La Revue de Presse

Vendredi 12 Déc

ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE

ACTUALITES ENTREPRISES

Ynsect, chronique d’une chute annoncée

La liquidation judiciaire d’Ynsect, entreprise spécialisée dans la production de protéines d’insectes à Poulainville (Somme), a marqué la fin d’une aventure pourtant prometteuse. Créée en 2011, la société avait suscité un fort engouement institutionnel et privé. Soutenue par Bpifrance, la Caisse des Dépôts et Consignations, la Région Hauts-de-France, Amiens Métropole ainsi que de nombreux investisseurs — dont Astanor Ventures — elle était devenue l’un des symboles de l’agritech française. Sa capacité à lever plus de 600 millions d’euros laissait présager un développement ambitieux, notamment autour de la production de farine de scarabées Molitor pour l’alimentation animale et la fabrication d’engrais. Cependant, Ynsect s’est heurtée à plusieurs obstacles majeurs. Son choix stratégique de passer directement d’un site pilote à Dole à une usine industrielle de grande ampleur à Poulainville s’est révélé brutal et coûteux. Selon l’Observatoire national de l’élevage d’insectes, l’entreprise a rencontré de nombreux problèmes techniques tels que des maladies, des parasites ou encore des larves trop grasses bloquant les machines. Contrairement à son concurrent Innovafeed, qui a développé son modèle progressivement par étapes, Ynsect a misé sur un changement d’échelle immédiat, augmentant les risques techniques et financiers. Le modèle économique s’est par ailleurs fragilisé. Malgré les levées de fonds massives, l’entreprise n’a généré qu'un chiffre d’affaires limité, de 3,23 millions d’euros en 2022 et 5,79 millions en 2023, face à des pertes colossales dépassant 80 millions chaque année. Dans un contexte post-Covid et de tensions économiques aggravées par la guerre en Ukraine, les investisseurs se sont détournés d’un secteur jugé peu rentable à court terme, privilégiant des domaines comme l’intelligence artificielle. Ynsect, ayant besoin de 130 millions d’euros pour poursuivre son développement, n’a pas réussi à réunir les capitaux nécessaires. La hausse des coûts énergétiques et des matières premières a encore alourdi les charges, d’autant que la production d’insectes exige une température élevée constante. De plus, la farine d’insectes demeure peu compétitive face à celles de poisson ou de soja et l’alimentation humaine souffre d’une acceptation limitée. Sans repreneur ni nouveaux investisseurs, les dernières tentatives de redressement avec Entosolutions n’ont pas suffi à éviter la liquidation, scellant la fin d’un projet pionnier mais économiquement fragilisé. (Article du 08/12/2025 – Courrier Picard)


Le réseau de chaleur de la ville a été inauguré


Le réseau de chaleur de Doullens, porté par Territoire d’Énergie Somme, a été officiellement inauguré le 8 décembre 2025. Il s’agit d’un projet majeur pour la commune, qui se dote d’une infrastructure énergétique moderne et durable. Le réseau s’étend sur 6,5 kilomètres de canalisations permettant d’alimenter en chaleur quarante et un bâtiment public et privé, représentant l’équivalent de 1 250 logements. Les travaux, initiés en juillet 2024, se sont déroulés dans les délais prévus. Selon Régis Béjanin, PDG de la société Cram ayant réalisé le chantier, le réseau est opérationnel depuis le 16 octobre 2025 mais reste en phase de rodage. Actuellement, 60 % des sous-stations sont alimentées et 40 sont raccordées, tandis que l’extension vers le sud de la ville se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, notamment avec les travaux sous la RN25 pour desservir l’hôpital et le lycée de l’Authie. L’idée de ce réseau trouve ses origines en 2007, lorsque la municipalité a commencé à réfléchir à une alternative aux énergies fossiles pour chauffer les bâtiments municipaux. Le but était de réduire les émissions de CO2, de réaliser des économies d’énergie et de s’appuyer sur une ressource locale pour sécuriser l’approvisionnement. Le réseau fonctionne grâce à une chaufferie centrale biomasse située près du centre de secours. Elle fournira 11,5 GWh de chaleur par an via trois chaudières de 1 000 kW utilisant de l’anas de lin, un résidu agricole à fort pouvoir calorifique comparable à celui des granulés de bois. Deux chaudières à gaz assureront l’appoint et le secours. La consommation annuelle est estimée à 3 200 tonnes d’anas. Une installation photovoltaïque couvrira 20 % des besoins électriques du réseau. Grâce à une chaleur issue à 87 % d’énergies renouvelables, l’infrastructure permettra d’éviter 3 800 tonnes équivalent CO2. Parmi les bâtiments alimentés figurent le centre aquatique Eldorad’ô, le centre hospitalier, l’Ehpad, le lycée de l’Authie, les collèges Montalembert et Jean-Rostand, la mairie, le CCAS et l’IME. Le projet représente un coût total de 14 millions d’euros, financé pour moitié par TE80, complété par 4,9 millions d’euros de l’ADEME via le Fonds chaleur et 2,2 millions de la Région via le FEDER. Un schéma directeur doit accompagner son évolution future. (Article du 10/12/2025 – Courrier Picard)


Spontex, de nouveau marque préférée des Français


L’entreprise Spontex, implantée à Beauvais dans l’Oise depuis 1932, continue de jouir d’une forte notoriété auprès des consommateurs français. Associée quasi spontanément aux éponges, la marque s’est imposée dès ses débuts avec le lancement de la première éponge végétale, composée d’un mélange de coton, de pâte de bois et de lin. Ce produit, devenu emblématique, reste aujourd’hui présenté par l’entreprise comme un indispensable du ménage dans les foyers. En 2025, comme en 2023, Spontex a été élue « marque préférée des Français », cette fois dans la catégorie « outils usagers », selon un palmarès établi par la société « Marque préférée des Français » à partir d’un sondage OpinionWay réalisé du 16 au 18 juillet 2025. Deux ans plus tôt, la marque avait déjà été distinguée dans une catégorie plus large regroupant les éponges, tampons à récurer, lavettes microfibres, serpillières et balais pour sols. Cette reconnaissance confirme la place centrale de Spontex sur le marché des produits d’entretien et la fidélité des consommateurs à ses produits. Pour l’entreprise, cette distinction valorise un engagement constant en faveur de solutions simples, efficaces et durables. Charlotte Cauro, chef de produits sur le site de Beauvais, souligne que la marque cherche avant tout à faciliter le quotidien des consommateurs, en leur permettant de consacrer moins de temps aux tâches ménagères. Cette philosophie accompagne l’évolution de la gamme, tout en restant fidèle à l’ADN historique de Spontex. Le site beauvaisien joue un rôle industriel majeur. Il emploie environ 260 salariés et produit chaque année près de 350 millions d’éponges. Ce volume s’explique par une consommation très élevée : selon l’entreprise, 52 éponges Spontex seraient vendues chaque minute. L’usine constitue ainsi un acteur économique important pour le territoire. Cependant, la notoriété locale de Spontex ne repose pas uniquement sur ses succès industriels. L’entreprise est également connue à Beauvais pour les nuisances olfactives émanant de son site de production, particulièrement perceptibles par temps de pluie. Ces odeurs, régulièrement dénoncées par les riverains, ont conduit à la mise en œuvre de plusieurs séries de travaux, notamment en 2018, afin d’en limiter l’impact. Malgré ces efforts, le sujet demeure un point sensible dans la relation entre l’usine et son environnement local. (Article du 12/12/2025 – Courrier Picard)


Ynsect, une épine dans le bilan « solide » de la bioéconomie de la région


Le conseil régional des Hauts-de-France a adopté hier un nouveau plan d’action en faveur de la bioéconomie, confirmant sa volonté d’amplifier le développement de ce secteur stratégique. Toutefois, le débat a été marqué par de vives critiques de l’opposition, notamment du Rassemblement national et des écologistes, qui réclament davantage de vigilance et de transparence sur l’utilisation des fonds publics, à la lumière de la faillite récente de la start-up Ynsect à Poulainville, près d’Amiens. La chute d’Ynsect est devenue un symbole des risques liés aux investissements publics dans des projets innovants mais fragiles. Le groupe écologiste, par la voix de Thomas Hutin, a rappelé que la Région avait engagé 770 000 euros sur un total de 2 millions d’euros d’argent public pour l’implantation de cette ferme-usine en 2018. Selon lui, cet échec a entraîné l’artificialisation de près de dix hectares, la disparition de plus de quarante emplois et la création d’une nouvelle friche industrielle. Il a demandé la mise en place d’une mission régionale d’information et d’évaluation afin d’analyser en détail les flux financiers d’Ynsect et de tirer des enseignements pour éviter la répétition de tels fiascos. Interpellé en séance, le vice-président Philippe Beauchamps a relativisé ce cas en soulignant que la Région avait attribué 187 millions d’euros d’aides aux entreprises entre 2017 et 2024, avec des difficultés dans seulement 1 % des dossiers, dont Ynsect. Il a reconnu que l’échec fait partie du risque entrepreneurial, tout en précisant qu’une étude des flux financiers serait demandée par le liquidateur judiciaire. Malgré ces critiques, l’exécutif régional a défendu une approche volontariste. Marie-Sophie Lesne, vice-présidente en charge de l’agriculture, a estimé que « l’heure n’est pas au scepticisme », soulignant que la bioéconomie n’en est qu’à ses débuts. Les Hauts-de-France disposent selon elle d’atouts naturels majeurs : méthaniseurs, matériaux biosourcés, filières agricoles, protéines végétales et animales, ainsi qu’un réseau de recherche et d’innovation reconnu. Déjà en pointe avec le Grand Est, la région a mobilisé 118 millions d’euros depuis 2018 dans le cadre du premier pacte bioéconomique, avec Arras et Beauvais comme territoires pilotes. Le nouveau plan élargit désormais cet écosystème à Compiègne, Creil, Amiens et Soissons, notamment autour de la chimie verte. Tout en soutenant ce plan, Karima Delli a appelé à un encadrement exigeant et à une recherche publique forte et stable. Le projet a finalement été adopté par 130 voix favorables. (Article du 12/12/2025 – Courrier Picard)

EMPLOI

70 000 entreprises ont été créées en 2024 dans les Hauts-de-France

L’entrepreneuriat continue de se développer en France malgré un contexte marqué par des crises successives — sanitaire, économique et géopolitique. Cette dynamique se confirme tout particulièrement dans les Hauts-de-France où les créations d’entreprises progressent nettement. D’après France Travail, plus d’un million de nouvelles entreprises ont été fondées en 2024 au niveau national, un seuil dépassé pour la deuxième année consécutive. Dans la région Hauts-de-France, 69 913 entreprises ont vu le jour la même année, soit une hausse notable de 7,8 % par rapport à 2023, témoignant d’un véritable engouement pour l’initiative économique individuelle. Ce phénomène concerne aussi les demandeurs d’emploi, de plus en plus nombreux à envisager la création d’entreprise comme voie de retour à l’activité. France Travail souligne qu’au moins 2 041 emplois ont été générés par 983 entreprises employant dès leur lancement au moins un salarié. Cette tendance montre que l’entrepreneuriat ne se limite pas à l’autoentreprise mais peut également être moteur de création d’emplois locaux. Toutefois, si la dynamique de création est forte, la pérennité des projets reste un enjeu central. Selon l’Insee, 80 % des entreprises accompagnées sont encore actives trois ans après leur création, contre seulement une sur deux pour celles lancées sans soutien. Ces chiffres mettent en lumière l’importance cruciale de l’accompagnement pour sécuriser les parcours entrepreneuriaux et favoriser la stabilité économique régionale. Le rôle des dispositifs d’aide, tel que l’appui apporté par France Travail, apparaît donc déterminant. Cet accompagnement prend la forme d’immersions professionnelles, d’ateliers, ainsi que de prestations personnalisées destinées à guider les porteurs de projet à chaque étape. Des aides financières peuvent également être mobilisées, tout comme des conseils liés à l’indemnisation lorsqu’un créateur d’entreprise est issu du chômage. L’objectif est de proposer un environnement favorable permettant de transformer une idée en projet viable et durable. Ainsi, malgré un contexte incertain, l’entrepreneuriat demeure une voie attractive, portée par un soutien institutionnel solide. La hausse des créations d’entreprise dans les Hauts-de-France illustre la capacité des individus à innover et à se lancer lorsque des structures d’accompagnement leur offrent un cadre sécurisant et propice au développement. (Article du 08/12/2025 – Courrier Picard)


L’artisanat emploie 300 000 personnes dans les Hauts-de-France »


La disparition de Christophe Crapart en septembre dernier, ancien président de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) de la Somme, laisse une empreinte forte dans le monde artisanal local. Son nom reste très présent à la CMA d’Amiens, où sont installés de nombreux plateaux techniques dédiés aux formations. Hélène Ripoll, vice-présidente depuis 2021, lui succède avec la volonté affirmée de poursuivre son action. Son objectif est clair : défendre l’artisanat, qui représente 13 000 entreprises et 30 000 emplois dans la Somme, et 130 000 entreprises pour 300 000 emplois en Hauts-de-France. Aux côtés de Laurent Rigaud, président régional de la CMA, elle rappelle le dynamisme du secteur, qui enregistre un solde positif d’environ 7 000 emplois au niveau national. Pourtant, les responsables dénoncent une pression financière croissante pesant sur les artisans. Laurent Rigaud pointe notamment la taxe pour frais de chambres de métiers, prélevée dès 5 000 euros de chiffre d’affaires, dont 41 % est ponctionné par l’État. Il souligne également l’augmentation de la cotisation foncière des entreprises (CFE), passée de 13,5 à 57 millions d’euros de recettes au niveau national, qu’il considère comme une fragilisation supplémentaire du secteur. Hélène Ripoll, ancienne ingénieure devenue artisane bijoutière à Amiens, incarne la reconversion professionnelle et souhaite changer le regard porté sur ces métiers. Elle évoque les préjugés persistants, que ce soit pour les adultes en transition ou les jeunes face à l’orientation scolaire, souvent freinés par les représentations sociales et familiales. Elle ambitionne donc de renforcer la valorisation de l’artisanat, en s’appuyant sur une présence accrue de la CMA sur le territoire grâce aux antennes réparties dans le département. La CMA dispose de nombreuses structures de formation accessibles aux jeunes apprentis comme aux adultes souhaitant se reconvertir. Le secteur souffre néanmoins d’un manque de main-d’œuvre : 500 postes sont actuellement à pourvoir dans la Somme et 2 000 dans les Hauts-de-France. La nouvelle présidente entend faire de la formation et de la promotion des métiers artisanaux un axe majeur pour répondre aux besoins économiques locaux et lutter contre les idées reçues. (Article du 08/12/2025 – Courrier Picard)


Le spécialiste de lingerie Chantelle veut fermer deux sites dans la Somme


La société Chantelle, spécialisée dans la lingerie féminine et fondée en 1876, envisage une réorganisation majeure de ses activités logistiques dans la Somme. Selon les discussions en cours, les plateformes de Villers-Bretonneux et de Péronne pourraient fermer, au profit du maintien du site de Corbie. Chacune de ces plateformes emploie environ 25 salariés, ce qui place la question sociale au cœur des préoccupations. La direction évoque la possibilité de « rapatrier » une partie des employés vers le site restant, afin de limiter les suppressions de postes. Un cycle de négociations s’est ouvert à Chantelle entre la direction et les représentants du personnel. L’objectif affiché par ces derniers est clair : « ne pas faire de casse ». Les syndicats entendent défendre l’emploi et trouver des solutions de reclassement interne, dans un contexte économique jugé tendu. Les sites concernés, initialement industriels, sont aujourd’hui des plateformes logistiques essentielles à la distribution des produits du groupe. À Villers-Bretonneux, transitent chaque année des millions d’articles de la marque Darjeeling, destinés au marché français. Les plateformes de Péronne et Corbie, quant à elles, sont dédiées à la logistique de la marque Chantelle. Des investissements récents avaient pourtant été réalisés, notamment en 2023, avec l’installation à Villers-Bretonneux d’un convoyeur flexible motorisé visant à réduire la pénibilité liée aux déplacements répétitifs des opérateurs. Cet effort d’amélioration des conditions de travail contraste avec les projets actuels de fermeture. Les difficultés financières du groupe expliquent en partie cette réorganisation. Comme de nombreuses entreprises, Chantelle rencontre des problèmes pour rembourser son Prêt garanti par l’État (PGE), contracté pendant la crise sanitaire du Covid-19. Plus de 16 000 entreprises des Hauts-de-France ont eu recours à ce dispositif. À cela s’ajoute une cyberattaque subie fin 2021, qui a fragilisé l’entreprise et perturbé son fonctionnement. Sur le plan humain, l’inquiétude est forte. De nombreux salariés sont très attachés à l’entreprise, certains y travaillant depuis trente à trente-cinq ans. Une déléguée syndicale souligne cet engagement et se veut prudemment optimiste, espérant qu’un accord permettra d’éviter toute suppression de postes. À ce stade, la direction de Chantelle, dont le siège est à Cachan dans le Val-de-Marne, n’a pas souhaité répondre aux sollicitations, tandis que les négociations se poursuivent. (Article du 12/12/2025 – Courrier Picard)


Accord signé pour la reprise de l’usine Nestlé d’Itancourt


Après plusieurs mois de négociations difficiles et une période d’inquiétude intense pour les salariés de Cereal Partners France (CPF) à Itancourt, une étape décisive vient d’être franchie avec la signature d’un accord tripartite encadrant la reprise du site. L’usine, qui emploie 232 salariés et produit des céréales pour le petit-déjeuner, était au cœur de fortes tensions sociales, au point de susciter la visite du ministre de l’Industrie le 17 novembre dernier, signe de l’importance économique et sociale du dossier. Mercredi soir, CPF a annoncé la conclusion de cet accord entre l’entreprise, les organisations syndicales et la structure opérationnelle transitoire. Le texte fixe les garanties financières et sociales liées au projet de reprise et marque le lancement officiel du processus de cession du site d’Itancourt. Cette signature apporte un cadre rassurant pour les salariés, en sécurisant les conditions de la transition et en clarifiant les engagements pris par les différentes parties. Le projet prévoit la reprise du site par ECCO Group, qui exploitera l’usine sous le nom de Sincereal une fois l’ensemble des procédures finalisées. Dans ce contexte, CPF a indiqué qu’elle resterait un client important de la future entité, un élément clé pour assurer la continuité de l’activité et la stabilité économique du site durant cette phase de transition. Ce partenariat commercial doit permettre de soutenir la montée en puissance du projet industriel et de limiter les risques liés au changement d’actionnaire. La direction de CPF se montre confiante dans la capacité d’ECCO Group à développer durablement le site d’Itancourt. Elle souligne notamment l’importance du savoir-faire et des compétences des équipes locales, qui constituent un atout majeur pour la réussite de la reprise. Le projet s’inscrit également dans une logique de synergies avec le site de Bromborough, au Royaume-Uni, lui aussi repris par ECCO Group, afin de renforcer la compétitivité et la cohérence industrielle de l’ensemble. Cet accord marque ainsi un tournant pour l’avenir du site et de ses salariés, en ouvrant la voie à une nouvelle phase sous une gouvernance différente, tout en cherchant à préserver l’emploi et l’activité industrielle à Itancourt. (Article du 12/12/2025 – Courrier Picard) 



ECONOMIE

La facturation électronique : contrainte réglementaire ou véritable levier de performance pour les entreprises ?

À partir du 1er septembre 2026, les entreprises françaises vont connaître une mutation importante avec la mise en place progressive de la facturation électronique obligatoire. Dès cette date, toutes devront être capables de recevoir des factures dématérialisées, tandis que les grandes entreprises et les ETI auront également l’obligation de les émettre. Les PME et microentreprises disposeront d’un délai supplémentaire jusqu’au 1er septembre 2027 pour s’y conformer. Cette réforme concerne l’ensemble des sociétés soumises à la TVA, soit la quasi-totalité du tissu économique français. Bien qu’elle puisse apparaître comme une contrainte administrative, cette transformation dépasse largement une simple modification technique. La facture électronique implique de nouvelles mentions obligatoires, des règles strictes de conservation et une adaptation des logiciels comptables. Elle représente ainsi un levier de modernisation des processus internes. La mise en place de la facturation dématérialisée offre de nombreux bénéfices. L’automatisation du traitement des factures réduit les tâches manuelles chronophages, améliore la rapidité des opérations et diminue les risques d’erreurs. Les entreprises pourront gagner un temps précieux en supprimant la saisie manuelle et les rapprochements comptables répétitifs. À cela s’ajoute une traçabilité accrue grâce au cachet électronique et à l’archivage sécurisé, renforçant la fiabilité des échanges commerciaux. La gestion de trésorerie devient également plus fluide : suivi des paiements en temps réel, meilleur contrôle des flux financiers, visibilité améliorée. Les relations avec les experts-comptables s’en trouvent simplifiées, puisque les données sont immédiatement exploitables sans retraitement. En réalité, cette réforme agit comme un vecteur de digitalisation et de professionnalisation de la gestion administrative. Elle incite les dirigeants à revoir leur organisation interne, à moderniser leurs outils et à optimiser leur fonctionnement quotidien. Elle n’est pas seulement une question de conformité légale, mais une opportunité d’améliorer son efficacité opérationnelle, d’anticiper ses besoins de trésorerie et de fluidifier la relation avec ses partenaires financiers. Pour accompagner cette transition, plusieurs solutions existent et offrent un suivi personnalisé aux entreprises souhaitant se préparer en amont. Se rapprocher de son banquier ou d’un conseiller spécialisé peut permettre de mettre rapidement en place les outils adaptés et de tirer pleinement parti de ce changement majeur. (Article du 08/12/2025 – Courrier Picard)



NECROLOGIE

Le fondateur de la SFG à Bernaville n’est plus

Paul Vincent, fondateur et ancien directeur de la Société Française de Galvanoplastie (SFG) de Bernaville, s’est éteint à l’âge de 87 ans, laissant derrière lui l’héritage d’une entreprise qui a marqué l’industrie locale. La SFG, d’abord simple atelier de la société Crépin-Petit avant de prendre son indépendance en 1985, s’était spécialisée dans la galvanoplastie appliquée aux capots de flacons de parfum. Grâce à son savoir-faire reconnu, elle avait acquis une solide réputation, illustrée par de nombreuses distinctions en matière de qualité et de respect de l’environnement. Aujourd’hui intégrée au groupe Albéa, l’entreprise se trouve pourtant à quelques jours d’une probable cessation d’activités, annoncée pour le 19 décembre prochain, ce qui donne à la disparition de son fondateur une résonance particulière pour la commune et ses anciens salariés. Au-delà de son rôle d’industriel, Paul Vincent a profondément marqué la vie locale de Bernaville. Engagé et attaché à son territoire, il a présidé le club de football du bourg et siégé au conseil municipal durant deux mandats, de 1995 à 2008. Il a ainsi collaboré étroitement avec Laurent Somon, alors maire de Bernaville et aujourd’hui sénateur. Dans un communiqué, ce dernier a salué la mémoire d’un homme dévoué, soulignant son attachement à la commune et son exigence au service de l’intérêt général. Selon lui, l’expertise de Paul Vincent a contribué à des décisions majeures pour la commune, notamment en matière d’aménagement du territoire, comme l’évitement d’un projet d’implantation d’éoliennes jugé inadapté. Homme d’entreprise, acteur associatif et élu local engagé, Paul Vincent laisse l’image d’un bâtisseur qui a profondément contribué à l’identité industrielle et sociale de Bernaville. Ses obsèques se sont déroulées le mardi 9 décembre 2025, en présence de nombreux habitants venus lui rendre hommage. (Article du 11/12/2025 – Courrier Picard)