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Jeudi 11 Sep

Point Emploi

Panorama 2025 de la DREES sur les Retraites en France

Vue d'ensemble du système de retraite français en 2023

Le panorama 2025 de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) publié le 31 juillet dresse un état des lieux complet du système de retraite français pour l'année 2023. Les principales conclusions révèlent des transformations significatives marquées par l'impact de la réforme des retraites de 2023.

Effectifs et données financières globales

17,2 millions de retraités perçoivent une pension de droit direct d'au moins un régime français fin 2023, soit une augmentation de 200 000 personnes (+1,3%) par rapport à 2022. Cette progression s'inscrit dans la continuité du vieillissement démographique et de l'arrivée à la retraite des générations du baby-boom.

Les dépenses totales de retraite atteignent 370 milliards d'euros en 2023, représentant 13,1% du PIB et constituant le premier poste de dépenses de la protection sociale. Cette masse financière a progressé de 5,0% en euros courants par rapport à 2022, principalement en raison des revalorisations liées à l'inflation.

Évolution de l'âge de départ et impact de la réforme 2023

> Recul progressif de l'âge de départ

L'âge moyen conjoncturel de départ à la retraite s'élève à 62 ans et 9 mois en 2023. Cette augmentation de 2 ans et 3 mois depuis 2010 résulte principalement du relèvement de l'âge minimum légal d'ouverture des droits instauré par la réforme de 2010.

La réforme de 2023 a accéléré cette tendance : l'âge légal passe progressivement de 62 à 64 ans au rythme de 3 mois par génération, pour atteindre 64 ans en 2030 pour les personnes nées en 1968 et après.

> Impact sur les nouveaux liquidants

En 2023, 781 000 personnes liquident un premier droit direct à la retraite, soit une baisse de 1% par rapport à 2022. Cette diminution s'explique directement par l'entrée en vigueur de la réforme : les personnes nées entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961 souhaitant partir dès que possible ont dû reporter leur départ de 2023 à 2024.

Montants des pensions et disparités persistantes

> Montants moyens des pensions

La pension de droit direct moyenne s'établit à 1 666 € brut (1 541 € net) pour l'ensemble des retraités résidant en France. En incluant les éventuelles pensions de réversion, ce montant atteint 1 692 € brut.

Pour les nouveaux retraités de 2023, la pension moyenne est de 1 557 € brut (1 435 € net). Cette pension a diminué de 2,9% en euros constants en un an, compte tenu d'une inflation de 3,7% en 2023 insuffisamment répercutée sur les pensions (+0,8% au régime général).

> Écarts entre hommes et femmes

Les disparités de genre demeurent importantes : la pension brute moyenne des femmes (1 306 €) reste inférieure de 37% à celle des hommes (2 089 €) en 2023. Cet écart s'est néanmoins réduit d'un point par rapport à 2022 et atteignait encore 50% en 2004.

Même en tenant compte des pensions de réversion, la retraite mensuelle moyenne des femmes (1 540 €) reste inférieure de 25% à celle des hommes (2 118 €). Les femmes représentent désormais 53,1% des retraités de droit direct, une part en progression constante.

Évolution du niveau de vie des retraités

> Convergence avec le niveau de vie général

Bien que la pension nette moyenne soit inférieure au revenu d'activité net moyen, le niveau de vie médian des retraités équivaut à celui de l'ensemble de la population en 2022. Cette situation marque un changement par rapport à 2021, où le niveau de vie des retraités demeurait légèrement supérieur.

Les retraités bénéficient d'avantages structurels : ils ont plus rarement des enfants à charge et disposent plus fréquemment d'autres sources de revenus, notamment issus du patrimoine. Leur taux de pauvreté reste plus faible que celui de l'ensemble de la population (10% contre 14,4% en 2022).

> Augmentation du minimum vieillesse

Le nombre de bénéficiaires du minimum vieillesse a augmenté de 4,6% en 2023 pour atteindre 723 000 bénéficiaires. Cette progression témoigne de situations de précarité persistantes, particulièrement chez les femmes seules qui représentent 51% des bénéficiaires.

Développement de la retraite supplémentaire

> Croissance du marché

La retraite supplémentaire a représenté 19,2 milliards d'euros de cotisations en 2023, soit une augmentation de plus de 3% en euros constants par rapport à 2022. Cependant, cette épargne demeure marginale, ne représentant que 5,0% des cotisations versées dans l'ensemble des régimes de retraite.

> Succès des Plans d'Épargne Retraite (PER)

Le nombre d'adhérents à un produit de retraite supplémentaire a atteint 17,3 millions fin 2023, avec 1,26 million de nouveaux adhérents depuis fin 2022. Les PER concentrent désormais 75% des cotisations de retraite supplémentaire en 2023, confirmant leur succès depuis leur création en 2019.

> Inégalités persistantes dans l'accès à la retraite supplémentaire

La retraite supplémentaire reste inégalement répartie : les salariés des grandes entreprises et les non-salariés en bénéficient davantage que les autres assurés. Cette situation accentue les disparités déjà observées dans le système de retraite obligatoire.

L'étude de la DREES révèle ainsi un système de retraite français en transition, marqué par les effets de la réforme de 2023, des défis persistants en matière d'égalité entre hommes et femmes, et une érosion progressive du niveau de vie relatif des retraités dans un contexte inflationniste.

Données DARES sur les Emplois Vacants - Deuxième Trimestre 2025

Stabilité du taux d'emplois vacants

Le taux d'emplois vacants se stabilise à 2,5% au deuxième trimestre 2025 dans les entreprises du secteur privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales). Cette stabilité fait suite à une période de baisse continue amorcée depuis le pic de fin 2022.

Sur l'année, le taux diminue de 0,2 point, confirmant un desserrement progressif du marché du travail français par rapport aux tensions exceptionnelles observées en 2022-2023.

Volume total des emplois vacants : 488 000 emplois vacants recensés.

Au total, 488 000 emplois sont vacants au deuxième trimestre 2025, soit une baisse de 0,4% par rapport au trimestre précédent. Cette légère diminution s'inscrit dans la continuité du reflux observé depuis le point haut de fin 2022.

Cette situation marque un net recul de 31% par rapport au pic du 4e trimestre 2022, où le nombre d'emplois vacants avait atteint près de 660 000. Le marché du travail français semble ainsi retrouver progressivement un équilibre plus soutenable.

Répartition sectorielle des emplois vacants

> Tertiaire marchand : secteur dominant

Le tertiaire marchand concentre 302 521 emplois vacants, soit près de 62% du total des postes à pourvoir. Ce secteur reste le principal pourvoyeur d'offres d'emploi, malgré une baisse de 8% par rapport au trimestre précédent au premier trimestre 2025.

> Autres secteurs : volumes plus modérés

Les autres secteurs affichent des volumes d'emplois vacants significativement plus faibles :

Tertiaire non-marchand : 75 113 emplois vacants (15,4% du total)

Industrie : 60 222 emplois vacants (12,3% du total)

Construction : 50 538 emplois vacants (10,4% du total)

> Évolutions sectorielles sur un an

Baisse généralisée mais différenciée

Sur un an, le taux d'emplois vacants recule dans tous les grands secteurs, mais avec des intensités variables :

- Construction : taux stable (seul secteur à résister)
- Industrie : -0,2 point
- Tertiaire marchand : -0,3 point
- Tertiaire non-marchand : -0,1 point

Cette évolution différenciée reflète les dynamiques sectorielles contrastées : la construction maintient des besoins de recrutement soutenus malgré les difficultés du secteur, tandis que le tertiaire marchand ajuste plus fortement ses intentions d'embauche dans un contexte de ralentissement économique.

Nature des emplois vacants

> Typologie des postes

Au premier trimestre 2025, 45% des emplois déclarés vacants correspondent à des emplois inoccupés, 30% à des emplois nouvellement créés et 24% à des emplois encore occupés et sur le point de se libérer. Cette répartition illustre que les emplois vacants résultent pour moitié de créations nettes d'emplois et pour moitié de remplacements.

> Évolution depuis la crise sanitaire

Le nombre d'emplois vacants, en hausse tendancielle depuis le milieu des années 2010, avait accéléré nettement après la crise sanitaire pour atteindre près de 660 000 en moyenne en 2022, avant de s'infléchir en 2023. Cette normalisation progressive témoigne d'un retour à un équilibre plus soutenable entre offre et demande de travail.

Contexte du marché du travail

> Baisse des difficultés de recrutement

Cette stabilisation des emplois vacants s'accompagne d'une demande moins forte de travail de la part des entreprises. Les embauches, notamment en contrats de plus d'un mois, sont peu dynamiques sur les derniers trimestres.

Le nombre d'offres d'emploi collectées par France Travail diminue fortement : -6,7% au premier trimestre 2025 après -12,6% au trimestre précédent en Île-de-France. Cette baisse généralisée des offres confirme un ralentissement de la demande de main-d'œuvre.

> Ajustement des tensions

Les tensions sur le marché du travail diminuent dans la plupart des métiers au premier trimestre 2025. Elles demeurent néanmoins élevées pour certains profils qualifiés comme les techniciens et agents de maîtrise de la maintenance (1,49 offre pour 1 demande) et les cadres de l'industrie (0,83 offre pour 1 demande).

Cette évolution des emplois vacants témoigne d'un rééquilibrage progressif du marché du travail français, après la période de surchauffe post-Covid. La stabilisation à 2,5% du taux d'emplois vacants suggère un retour vers des niveaux plus soutenables, cohérents avec une croissance économique modérée et une normalisation des tensions de recrutement dans la plupart des secteurs.