauffé à 30 °C et éclairé artificiellement, des milliers de mouches prolifèrent en continu : elles constituent la base de production des protéines, huiles et engrais que l’entreprise fabrique sur son principal site de Nesle, dans la Somme. Fondée en 2016 et devenue un acteur majeur du secteur, Innovafeed poursuit sa croissance grâce à la recherche et au développement menés par une quarantaine de chercheurs et techniciens à Gouzeaucourt. La mouche soldat noire présente des atouts remarquables pour l’industrie : un cycle de vie court (45 jours), une alimentation fondée sur des coproduits de l’agro-industrie et une forte capacité à produire des larves riches en protéines. Ces caractéristiques en font une alternative écologique et performante à d’autres insectes utilisés dans le même domaine, comme le scarabée Molitor dont le cycle de développement est trois fois plus long. Selon Nadège Audiffren, chargée de communication d’Innovafeed, « le choix de l’insecte et ses performances sont un pilier majeur de notre stratégie ». Dans les laboratoires, chaque paramètre environnemental, nutritionnel ou génétique est minutieusement étudié pour améliorer la productivité et la qualité des larves. L’objectif, explique Mathieu Vanderstraete, directeur du centre de recherches, est de produire des larves « plus grosses, plus riches en protéines et plus grasses », tout en respectant le bien-être animal, principe que la société applique également à ces insectes. Les résultats encourageants de ces travaux ont permis à Innovafeed de franchir une nouvelle étape : l’ouverture d’un site de production à grande échelle dans l’Illinois, aux États-Unis. L’entreprise, qui emploie désormais 350 salariés — dont 220 à Nesle —, vise une production annuelle de 100 000 tonnes d’ici 2029, dont 15 000 tonnes de protéines d’insectes. Cette réussite illustre le dynamisme d’une filière émergente, encore jeune mais prometteuse, qui combine innovation, durabilité et compétitivité industrielle. (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
Les déboires d’Ynsect n’inquiètent pas les dirigeants d’Innovafeed
L’avenir d’Ynsect, à Amiens, devrait être scellé le 15 janvier prochain devant le tribunal de commerce d’Évry, date de la fin de la période d’observation après le placement en redressement judiciaire en mars 2025. Sortie de terre en 2021 après une levée de fonds de 600 millions d’euros, l’immense ferme usine de Poulainville à l’entrée nord d’Amiens qui produit des protéines d’insecte à base de scarabée Molitor, n’a jamais réussi à décoller, en raison notamment de coûts de production trop importants dans un marché très concurrentiel. Ces déboires font-ils craindre un avenir compliqué à cette toute jeune filière, et notamment à l’autre start-up picarde Innovafeed installée à Nesle dans la Somme ? « On ne se réjouit vraiment pas des problèmes rencontrés par Ynsect, mais cela reste des projets différents, par le choix de l’insecte, les partenaires, et nous sommes évidemment persuadés que la filière a de l’avenir et du sens". (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
Une reconversion dans les drones
À 52 ans, Éric Flan, ingénieur en génie civil et ancien agent du Conseil départemental de la Somme, a choisi de donner un nouveau souffle à sa carrière en créant sa propre entreprise : Eridrone. Fondée le 1ᵉʳ mars 2024 à Flesselles, près d’Amiens, cette société met les drones au service de l’expertise, du nettoyage et de diverses interventions techniques. Après vingt-six ans dans la fonction publique, il s’est formé à l’usage professionnel du drone lors d’un stage de deux semaines à Argelès, dans les Pyrénées-Orientales, avant d’investir 60 000 euros dans trois drones, une perche télescopique et un véhicule utilitaire. Son entreprise intervient dans un rayon d’une heure autour d’Amiens, couvrant la Somme, le Pas-de-Calais et la Seine-Maritime. Les usages de ses drones sont multiples : nettoyage de bâtiments élevés — églises, usines, écoles ou commerces —, inspections de toitures et contrôle des panneaux photovoltaïques grâce à une caméra thermique capable de détecter instantanément les cellules défectueuses. À ce jour, il a déjà inspecté une quinzaine de sites solaires, notamment à Rouen. Eridrone propose aussi des prestations plus surprenantes, comme la destruction de nids de frelons asiatiques. En août dernier, à Berneuil, Éric Flan a utilisé un drone équipé d’un laser et d’un système à air comprimé pour projeter des billes d’insecticide dans un nid situé à 15 mètres de hauteur. Cette technique innovante réduit considérablement les risques pour les opérateurs. En parallèle, il effectue des nettoyages de toitures et de vitrages sans produits chimiques, privilégiant l’eau pure et les outils télescopiques. Les avantages sont nombreux : absence d’échafaudage, sécurité renforcée et efficacité accrue. Après avoir redonné éclat à la toiture d’une ancienne ferme de 600 m², Éric Flan se prépare à un chantier d’envergure fin novembre : le nettoyage du bardage d’une usine de Bapaume, culminant à 28 mètres de haut. Ambitieux et passionné, il espère désormais faire d’Eridrone une référence régionale dans le domaine des drones civils et techniques. (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
Metarom France (Boves) a reçu le trophée Great Place to Work for Women 2025
Metarom France, entreprise experte dans la création, fabrication et distribution de solutions aromatiques et de caramels pour l’industrie agroalimentaire basée à Boves (Somme), vient de recevoir le trophée Great Place to Work for Women 2025. Ce trophée récompense l’engagement en faveur de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Une récompense qui permet à Metarom d’intégrer le palmarès des « 50 entreprises françaises les plus engagées pour l’égalité entre les femmes et les hommes au travail ». Cette reconnaissance n’est pas une première puisque Metarom a déjà été certifiée Great Place To Work en 2024 et 2025. L’obtention de ce label implique « un minimum d’un tiers de femmes dans les effectifs et parmi les managers, un haut niveau de perception positive de l’égalité et la mise en œuvre d’actions concrètes allant bien au-delà des obligations légales, avec 89 % d’index égalité femmes-hommes ». (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
Amazon étoffe son empreinte économique en Picardie
Le mardi 7 octobre 2025, Amazon a officialisé l’ouverture prochaine d’une nouvelle plateforme logistique de 110 000 m² à Novaparc, au nord de Beauvais, à proximité de l’aéroport de Beauvais-Tillé. Ce site aura pour mission le stockage et la préparation de commandes destinées au grand quart nord-ouest de la France. L’investissement total s’élève à 200 millions d’euros, incluant l’achat du terrain et les aménagements du bâtiment. Selon Patrick Labarre, président d’Amazon France Logistique, 1 000 emplois en CDI devraient être créés d’ici trois ans, principalement au bénéfice des demandeurs d’emploi locaux, comme cela a été le cas lors des précédentes implantations françaises. Avec ce nouveau centre, les Hauts-de-France confirment leur rôle stratégique dans le maillage logistique d’Amazon. En octobre 2025, l’entreprise compte 6 400 emplois répartis sur sept sites régionaux : trois grands centres de distribution à Boves (Somme), Senlis (Oise) et Lauwin-Planque (Nord), un centre de tri à Lauwin-Planque, ainsi que trois agences de livraison situées à Avion (Pas-de-Calais), Gauchy (Aisne) et Sainghin-en-Mélantois (Nord). Le site de Boves, récemment robotisé grâce à 110 millions d’euros d’investissement, emploiera bientôt 1 300 personnes en CDI, tandis que celui de Senlis en compte déjà 1 350. Les Hauts-de-France se classent désormais deuxièmes en France, juste après l’Île-de-France, en matière d’emplois liés à Amazon. À l’échelle nationale, Amazon revendique plus de 30 milliards d’euros investis en France depuis 2010, ayant contribué à la création de 30 000 emplois, dont 4 500 nouveaux en cours de recrutement à travers deux nouveaux sites. Dans les Hauts-de-France seuls, 5 milliards d’euros ont été investis depuis 2010, générant une contribution estimée à 4 milliards d’euros au PIB régional. L’impact d’Amazon ne se limite pas à l’emploi direct. En 2024, plus de 1 250 TPE et PME régionales ont utilisé la plateforme pour développer leur activité, réalisant 136 millions d’euros de ventes à l’export. Si le géant américain suscite encore des critiques pour sa concurrence au commerce de proximité, il s’impose incontestablement comme l’un des premiers employeurs et investisseurs privés des Hauts-de-France, ancrant durablement la région dans la logistique européenne de l’e-commerce. (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
EMPLOI
Les salariées de Jenniver vont recevoir leur lettre de licenciement
L’entreprise Jenniver, spécialisée dans le triage de verre et implantée à Longroy et Mers-les-Bains, vit ses dernières heures. Le vendredi 31 octobre, les 85 salariés ont reçu leur lettre de licenciement, deux semaines après la décision du tribunal de commerce de Dieppe prononçant la liquidation judiciaire immédiate de la société. Cette PME, qui travaillait en sous-traitance pour de grands groupes de la parfumerie, employait majoritairement des femmes, reconnues pour leur savoir-faire mais souvent mal rémunérées. Pour beaucoup, cette issue met fin à une longue période d’incertitude. « Il faut que la page se tourne », confie Aurélie Lemaire, déléguée CFDT, tout en déplorant la précarité persistante dans leur métier. Les salaires moyens plafonnaient à environ 1 600 euros pour vingt ans d’ancienneté, malgré des conditions physiques éprouvantes : cadences intenses de 800 à 1 000 flacons triés par heure, charges lourdes et gestes répétitifs entraînant de nombreuses pathologies. Les salariées évoquent une véritable usure professionnelle, aggravée par le manque d’équipements ergonomiques, notamment sur le site de Longroy. Une cellule d’accompagnement, mise en place par la préfecture, doit aider les employées à envisager une reconversion ou à rechercher un nouvel emploi. Mais les perspectives restent limitées dans une région déjà marquée par des difficultés économiques. Certaines salariées dénoncent aussi une forme d’injustice de genre : « Ils font subir à des femmes ce qu’ils n’auraient pas fait subir à des hommes », déclare l’une d’elles. Malgré tout, certaines conservent un attachement fort à leur métier. L’une d’elles, ancienne coiffeuse devenue trieuse, confie avoir trouvé plaisir et fierté dans ce travail industriel exigeant. Aujourd’hui, les syndicats et élus locaux, dont l’ex-député Sébastien Jumel, appellent à la tenue d’une table ronde pour explorer des pistes de reclassement et éviter que ces ouvrières qualifiées ne soient laissées de côté. (Article du 01/11/2025 – Courrier Picard)
630 recrutements annoncés dans les Hauts-de-France
Le groupe Adecco Medical lance une importante campagne de recrutement dans les Hauts-de-France, visant à pourvoir 630 postes dans les secteurs médical, paramédical et social. Parmi ces postes, 480 sont en intérim, 130 en CDI ou CDD, et 20 en CDI intérimaire, reflétant la diversité des besoins et des statuts proposés aux candidats. Pour pallier les difficultés de recrutement propres à ces secteurs, Adecco Medical propose également des dispositifs de formation adaptés à chaque niveau de qualification et d’expérience. Les postes concernent une large variété de métiers, allant des médecins toutes spécialités aux aides-soignants, infirmiers, infirmiers de bloc opératoire, en passant par les auxiliaires de vie et de puériculture, les préparateurs en pharmacie, techniciens de laboratoire, ainsi que des métiers du secteur social comme accompagnant éducatif et social, moniteur éducateur ou éducateur spécialisé. Ces recrutements s’effectuent au sein d’établissements publics et privés, reflétant la pluralité des structures présentes dans la région. Afin d’accompagner les candidats et de faciliter leur intégration, Adecco Medical propose plus de 300 modules de formation accessibles en e-learning, en présentiel ou en classe virtuelle. Les parcours de formation incluent la validation des acquis de l’expérience (VAE), des formations en alternance, ainsi que des parcours de spécialisation certifiants ou diplômants, permettant aux professionnels de se perfectionner ou de se reconvertir dans des métiers en tension. Cette initiative souligne l’importance de l’intérim et de la formation pour répondre aux besoins croissants de professionnels de santé dans la région, où les postes dans le secteur médical, paramédical et social restent très demandés. En mobilisant à la fois des solutions d’emploi variées et des dispositifs de formation, Adecco Medical cherche à renforcer l’attractivité de ces métiers et à assurer la continuité des services de santé et sociaux dans les Hauts-de-France. (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
Une semaine pour trouver des centaines d’emploi
La cinquième édition de la Semaine de l’emploi dans l’agroalimentaire met en lumière un secteur clé de l’économie régionale, fort de 3 000 établissements et 54 000 emplois, ce qui en fait la quatrième région agroalimentaire de France. Cette année, l’événement redouble d’efforts pour répondre aux besoins de recrutement : dix job-datings sont organisés du 3 au 7 novembre, contre cinq précédemment, offrant 850 postes au sein de 75 entreprises participantes. France Travail estime par ailleurs à 4 700 le nombre total de projets de recrutement dans la filière. Selon Fanny Desrousseaux, référente emploi d’Agro-Sphères, si les postes de cadres stagnent légèrement, le secteur demeure très dynamique, notamment en raison des nombreux départs à la retraite et de la transformation technologique des usines. L’automatisation et la robotisation modifient les besoins, avec une montée en compétences attendue, en particulier dans les métiers de la maintenance industrielle. Les opportunités d’emploi sont multiples et concernent des entreprises bien ancrées dans les territoires. Certaines connaissent une expansion immédiate, comme Volailles Peniguel ou Lait Prairies du Boulonnais, qui développent leur activité grâce à de nouveaux clients. D’autres préparent déjà l’avenir : Sauces & Créations à Iwuy ou Agristo à Escaudœuvres anticipent leurs futurs besoins en personnel pour leurs nouvelles usines. À leurs côtés, les grands noms du secteur – Häagen-Dazs, McCain, Coca-Cola, Lucullus, Ntxfood – continuent de recruter. Cette semaine de rencontres vise donc à rapprocher les entreprises et les candidats, en mettant en avant un secteur indispensable à notre alimentation quotidienne, ancré localement et plein de perspectives d’avenir pour celles et ceux prêts à s’y investir. (Article du 04/11/2025 – Courrier Picard)
Promeo investit la friche de l’ancienne station d’épuration de Saint-Maurice
Le centre de formation Promeo, actuellement implanté dans la zone industrielle d’Amiens, va prochainement déménager sur la friche de l’ancienne station d’épuration, située à l’angle de la rue du Château-Milan et de l’avenue Georges-Pompidou. Ce projet, soutenu par la Ville d’Amiens et son maire Hubert de Jenlis, représente un investissement d’un peu plus d’un million d’euros. L’objectif est de créer un pôle d’excellence pour la formation industrielle, tout en redonnant vie à une friche urbaine restée inutilisée depuis plusieurs années. Chaque année, Promeo forme plus de 4 500 salariés et 440 demandeurs d’emploi dans des domaines essentiels à l’industrie : robotique, chaudronnerie, usinage, logistique et aéronautique. Ce déménagement permettra de répondre plus efficacement aux besoins de recrutement des entreprises locales, tout en favorisant l’insertion professionnelle des jeunes. Pour la municipalité, il s’agit d’un projet structurant alliant emploi, formation et requalification urbaine. Selon Annie Verrier, adjointe au maire chargée de l’urbanisme, Promeo avait initialement envisagé une implantation sur le site de Whirlpool, avant de se tourner vers ce terrain jugé idéalement situé, proche du centre-ville et bien desservi. Ce nouveau site devrait ainsi symboliser la renaissance d’un espace industriel au service de l’innovation et des compétences locales. Promeo, présent sur sept sites en Picardie (Amiens, Beauvais, Compiègne, Friville, Saint-Quentin, Senlis et Soissons), forme chaque année plus de 3 000 jeunes en cursus diplômant (du Bac Pro au Master), 21 000 stagiaires en formation continue et environ 1 600 demandeurs d’emploi. L’organisme, qui vient tout juste d’inaugurer son centre rénové de Saint-Quentin en présence du président de Région Xavier Bertrand, prévoit de communiquer plus en détail sur le projet amiénois début 2026. (Article du 04/11/2025 – Courrier Picard)
Pour vous aider à trouver votre voie, direction la Nuit de l’orientation
La chambre de commerce et d’industrie (CCI) Amiens-Picardie organise dans le cadre du Mois de la découverte des métiers, la 5 e édition de la Nuit de l’orientation jeudi 13 novembre 2025, de 14 heures à 21 heures, à Mégacité. Plus de 2 000 collégiens, lycéens, étudiants, parents mais aussi des demandeurs d’emploi et adultes en reconversion sont attendus. Ce rendez-vous est une occasion unique pour chacun d’échanger avec des conseillers spécialisés et découvrir une large palette de formations et de métiers. Près de 150 exposants seront présents. Plusieurs ateliers sont prévus sur les métiers du transport avec Trans’dev, ceux de l’automobile avec Gueudet ou encore savoir utiliser les réseaux sociaux pour trouver son stage ou son alternance. Il sera aussi possible de tester des métiers grâce à des casques de réalité virtuelle. Cette nouvelle édition mettra à l’honneur 23 pôles professionnels du bâtiment et travaux publics, l’industrie, le transport et la logistique, l’hôtellerie et la restauration, la mode, le commerce et la grande distribution, l’agroalimentaire, l’immobilier, la sécurité, la justice… Plusieurs écoles et centres de formation seront aussi présents : l’université de Picardie Jules Verne, l’ESC Amiens, Interfor, le lycée du Paraclet, la Manu, Sup’ de com, Les Compagnons du devoir, 135 BPM le campus des métiers du sport, la Mission locale. (Article du 05/11/2025 – Courrier Picard)
Une grève rarissime chez Mousline
Une grève inédite depuis plusieurs décennies a eu lieu jeudi 6 novembre à l’usine Mousline de Rosières-en-Santerre, spécialisée dans la fabrication de purée déshydratée. À l’appel de la CFDT, syndicat majoritaire, une quinzaine de salariés de l’équipe du matin ont débrayé de 10 h à 13 h, rejoints ensuite par l’équipe de l’après-midi. Ce mouvement “glissant”, qui a duré toute la journée, a entraîné l’arrêt de deux lignes de production sur sept, ainsi que deux lignes de conditionnement sur quatre en matinée. Selon les représentants syndicaux, le mécontentement monte depuis six mois et le personnel souhaitait exprimer un ras-le-bol face à une situation jugée de plus en plus dégradée. Les motifs de la grève sont multiples. La participation aux bénéfices a été ramenée à zéro, alors qu’elle atteignait auparavant 1 500 euros. Les négociations salariales menées en février ont abouti, selon les grévistes, à des augmentations insuffisantes au regard de l’inflation. À cela s’ajoutent des congés payés imposés ainsi que des fermetures de site obligatoires, vécus comme des contraintes injustifiées. Dans un tract, les salariés dénoncent également un “dialogue social inexistant”, pointant un écart croissant entre les annonces de la direction et la réalité vécue sur le terrain. Depuis son rachat fin 2022 par le fonds d’investissement français FnB Private Equity, après des années sous pavillon Nestlé, l’usine a connu plusieurs annonces présentées comme positives, mais dont la mise en œuvre tarderait. Les grévistes rappellent que la production annuelle réelle est de 15 000 à 16 000 tonnes, et non de 20 000 comme évoqué, et soulignent qu’une nouvelle ligne de production promise il y a deux ans n’a toujours pas été installée. Enfin, un profond malaise concerne la communication interne, jugée déshumanisée. Les ressources humaines sont accusées de pratiquer “une politique du mail”, privilégiant les échanges à distance au détriment d’un dialogue direct. Les salariés demandent instamment une nouvelle manière de communiquer et une reprise du dialogue social. (Article du 07/11/2025 – Courrier Picard)
SANTE
Richard Gouron élu président de la Commission médicale d’établissement du CHU
Le professeur Richard Gouron a été élu le 3 novembre président de la Commission Médicale d’Établissement (CME) du CHU Amiens-Picardie (CHUAP), succédant au professeur Patrick Berquin, en poste depuis 2019. Cette élection le désigne également comme vice-président du directoire de l’établissement. La CME représente la communauté médicale dans les hôpitaux publics et joue un rôle essentiel dans la gouvernance hospitalière. Le CHU d’Amiens-Picardie regroupe 6 563 professionnels, dont 806 médecins, et assure plus de 820 000 prises en charge de patients chaque année. Chirurgien orthopédique pédiatrique, le professeur Gouron dirige depuis 2012 le service de chirurgie de l’enfant au CHU d’Amiens. Professeur des universités – praticien hospitalier (PUPH) depuis près de dix ans et membre de l’Académie nationale de chirurgie, il s’est distingué par son engagement en faveur de l’innovation médicale. Sous son impulsion, a été fondé en 2019 l’Institut GRECO (Groupement de recherche et d’études en chirurgie robotisée) au sein de l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV). Ce centre de recherche unique en France réunit chirurgiens et scientifiques autour du développement de la chirurgie assistée par robot. En seulement cinq ans, l’équipe du GRECO a réalisé neuf premières mondiales, notamment dans les domaines de la neurochirurgie, de la maladie de Parkinson et de l’épilepsie, positionnant Amiens comme un pôle d’excellence international. Avec cette nomination, le professeur Gouron entend poursuivre le développement médical, scientifique et technologique du CHU Amiens-Picardie, en consolidant son rayonnement national et international. (Article du 06/11/2025 – Courrier Picard)
ECONOMIE
Les Influstriels veulent redorer l’image de l’industrie
Les Influstriels sont une nouvelle communauté née au printemps 2024, animée par des dirigeants et professionnels de l’industrie, qui choisissent de porter la bonne parole industrielle sur les réseaux sociaux, en priorité LinkedIn. À l’origine de cette initiative, Émilie Le Douaron, dirigeante d’un cabinet de marketing et communication spécialisé dans l’industrie, a repéré lors du salon Global Industries une liste de personnalités partageant la conviction que maintenir une industrie sur le territoire est un enjeu clé de souveraineté et de compétitivité. Parmi les membres figure notamment Antoine Cumin, dirigeant de Mov’NTec à Ruitz, constructeur du mini-utilitaire électrique Galibot, qui insiste sur l’importance de communiquer sur la réindustrialisation et le rôle stratégique des entreprises industrielles. Le but principal des Influstriels est de coordonner et maximiser la visibilité de messages positifs sur l’industrie, en se distinguant des structures patronales traditionnelles ou des collectifs comme les Forces françaises de l’industrie. L’association se veut apolitique et souhaite créer un nouvel imaginaire autour de l’industrie, en rompant avec les clichés hérités de Chaplin ou Zola. L’industrie n’est plus présentée comme sale ou bruyante, mais comme créatrice d’emplois, innovante et stratégique pour le territoire. Au-delà de cette valorisation, les Influstriels militent pour des valeurs contemporaines : inclusivité, diversité, féminisation des métiers, responsabilité environnementale, économie circulaire, et la mise en avant du savoir-faire français. Chaque membre peut s’exprimer à titre individuel sur des sujets qui lui tiennent à cœur, tout en participant à des actions collectives lors d’événements comme le Salon des maires, afin de donner de la visibilité à l’industrie et encourager d’autres professionnels à communiquer sur leur quotidien. Selon Émilie Le Douaron, l’objectif est de constituer une communauté d’environ 150 membres capables de parler d’industrie avec authenticité, sérieux et positivité, non seulement sur LinkedIn mais aussi, à terme, sur des réseaux plus grand public comme Instagram ou YouTube. Pour Antoine Cumin, la présence sur les réseaux est stratégique, permettant de montrer que l’industrie est une solution, et non un problème, et d’expliquer son rôle dans la réindustrialisation et le développement économique du pays. Les Influstriels incarnent ainsi une nouvelle approche de communication industrielle, mêlant visibilité, engagement et transformation de l’image du secteur auprès du grand public et des professionnels. (Article du 03/11/2025 – Courrier Picard)
Amiens : des retraités en colère érigent un mur de revendications devant le siège du Medef
Parti de la place René-Goblet, le cortège est arrivé devant le siège du Medef Somme, ce jeudi 6 novembre 2025. Pensions, franchises médicales, recul des services publics… Les retraités veulent défendre leurs acquis. ls ne sont que 80 à s’être déplacés, ce jeudi 6 novembre 2025, à Amiens, à l’appel de plusieurs syndicats. Mais les retraités, partis de la place René-Goblet, ne sont pas venus les mains vides. En plus de leurs pancartes, ils ont apporté des « briques » en carton qu’ils ont installées devant le siège du Medef de la Somme, constituant un mur de revendications. Gel et sous-indexation des pensions, suppression de l’abattement fiscal de 10 % remplacé par un forfait de 2 000 euros, doublement des franchises médicales, gel de l’allocation de solidarité aux personnes âgées… les raisons de la colère sont nombreuses. En plus de Léon Deffontaines, candidat pour le Parti communiste aux élections municipales à Amiens, plusieurs actifs ont fait le déplacement pour défiler aux côtés de leurs aînés. « Je suis venu pour soutenir les retraités, le budget est une mascarade », témoigne un salarié de l’enseignement privé. Il observe que les retraités de son secteur d’activité n’échappent pas aux difficultés.
EVENEMENT - PATRIMOINE
1500 personnes ont assisté au réveil du grand orgue à la cathédrale
Vendredi 31 octobre, la cathédrale Notre-Dame d’Amiens a connu une affluence exceptionnelle : plus de 1 500 personnes sont venues assister au réveil du grand orgue, resté muet pendant cinq ans. Cet instrument emblématique, restauré après un chantier de grande ampleur, a retrouvé toute sa splendeur à l’occasion d’une cérémonie mêlant émotion, patrimoine et spiritualité. L’inauguration s’est déroulée en trois temps : les discours officiels du préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, la bénédiction de l’orgue par l’évêque d’Amiens, Monseigneur Gérard Le Stang, et un récital du maître organiste Daniel Roth. Le préfet a salué un « privilège joyeux » à la veille de la Toussaint, rappelant l’ampleur du projet de restauration, estimé à quatre millions d’euros. Ces travaux ont concerné non seulement l’instrument, mais aussi les buffets, la tribune et une partie de la maçonnerie de la cathédrale. Estelle Guille des Buttes, directrice adjointe des patrimoines à la DRAC, a mis en avant la mobilisation exemplaire des nombreux acteurs engagés : les architectes en chef Richard Duplat et Thierry Garret, le technicien-conseil Éric Bottier, la manufacture d’orgues Muhleisen avec les ateliers Gerhard Grenzing et DLFO, ainsi que la restauratrice d’art Stefania Dotti. Malgré la crise sanitaire et plusieurs imprévus, la coordination entre tous a permis de mener à bien ce chantier d’une complexité exceptionnelle. Visiblement ému, Monseigneur Le Stang a béni l’instrument, qu’il a qualifié de véritable symbole de communion. Pour lui, l’orgue, par la richesse de ses sonorités et la diversité de ses tuyaux, incarne la pluralité du peuple de Dieu et participe pleinement à la vie spirituelle. Cette renaissance musicale marque donc autant un événement culturel majeur qu’un moment de foi et de mémoire collective. (Article du 01/11/2025 – Courrier Picard)