Billet d'humeur : Nicolas Blangy, Président du MEDEF Somme
Il est temps de passer du discours aux actes.
Il est temps de faire confiance aux entreprises.

L’économie française : le temps du réalisme et du courage
Alors que les chiffres du printemps s’affichent avec une croissance famélique de 0,1 % et une confiance entrepreneuriale à double tranchant, il est temps de regarder la vérité en face.
Non, la France ne se redresse pas.
Non, les allégements promis ne sont pas au rendez-vous.
Et oui, nos entreprises sont à bout de souffle.
Nous assistons à un paradoxe saisissant : des signaux macroéconomiques encourageants – baisse des taux directeurs, repli du coût des matières premières – mais une pression fiscale et normative qui, elle, continue de grimper. Où est la cohérence ? Où est le cap pour la compétitivité ?
Le gouvernement promet 40 milliards d’économies, mais reporte la suppression de la CVAE, tout en augmentant les dépenses de personnel de l’État de 7 milliards en 2024.
Le signal est clair : on demande toujours plus aux entreprises, sans jamais questionner les dépenses publiques structurelles. Résultat : 13 milliards d’euros de charges supplémentaires pour nos entreprises en 2025, un record de dépenses sociales atteignant 32 % du PIB, et une dette qui coûte désormais plus cher que la défense nationale.
Ce n’est plus tenable.
Il est urgent d’engager une réforme profonde du financement de notre protection sociale. Cela passe, entre autres, par une TVA sociale intelligente, qui allégerait le poids sur le travail et redonnerait du souffle à la feuille de paie. De plus, nos entreprises croulent sous la sur-réglementation : 12 textes européens par mois, un code du commerce multiplié par 4 en 20 ans… Il faut un choc de simplification massif et immédiat.
Et pourtant, malgré ce climat, les chefs d’entreprise tiennent bon. Le dernier baromètre montre un regain de confiance inédit : 66 % d’entre vous croient encore en la reprise, et 89 % dans les capacités de votre propre entreprise. Un signe fort. Un signe d’espoir. Mais cette confiance est fragile. L’instabilité politique, la complexité fiscale et la faiblesse de la demande interne pèsent lourdement sur les intentions d’investissement. Nous ne pouvons pas laisser cette énergie entrepreneuriale être étouffée.
Il est temps de passer du discours aux actes.
Il est temps de faire confiance aux entreprises.
Continuons à nous battre pour un environnement favorable à l’emploi, à l’investissement et à l’innovation. L’avenir économique de notre pays ne se construira ni dans l’immobilisme, ni dans l’excès réglementaire, mais dans l’audace et le pragmatisme.
