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Vendredi 12 Déc

Point Emploi

Budget de la Sécurité sociale : le patronat alerte sur un nouveau coup de rabot

À la veille du vote du PLFSS 2026, le Medef, la CPME et l’U2P ont publié un communiqué commun pour appeler le gouvernement à renoncer à de nouvelles réductions des allègements de cotisations sociales.

Une première baisse de 1,6 milliard d’euros est déjà prévue au 1er janvier. Une seconde, de 1,5 milliard, a été ajoutée — avec le risque, selon les organisations patronales, que ce montant soit encore augmenté sous pression parlementaire.

« Pour redresser les comptes, on va rendre le travail plus cher », alertent conjointement les trois organisations.

Les chefs d’entreprise rappellent que ces mesures s’ajoutent à d’autres décisions récentes :

- contribution exceptionnelle sur les bénéfices,
- hausse du coût des ruptures conventionnelles,
- baisse des aides à l’apprentissage.

Selon plusieurs sources patronales, la perspective d’un nouveau durcissement via un simple décret demeure réelle. Le MEDEF, lors de ses échanges avec le ministre Sébastien Lecornu le 3 décembre, n’a obtenu aucun engagement.

L’objectif du patronat : empêcher toute nouvelle tentative de réduction des allègements

Alors que le gouvernement cherche à boucler le financement de la Sécurité sociale, les organisations patronales rappellent que toucher aux allègements revient à fragiliser l’emploi, les salaires et la compétitivité des entreprises — particulièrement dans un contexte économique incertain.


Le détail des arrêtés de représentativité syndicale et de représentativité patronale publiés au JO au 5 décembre 2025

La représentativité syndicale et patronale pour le cycle 2025-2029 prend forme. Après la présentation des résultats bruts lors du Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS) du 8 avril 2025, deux arrêtés majeurs ont été publiés au Journal officiel le 8 juillet 2025, fixant ainsi le paysage des organisations de salariés et d'employeurs pour les quatre années à venir.

Représentativité au Niveau National Interprofessionnel : Qui Change Quoi ?

Au niveau national interprofessionnel, les résultats révèlent un équilibre en évolution. Côté syndical, la CFDT conserve sa domination avec 30,88% des votes, suivie de la CGT qui atteint 25,70%. La FO progresse à 17,27%, tandis que CFE-CGC et CFTC se maintiennent respectivement à 15,01% et 11,14%.

Du côté patronal, les trois grandes confédérations gardent leur poids : le Medef (Mouvement des entreprises de France) avec 63,42%, la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) avec 32,05%, et l'U2P (Union des entreprises de proximité) avec 4,53%.

Un Processus Échelonné sur Plusieurs Mois

La validation de ces résultats ne s'arrête pas là. Quelque 250 branches professionnelles doivent faire l'objet de publications au Journal officiel avant la fin de l'année 2025. Ces arrêtés de représentativité sont examinés mensuellement par le HCDS, qui valide et corrige les résultats bruts, garantissant ainsi la fiabilité des données. Cette approche par lots permet une publication régulière des arrêtés au fil des mois, offrant progressivement à chaque branche professionnelle ses nouveaux référentiels de représentativité.

Un Tableau Évolutif à Suivre

Un tableau détaillant les résultats pour les quatre années à venir a vocation à être enrichi au fur et à mesure de la publication des arrêtés. Cette transparence progressive permettra à l'ensemble des acteurs du dialogue social d'adapter leurs stratégies en fonction des évolutions dans leurs secteurs respectifs.

Enjeux clés : Ces arrêtés de représentativité déterminent l'accès des organisations à la table des négociations, influençant ainsi les accords sectoriels et salariaux jusqu'en 2029.


L'accès à la formation des demandeurs d'emploi en France (DARES - Déc 25)

10,1% des inscrits à France Travail accèdent à une formation dans les 12 mois suivant leur inscription, selon les données du deuxième trimestre 2023. Ce taux enregistre une progression de 1,5 point depuis 2017 (8,5%), témoignant d'une amélioration globale des opportunités de formation pour les demandeurs d'emploi.

L'évolution sur la période 2017-2023 révèle trois phases distinctes : une phase de croissance affirmée jusqu'au début 2019 (10,9%), suivie d'une chute significative liée à la crise sanitaire, puis une reprise progressive sans retrouver complètement le niveau d'avant-crise.

Les formations certifiantes, bien que moins accessibles (3,9% en mi-2023), affichent une progression plus régulière et moins perturbée par la pandémie, passant de 2,8% en 2017.

Profils et caractéristiques des bénéficiaires

L'accès à la formation varie selon les profils. Les jeunes de 25 ans ou moins disposent de meilleures opportunités, avec un taux de 11,8%, contre 9,8% pour les 26-50 ans et 7,8% pour les 51 ans et plus.

Les demandeurs d'emploi peu ou pas diplômés et les titulaires du baccalauréat jouissent des meilleurs taux d'accès (respectivement 10,4% et 11,0%), tandis que ceux possédant un diplôme bac+2 ou supérieur affichent le taux le plus faible (9,2%). Les écarts entre hommes et femmes demeurent mineurs.

Focus régional : Les Hauts-de-France en progression

Les Hauts-de-France se distinguent par une dynamique positive notable. Avec un taux d'accès à la formation de 13,1% pour le deuxième trimestre 2023, la région se place parmi les meilleures de France métropolitaine, aux côtés de régions d'outre-mer comme la Martinique (13,7%) et la Guyane (12,3%).

Plus remarquable encore, le taux des Hauts-de-France a augmenté de 3,8 points entre 2017 et 2023, bien que la plupart des régions ont connu une baisse de leurs performances sur cette période. Cette progression place les Hauts-de-France dans un petit groupe restreint – avec l'Île-de-France (+3,4 points) et certains départements d'outre-mer – où la reprise post-crise s'est poursuivie sans interruption.

Contrairement à des régions comme les Pays de la Loire ou l'Auvergne-Rhône-Alpes, où les taux d'accès stagnent ou reculent depuis 2019, les Hauts-de-France maintiennent une tendance haussière régulière, ce qui suggère une amélioration durable de l'offre et de l'accès à la formation professionnelle.

Perspectives futures

L'étude démontre que l'accès à la formation s'étend au-delà de 12 mois. Parmi les inscrits du deuxième trimestre 2021, 14,7% accèdent à une formation dans les 24 mois (contre 10,4% à 12 mois), et 17,4% à 36 mois, illustrant un continuum de progression professionnelle à moyen terme.

Formation - Education

L’ordre de mobilisation des droits du CPF est modifié, les abondements devenant prioritaires

L'ordre de mobilisation des droits inscrits au CPF (compte personnel de formation) a été inversé par un décret du 3 décembre, applicable depuis le 5 décembre 2025. Cette réforme vise à renforcer les logiques de coconstruction des parcours de formation et de cofinancement.

Avant : Les abondements (contributions supplémentaires) versés par des financeurs tiers (employeurs, régions, branches, France Travail, etc.) n'étaient mobilisés qu'après épuisement des droits issus de l'alimentation annuelle du CPF. Conséquence : un salarié dont les droits acquis couvraient totalement une formation ne pouvait pas bénéficier de l'abondement prévu par son employeur.

Après : Les abondements et alimentations supplémentaires sont désormais mobilisés en priorité, avant les droits issus de l'alimentation annuelle. Cet ordre s'applique aux :

- alimentations supplémentaires versées par des financeurs tiers (accord d'entreprise, de branche, Opco, etc.) ;
- abondements correctifs (défaut d'entretien de parcours professionnel) ;
- abondements dans le cadre d'un accord de performance collective ;
- abondements spécifiques (lanceurs d'alerte, travailleurs des plateformes numériques).

Les droits acquis annuellement (mutualisés au titre des contributions Cufpa, 1% CPF-CDD, etc.) ne sont mobilisés que en second lieu, lorsque les dotations supplémentaires s'avèrent insuffisantes.

L'ordre précis de mobilisation des différents abondements sera défini par arrêté ministériel. Cette évolution favorise l'engagement financier des employeurs et des partenaires sociaux dans les formations des salariés.

Politique et économie 

Tourisme : les propositions du MEDEF pour transformer la filière et atteindre 100 Md€ d’ici 2030

Avec 254 milliards d’euros de retombées attendues en 2024 et 2 millions d’emplois, le tourisme reste un pilier de l’économie française. Pour atteindre l’objectif national de 100 milliards d’euros de recettes internationales en 2030, la commission Tourisme du MEDEF formule une série de propositions ambitieuses pour accélérer la transformation du secteur.

Fiscalité & réglementation : moderniser et rééquilibrer

Le MEDEF appelle à :

Des incitations fiscales pour encourager les hausses de salaires et les investissements dans les conditions de travail.

La pérennisation de la défiscalisation des pourboires, en l’étendant aux fonctions supports (cuisine, accueil…).

Un rééquilibrage de la fiscalité touristique, notamment en réduisant progressivement les avantages accordés aux meublés touristiques type Airbnb, afin d’assurer une concurrence équitable.

Emploi : renforcer l’attractivité des métiers

Face aux difficultés de recrutement, le MEDEF propose :

L’inscription nationale des métiers de l’hôtellerie-restauration dans la liste des métiers en tension.

Le lancement d’une campagne nationale de valorisation des métiers de la restauration pour mettre en lumière les perspectives d’évolution et la diversité des compétences.

Littoral : un pilier à adapter et sécuriser

Le littoral concentre 40 % de la capacité d’accueil marchande et plus de 150 millions de nuitées en 2023 (page 2). Pour en faire un levier durable de compétitivité, le MEDEF recommande :

- Une adaptation aux enjeux environnementaux et territoriaux.
- L’optimisation des flux dans les zones sensibles pour éviter le surtourisme, grâce à des outils de mesure en temps réel.
- La création de hubs intermodaux littoraux (parkings relais + navettes électriques) pour désengorger les zones côtières.

Montagne : soutenir les territoires et relancer l’envie

Avec 35,9 millions de nuitées en hiver 2024, la montagne reste un atout stratégique. Le MEDEF préconise :
La relance des classes de neige et classes vertes, essentielles pour soutenir les stations et reconnecter les jeunes à la montagne.
La fusion des stations les plus fragilisées au sein de structures plus robustes pour sécuriser l’ensemble de la filière.