La Revue de Presse
Retrouvez l'actualité économique du territoire de la semaine 40

ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE
ACTUALITES ENTREPRISE
Une nouvelle saison foisonnante au Zénith d’Amiens
Le Zénith d’Amiens s’apprête à vivre une saison exceptionnelle, marquée par un nombre record de spectacles. Pas moins de 85 concerts sont annoncés, avec près de 250 000 spectateurs attendus. Depuis son ouverture en 2008, la salle a accueilli 690 concerts et deux millions de spectateurs, confirmant son rôle central dans l’animation culturelle régionale. Pour séduire à la fois les artistes et le public, le Zénith investit régulièrement dans ses infrastructures. Cette année, des aménagements ont été réalisés en coulisses afin d’améliorer le confort et les repas des artistes et techniciens. Du côté du public, l’accueil s’enrichit : fontaines à eau gratuites, offre de restauration élargie et collecte des déchets témoignent d’une attention portée au bien-être des spectateurs tout en intégrant une démarche écologique. Par ailleurs, la salle poursuit ses efforts en faveur de l’accessibilité, qu’il s’agisse des personnes à mobilité réduite, malvoyantes ou malentendantes. La programmation, riche et variée, aligne de grands noms de la scène musicale et humoristique : Louane, Soprano, Lara Fabian, Julien Doré, Vitaa, M. Pokora ou encore Dany Boon figurent parmi les têtes d’affiche. Certains artistes, tels que Mika, Kendji ou Héléna, choisiront même de préparer leur spectacle plusieurs jours sur place, signe de confiance dans la qualité de l’accueil amiénois. Le Zénith bénéficie du soutien constant des collectivités locales et s’impose comme un véritable équipement phare du territoire. Son rayonnement dépasse largement Amiens Métropole : seuls 9 % des spectateurs viennent de la métropole, contre 48 % du reste de la Somme, 77 % de l’ensemble des Hauts-de-France et même 14 % de la région parisienne. Cette attractivité régionale et interrégionale contribue à renforcer la place du Zénith dans le paysage culturel. À l’approche de son 20e anniversaire, la salle réfléchit déjà aux festivités qui marqueront cet événement symbolique. Entre modernisation continue, diversité de la programmation et ouverture à un large public, le Zénith d’Amiens s’affirme plus que jamais comme un acteur incontournable de la scène culturelle dans les Hauts-de-France et au-delà. (Article du 27/09/2025 – Courrier Picard)
L’arrivée de Fertighy inquiète ses cadres se veulent rassurants
Un projet industriel majeur suscite la controverse à Languevoisin-Quiquery, près de Nesle. Le groupe FertigHy prévoit d’y implanter une usine de production d’engrais azotés bas-carbone, reposant sur l’utilisation d’hydrogène issu de l’électrolyse de l’eau. L’unité, d’une capacité de 500 000 tonnes annuelles, devrait être alimentée par un électrolyseur de 200 mégawatts raccordé au réseau électrique via une ligne souterraine. La consommation en eau, initialement évaluée à plus de 12 000 m³ par jour, a été révisée à 6 600 m³, soit l’équivalent de deux à trois piscines olympiques, prélevés dans la nappe phréatique. FertigHy affirme que ces prélèvements n’auraient qu’un impact limité, estimé à dix centimètres de baisse de la nappe, et que l’eau utilisée sera recyclée. Classée Seveso seuil haut en raison de la présence d’ammoniac, l’usine représente un investissement de 1,3 milliard d’euros, pour une mise en service prévue en 2030 et une exploitation d’au moins vingt-cinq ans. Le site, installé sur 20 hectares à proximité du futur canal Seine-Nord Europe, devrait générer 250 emplois directs et 700 indirects. Le chantier mobiliserait par ailleurs un millier de travailleurs. Ce projet ne fait cependant pas l’unanimité. Les associations locales, soutenues par Les Amis de la Terre, dénoncent un « projet polluant, dangereux et injuste », accusé de sacrifier les ressources en eau et la santé des riverains pour des profits privés. Elles réclament que les fonds publics soient plutôt affectés à la transition des pratiques agricoles. Les opposants établissent un parallèle inquiétant avec la catastrophe de l’usine AZF à Toulouse en 2001, ce qui nourrit les craintes des habitants. Pour répondre à ces inquiétudes, FertigHy a organisé une réunion publique le 29 septembre à Nesle, réunissant 200 personnes et de nombreuses autorités locales. Les représentants du groupe ont insisté sur les faibles niveaux de pollution prévus, très inférieurs aux seuils fixés par l’OMS, et sur l’absence de risque d’explosion, rappelant que l’usine ne stockera pas les substances dangereuses à l’origine de la catastrophe d’AZF. De plus, le type d’engrais produit, l’ammonitrate 27, ne présenterait pas de risque de détonation. Si FertigHy tente ainsi de rassurer, les opposants restent mobilisés. Le débat sur l’implantation de cette usine, emblématique des tensions entre transition écologique industrielle et préoccupations locales, ne fait sans doute que commencer. (Article du 01/10/2025 – Courrier Picard)
Falaise commune entre le Conservatoire et Tereos
Le groupe sucrier Tereos et le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) des Hauts-de-France ont officialisé, le 24 septembre à Origny-Sainte-Benoîte (Aisne), un partenariat inédit pour la préservation de la « Montagne de Neuvillette ». Ce plateau calcaire de 2,5 hectares, situé sur les communes d’Origny, Thenelles et Neuvillette, fait partie des 250 hectares de terrains appartenant à Tereos. Il constitue l’une des dernières pelouses calcicoles du nord de l’Aisne, un milieu naturel rare et fragile, riche en biodiversité. Selon le CEN, ce site accueille treize espèces floristiques patrimoniales et quatre faunistiques. Parmi elles, plusieurs sont considérées comme menacées ou vulnérables : deux plantes quasi menacées, deux autres vulnérables, ainsi qu’un papillon, une sauterelle et un criquet. Le papillon « Mélitée du Plantain », extrêmement rare en Picardie et dans le nord du pays, illustre la valeur écologique du lieu. Ces espèces, souvent discrètes, jouent pourtant un rôle essentiel dans les équilibres naturels. « Protéger ces milieux, c’est préserver une assurance vie pour l’avenir, car certaines plantes peuvent entrer dans la composition de médicaments », a rappelé Christophe Lépine, président du CEN. Pour Tereos, ce partenariat s’inscrit pleinement dans sa stratégie de responsabilité sociétale et environnementale. « La durabilité est un axe majeur. Ce projet illustre nos engagements en matière de RSE et de décarbonation », a souligné Nicolas Salignon, directeur de l’usine d’Origny-Sainte-Benoîte. Le groupe coopératif agroalimentaire souhaite ainsi concilier activité industrielle et préservation des écosystèmes présents sur ses terres. Concrètement, cette convention permettra la mise en œuvre de travaux d’entretien, d’études et de suivi écologique afin de préserver durablement la Montagne de Neuvillette. Elle s’inscrit également dans un plan de gestion plus large, intégrant d’autres coteaux et pelouses calcaires de la vallée de l’Oise, comme les falaises de Tupigny ou le Mont d’Origny. Cette alliance illustre une coopération rare entre un acteur industriel et une organisation environnementale, au service de la biodiversité locale. (Article du 01/10/2025 – Courrier Picard)
EMPLOI
Ynsect annonce une réduction de 70 % du coût de production des larves d’insectes à Poulainville
La direction d’Ynsect a réagi à l’issue de l’audience du tribunal de commerce d’Évry du 15 septembre 2025 qui étudiait le plan de redressement d’Ynsect, producteur de protéines d’insectes dont la ferme usine est implantée à Poulainville (Somme). Dans cette procédure dans le cadre du redressement judiciaire, le tribunal a décidé la poursuite de la période d’observation jusqu’au 15 janvier 2026. « Au cours de cette audience, Ynsect a présenté l’avancement de son plan d’affaires visant à adapter l’entreprise au contexte des marchés financiers et commerciaux. (…) Les tests opérationnels d’un nouveau mode d’élevage ont montré une réduction de plus de 70 % du coût de production des larves d’insectes, dépassant les prévisions. Fort de ces résultats et de la prolongation de la période d’observation, Ynsect consacrera les prochains mois à deux thématiques prioritaires : la poursuite des négociations avec de grands acteurs de l’agroalimentaire, ainsi que la réorganisation de son bilan », annonce l’entreprise. Une avancée qu’Emmanuel Pinto, directeur général d’Ynsect, a commentée : « Nous avons démontré que nous étions en mesure d’adapter notre organisation et nos process pour répondre au besoin de protéines alternatives compétitives et plus durables. Nous nous concentrons sur la sécurisation de nos marchés, sur nos besoins de financement et sur la réorganisation du bilan de la société ». (Article du 29/09/2025 – Courrier Picard)
Encore cinq licenciements chez Cottine
Pas de bonne nouvelle chez Cottinet, le spécialiste de la production de pièces d’amortisseurs automobiles basé route de Boves à Ailly-sur-Noye. En décembre 2024, six salariés perdaient leur emploi. D’ici à la fin 2025, cinq autres devront trouver une autre voie, par le biais d’un congé de reclassement d’un an ou après un « simple » préavis de deux mois. La mesure concerne des postes de services support, pas la main-d’œuvre directe. Actuellement, 72 personnes sont en contrat à durée indéterminée (CDI) dans cette entreprise née en 1952. Et des intérimaires sont toujours employés, ponctuellement, pour appuyer une activité en dent de scie.« C’est un problème de volume et de conjoncture » , rappelle Franck Mercier, responsable de site et de production. Comme en 2024, la crise du secteur automobile sévit. « Les projets sont au ralenti. Tout est décalé dans le temps , constate le professionnel, témoin impuissant de l’emprise du marché chinois. Naviguer sans vision, c’est compliqué. » (Article du 01/10/2025 – Courrier Picard)
Nouveau coup de chaud à Soluroad Logistique
Depuis le mercredi 1er octobre, une partie des salariés de l’entreprise Soluroad Logistique, implantée depuis deux ans dans la zone industrielle d’Amiens-Nord, est en grève. Cette société, qui emploie 122 CDI et plusieurs intérimaires, travaille exclusivement pour Goodyear et gère le transit de centaines de milliers de pneumatiques venus d’usines internationales. Plusieurs dizaines de préparateurs de commandes et manutentionnaires ont installé un piquet de grève à l’entrée du site, filtrant les camions et exprimant leur exaspération. Les revendications, portées par la CGT, concernent principalement la rémunération, jugée insuffisante. Les salariés réclament une revalorisation indexée sur l’inflation, des primes de pénibilité et l’instauration d’un 13e mois. Ils dénoncent également la dureté de leurs conditions de travail : charges lourdes, non-respect des pauses, manque de sécurité et management perçu comme autoritaire et méprisant. Le syndicat exige en outre une meilleure reconnaissance de la pénibilité. La colère s’explique aussi par un contexte marqué par un événement dramatique : en août 2024, un salarié de 28 ans est décédé d’une crise cardiaque sur le parking de l’entreprise. Plusieurs collègues avaient alors dénoncé une pression excessive. Pour Fabien Demeyer, délégué CGT, « trop, c’est trop », et le dialogue social est à l’arrêt. Selon lui, la direction refuse toute ouverture, rejetant notamment les demandes de 13e mois ou d’activités sociales, tout en reprochant aux salariés le matériel endommagé. Dans la matinée du 1er octobre, un bref échange a eu lieu entre la direction et les grévistes devant le site. Le ton est resté tendu, et le mouvement n’a pas cessé. Les salariés ont toutefois accepté de faciliter la circulation des poids lourds. Une réunion entre la CGT et la direction devait se tenir dans l’après-midi pour tenter de trouver une issue au conflit. À ce stade, Soluroad Logistique n’a pas donné de réponse officielle. (Article du 02/10/2025 – Courrier Picard)
La mobilisation a payé » : fin de la grève à Soluroad Logistique
Les salariés de Soluroad Logistique, implantée dans la zone industrielle d’Amiens-Nord, ont mis fin jeudi 2 octobre à la grève entamée la veille. Emmenés par la CGT, ils ont repris le travail après avoir obtenu plusieurs avancées dans leurs négociations avec la direction. Parmi les mesures actées figure la création d’une commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), destinée à améliorer le suivi des risques liés à la pénibilité des tâches. Un comité salarial d’étude sera également mis en place pour analyser et proposer des évolutions dans les pratiques de management, jugées problématiques par une partie du personnel. La direction s’est par ailleurs engagée à maintenir la prime KPI ainsi que les avantages acquis par les salariés repris de l’ancienne société GSA. Autre victoire pour les grévistes : une revalorisation salariale de 5 %, dans un contexte où la rémunération était jugée insuffisante au regard de la dureté du travail. Point non négligeable, les employés ont obtenu la garantie qu’aucune retenue financière ne serait appliquée pour leur journée de mobilisation.« La mobilisation a payé », a résumé Fabien Demeyer, délégué CGT, à l’issue de l’accord. Le mouvement avait été lancé pour dénoncer non seulement les bas salaires, mais aussi les conditions de travail difficiles et un management qualifié de toxique. Soluroad Logistique, qui emploie 122 salariés permanents et de nombreux intérimaires, assure la logistique du groupe Goodyear, avec plusieurs centaines de milliers de pneumatiques transitant chaque année par ses entrepôts. Le conflit a aussi trouvé un écho politique. François Ruffin, député de la Somme, a exprimé son soutien aux salariés en lutte. Il doit se rendre vendredi après-midi sur le site, accompagné de Lucie Castets, pour féliciter les employés avant de participer à une réunion publique à Camon. (Article du 03/10/2025 – Courrier Picard)
ECONOMIE
« La rentrée 2025 ressemble à celle de 2024 sans budget et gouvernement »
La rentrée économique 2025 dans la Somme s’annonce comme une copie quasi conforme de celle de 2024, selon Nicolas Blangy, président du Medef départemental. Lors de la traditionnelle rencontre du 23 septembre avec le préfet Rollon Mouchel-Blaisot, il a souligné le climat d’incertitude marqué par l’absence de gouvernement et de budget au niveau national. Les entrepreneurs expriment leur inquiétude face aux débats sur une possible hausse des impôts, notamment ceux pesant sur les entreprises, alors qu’ils souhaiteraient voir priorisés l’emploi et la création de richesses. Cette crainte se cristallise autour de la taxe Zucman, projet de taxation des patrimoines professionnels supérieurs à 100 millions d’euros. Pour le patronat, il s’agit d’une « ligne rouge », car une telle mesure pourrait entraîner des effets pervers, notamment une évasion fiscale massive. Le Medef départemental compte échanger dès le 24 septembre avec Patrick Martin, président national du mouvement, afin de définir une stratégie de contre-attaque et de « faire entendre la voix des chefs d’entreprise ». Nicolas Blangy précise par ailleurs que les entrepreneurs ne sont pas opposés à une réduction des aides de l’État, à condition que la fiscalité des entreprises baisse également. Le tableau conjoncturel n’est toutefois pas uniquement sombre. Des emplois privés continuent d’être créés sur le territoire, même si l’incertitude budgétaire retarde les investissements. Le président du Medef prévoit un rattrapage au printemps 2025, une fois le budget de l’État connu, comme ce fut le cas l’année précédente. La situation demeure contrastée selon les secteurs : la construction, l’immobilier et le commerce sont en difficulté, tandis que les services affichent une bonne dynamique. Enfin, une note d’optimisme émane de l’enquête menée auprès des adhérents du Medef de la Somme : 75 % des chefs d’entreprise déclarent disposer d’une visibilité sur leur activité, dont 50 % à deux ans. Un signe encourageant qui illustre la résilience des entreprises samariennes face aux incertitudes politiques et économiques nationales. (Article du 29 :09 :2025 – Courrier Picard)
Le restaurant L’Himalaya lance la fronde contre Uber Eats
Face à un contexte économique difficile pour la restauration, Zulfiqar Mahar, patron du restaurant indien L’Himalaya à Amiens, a décidé de dénoncer les pratiques des plateformes de livraison à domicile, qu’il accuse de surfacturer les clients et d’étouffer les restaurateurs. Installé depuis 1988, il a rompu son contrat avec Uber Eats, après avoir déjà boycotté Deliveroo en 2022. Son principal reproche : les frais supplémentaires imposés aux consommateurs. Pour illustrer ses propos, il compare un plat phare de sa carte : le Biryani poulet Massala. Vendu 16,50 € sur place, deux portions reviennent à 33 € au restaurant. En livraison via Uber Eats, la facture grimpe à 38,44 € avec les frais de service et de livraison. En revanche, en vente à emporter, deux portions coûtent actuellement 26,40 €, grâce à une remise de 20 % qu’il a lancée à la rentrée. Selon lui, les plateformes prélèvent environ 30 % de commission auprès des restaurateurs et ajoutent 12 % de frais aux clients, soit près de 40 % en tout. Mahar dénonce une situation intenable : les clients, déjà contraints par la baisse du pouvoir d’achat, estiment que les restaurants sont trop chers, alors que la différence provient des multinationales. « Les voleurs, ce n’est pas nous », affirme-t-il, rappelant que ces sociétés ne préparent pas les plats, ne paient pas la TVA, ne fournissent ni emballages ni emplois aux livreurs, mais engrangent d’importants bénéfices. Pour lui, mieux vaut offrir une réduction à ses clients que de céder une part substantielle à ces plateformes. Son initiative trouve un écho chez d’autres restaurateurs. Mohammed Riaz, patron du Raj Mahal à Amiens depuis 34 ans, partage la même indignation. Il souligne non seulement la surfacturation, mais aussi les nombreuses erreurs de livraison qui ternissent l’image de son établissement. Selon lui, plats manquants ou non livrés sont systématiquement imputés aux restaurants, qui subissent en plus une « mauvaise publicité » injustifiée. En appelant ses confrères à boycotter ces services, Mahar espère fédérer une mobilisation locale contre des pratiques jugées abusives et redonner confiance à une clientèle fragilisée par la hausse des prix. Pour ces restaurateurs, il est temps de reprendre la main face à des acteurs jugés trop puissants et peu solidaires. (Article du 03/10/2025 – Courrier Picard)