La Revue de Presse
Vendredi 31 OctACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE
ACTUALITES ENTREPRISES
À 150 ans, Boutté innove encore à Friville-Escarbotin
Basée à Friville-Escarbotin (Somme) depuis 150 ans, la PME familiale Boutté s’est imposée comme une référence dans le décolletage, une technique d’usinage de précision permettant de produire en série des pièces mécaniques complexes. L’entreprise, dirigée par Jérôme Moulis, dispose de deux usines sur 12 500 m² et fabrique 3 000 tonnes de produits par an pour 2 700 clients à travers le monde. Son chiffre d’affaires annuel oscille entre 23 et 25 millions d’euros, dont 10 % à l’export. Boutté opère sur deux principaux pôles : la sous-traitance industrielle et la distribution pour la plomberie et le jardinage, héritage de son savoir-faire historique. En sous-traitance, elle conçoit des pièces sur mesure pour une quarantaine de secteurs, notamment le médical, la robotique, la cosmétique, le luxe, ou encore la sécurité gaz. Depuis peu, la société est très sollicitée par l’aéronautique et le marché de la défense, en plein essor en France, notamment pour la fabrication de composants destinés aux drones. Côté distribution, Boutté propose aujourd’hui un catalogue de 10 000 références, avec des raccords de plomberie et de jardinage en laiton, inox ou aluminium. L’entreprise mise sur la durabilité et le haut de gamme, en opposition aux produits plastiques concurrents. Elle prépare notamment le lancement de pommes d’arrosage premium pour les marchés canadien, américain et allemand. Depuis 2022, Boutté a investi 2 millions d’euros pour moderniser son outil de production, installer des robots en sortie de machine et optimiser sa logistique, dans le but de gagner en performance et compétitivité. Forte de 140 salariés, la PME mise aussi sur la formation des jeunes. Elle a soutenu l’ouverture d’un microlycée professionnel du décolletage à Friville-Escarbotin. La première promotion de dix élèves a fait sa rentrée en septembre 2025, quatre d’entre eux étant déjà en formation au sein même de l’entreprise. (Article du 27/10/2025 - Courrier Picard)
Cornilleau obtient le label « Entreprise du patrimoine vivant »
Installée à Bonneuil-les-Eaux (Oise), à la frontière de la Somme, l’entreprise familiale Cornilleau vient d’obtenir le prestigieux label « Entreprise du patrimoine vivant » (EPV), décerné par l’État pour récompenser les savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Cette distinction reconnaît plus d’un demi-siècle d’expertise dans la conception et la fabrication de tables de ping-pong, mais aussi de billards, baby-foot et raquettes. Fondée en 1969, à la suite d’une commande du BHV, Cornilleau produit aujourd’hui environ 80 000 tables par an et emploie entre 110 et 120 salariés. L’entreprise conçoit et fabrique l’intégralité de ses produits sur place, garantissant une qualité maîtrisée à chaque étape grâce à la maîtrise du bois, du métal et des matériaux composites. Ce savoir-faire mêlant tradition et innovation lui vaut cette reconnaissance nationale. Récompensel Zany, président de Cornilleau, le label EPV «récompense des décennies d’engagement collectif » et symbolise la culture d’excellence héritée de la famille fondatrice. Il salue aussi « le travail passionné des femmes et des hommes » de l’entreprise, qui perpétuent un savoir-faire unique tout en innovant dans la conception. Cornilleau est également un exemple emblématique du Made in France et du Made in Hauts-de-France. L’entreprise revendique un ancrage territorial fort, avec 90 % de fournisseurs français, situés dans un rayon de 200 kilomètres autour du site de production. Elle a même racheté son sous-traitant Steelform, rebaptisé Cornilleau Steel, implanté à Saint-André-Farivillers (Oise). Cette politique de circuits courts permet de réduire l’empreinte carbone et de favoriser une économie locale durable. Enfin, Cornilleau conçoit des produits réparables et durables, avec des pièces disponibles pendant au moins vingt ans. Son activité se répartit entre le loisir (80 % du chiffre d’affaires), les collectivités (15 %), la compétition (5 %) et le design (1 %), illustrant sa capacité à allier performance, durabilité et innovation française. (Article du 27/10/2025 – Courrier Picard)
EMPLOI
Socotec recrute 60 à 80 personnes dans les Hauts-de-France
La société Socotec, spécialisée dans le TIC (testing, inspection et certification) et la maîtrise des risques, mène un important recrutement à l’échelle nationale en 2025. Présente à Dury (Somme) et dans toute la région Hauts-de-France, l’entreprise prévoit d’embaucher 1 500 collaborateurs en CDI, dont 120 dans les Hauts-de-France, avec 500 à 600 postes encore à pourvoir avant la fin de l’année, dont 60 à 80 dans la région. Actuellement, 550 salariés travaillent pour Socotec dans la région, répartis sur vingt agences. Socotec intervient dans des secteurs variés : immobilier, infrastructures (routes, rails, voies navigables), industrie (agroalimentaire, métallurgie, gigafactory automobile), énergies renouvelables et nucléaire. Les recrutements répondent à la fois à la croissance régulière de l’entreprise et à de nouvelles obligations légales, comme la loi de 2024 imposant un diagnostic structurel des habitations collectives de plus de 15 ans. Ces missions nécessitent des profils expérimentés et motivés pour s’adapter à la transition environnementale et aux besoins spécifiques des clients. Les postes proposés couvrent de nombreux métiers, du technicien bac à bac+2 (électricité, gaz, ascenseur, mesures, environnement, énergie, coordination sécurité) aux ingénieurs bac+5 (construction et environnement), ainsi que des commerciaux. Certains postes nécessitent de l’expérience, notamment pour les formateurs et managers (chefs d’équipe ou responsables d’agence). Une partie des offres est également ouverte aux apprentis (5 à 10 contrats disponibles dans la région). La majorité des postes sont accessibles aux personnes RQTH, en cohérence avec la politique inclusive de l’entreprise. Socotec met aussi en avant ses valeurs écologiques, avec la moitié des véhicules de fonction régionaux électriques et un financement partiel de l’installation des bornes de recharge à domicile. Le groupe cherche ainsi des collaborateurs partageant les mêmes engagements en matière de transition écologique et de durabilité, tout en offrant des opportunités variées pour juniors et seniors dans un contexte de développement régional et national. (Article du 27/10/2025 – Courrier Picard)
Les salariés de SFG reçus par la direction d’Albea à Paris
Ce mercredi, Isabelle Bluet, déléguée CFDT chez SFG Bernaville, s’est dite « satisfaite » à l’issue des deux rencontres organisées à Paris. Les salariés de l’usine, menacée de fermeture le 19 décembre, s’étaient rendus en cortège jusqu’au siège du groupe Albea France, propriétaire de SFG Bernaville, à La Défense, afin de manifester leur mécontentement. Le site emploie actuellement 68 personnes. Le principal objectif des salariés reste de trouver un repreneur pour maintenir l’activité et préserver les emplois. Lors de leur entrevue avec le directeur des ressources humaines du groupe, les représentants syndicaux CFDT et CGT ont formulé plusieurs revendications : la suppression du plafond sur les primes destinées aux salariés les plus anciens et une revalorisation des indemnités perçues pendant le congé de reclassement. Isabelle Bluet a souligné les difficultés financières rencontrées par les employés, déjà contraintes avec un salaire complet, et encore aggravées par la perte de 18 % de revenu prévue durant cette période. Par la suite, les délégués ont été reçus au ministère de l’Industrie, à Bercy. Les représentants gouvernementaux ont assuré qu’une attention particulière serait portée à la situation du site de Bernaville. Cet engagement nourrit un certain espoir parmi les salariés, même si l’avenir reste incertain. Actuellement, trois pistes de reprise sont évoquées : une entreprise a déjà visité le site mardi, tandis que deux autres visites sont prévues pour la semaine suivante. Une nouvelle réunion de négociations entre les syndicats et la direction est programmée pour le lundi 3 novembre. Malgré l’inquiétude face à la fermeture annoncée, les salariés de SFG Bernaville demeurent mobilisés et déterminés à obtenir un repreneur capable de sauvegarder leurs emplois et l’activité industrielle locale. (Article du 30/10/2025 – Courrier Picard)
COMMERCE
Dernière ligne droite avant l’ouverture des Halles d’Amiens
Après un an de travaux et un investissement de 5,3 millions d’euros financé par la Ville, l’État et le Département, les nouvelles Halles d’Amiens ouvriront leurs portes le jeudi 30 octobre 2025. Le marché couvert, entièrement rénové, accueille désormais 24 commerçants dans un espace modernisé, habillé de faïence verte et de bois blond, avec une signalétique commune. La gestion est confiée à la société basque Biltoki, déjà présente dans plusieurs villes françaises avec son concept de food-court, qui promet d’en faire un lieu de convivialité et de gastronomie locale. Parmi les 13 nouveaux commerçants, Bertille Courouble, 24 ans, incarne la nouvelle génération. À son stand Chez Granny, elle proposera une cuisine traditionnelle revisitée, inspirée de sa grand-mère : carbonnades flamandes, ficelle picarde en croissant ou clafoutis. Elle cuisine sur place dans un espace de 22 m², situé dans la nouvelle zone traiteur créée côté rue au Lin. Les autres traiteurs déjà connus à Amiens complètent l’offre : Thomas Dumont (restaurant Hyacinthe) avec Papoyo et sa cuisine locale, Rozana et ses spécialités libanaises, Mamie Raviolis pour la cuisine chinoise et La Mamma, fidèle à ses recettes italiennes. Grande nouveauté : il sera possible de manger sur place, dans la zone traiteur, devant le bar ou en terrasse au pied du beffroi. Le bar central, premier espace visible à l’entrée principale, sera animé par Biltoki et ouvert du mardi au jeudi jusqu’à 22 h, et jusqu’à 23 h le samedi. Deux managers et deux « runners » y assureront le service et l’entretien. Avec des poissonniers, une boucherie-bar à viande, une épicerie italienne et une pâtisserie récemment installée, les Halles affichent presque complet, ne laissant que deux emplacements vacants. Le nouveau marché couvert d’Amiens s’annonce comme un lieu vivant, gourmand et rassembleur au cœur de la ville. (Article du 25/10/2025 – Courrier Picard)
Après la métamorphose, les Halles rouvrent en grande pompe
Commerce. Les Halles ont rouvert leurs portes, ce jeudi, en présence de très nombreux Amiénois impatients de découvrir la nouvelle configuration du site. Attendue, la réouverture des Halles d’Amiens l’était. En témoignaient les très nombreux Amiénois qui patientaient bien avant 18 heures, ce jeudi 30 octobre, à côté du Beffroi. Avant de les laisser pénétrer dans le bâtiment entièrement rénové où se côtoient désormais 24 commerçants, artisans et traiteurs, le maire Hubert de Jenlis (Divers centre) a lancé la clé depuis la terrasse haute du Beffroi. Un geste symbolique suivi d’une distribution de bons de réduction. Pour rendre le moment festif, la Ville avait fait appel à La joyeuse banda de Boves. Des agents de sécurité avaient été postés à l’entrée pour fluidifier le flux, sachant que le site pouvait accueillir jusqu’à 700 personnes à la fois. À l’intérieur, des dégustations ont été proposées. D’autres temps forts sont prévus jusqu’à dimanche après-midi. (Article du 31/10/2025 – Courrier Picard)
ECONOMIE
Bpifrance lance un fonds réservé aux épargnants français pour financer l’industrie de la défense
Mi-octobre 2025, Bpifrance a lancé un nouveau fonds d’investissement baptisé « Bpifrance Défense », destiné à soutenir la souveraineté économique et technologique française et européenne. Présenté par Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique, ce dispositif vise à permettre aux Français d’investir directement dans le secteur de la défense, notamment dans les PME et ETI qui en constituent l’essentiel du tissu industriel. Le fonds permettra d’investir dans plus de 500 entreprises non cotées, dont 70 % françaises et 30 % européennes, actives dans les domaines stratégiques liés à la défense. Il ciblera à 70 % des PME et ETI et à 30 % des start-up, excluant les grands groupes déjà bien financés comme Thalès ou Airbus. Doté initialement de 300 millions d’euros par Bpifrance Participations, le fonds vise une collecte totale de 450 millions d’euros. Le ticket d’entrée est fixé à 500 euros, pour une durée d’investissement de 20 ans avec cinq ans de blocage, et un rendement estimé à 5 % par an. Ce lancement intervient dans un contexte de croissance économique faible (0,7 % prévue en 2025), où le secteur de la défense apparaît comme un moteur potentiel. Selon Bpifrance, les besoins en financement du secteur atteindront 15 milliards d’euros d’ici à 2030, dont 5 milliards de fonds propres, alors que les dépenses de défense doivent passer de 2 % à 3,5 % du PIB d’ici à 2035. La région Hauts-de-France, et particulièrement la Picardie, illustre bien cet écosystème dynamique. Elle concentre 60 % des entreprises et 75 % des 11 000 salariés de la filière aéronautique, défense et spatial régionale. Des PME locales comme HLS Industrie à Méaulte (Somme) ou AQLE à Saint-Just-en-Chaussée (Oise) collaborent déjà avec des géants tels qu’Airbus, Safran ou Dassault Aviation. Pour ces entreprises, la défense représente un levier stratégique de croissance et de recrutement, soutenu désormais par ce nouvel outil d’investissement national. (Article du 27/10/2025 – Courrier Picard)
La part française dans le secteur automobile européen régresse
Le 15 octobre 2025, la commission des affaires économiques du Sénat a validé un rapport sur l’avenir de la filière automobile française, qui souligne les défis majeurs auxquels le secteur est confronté. La situation est préoccupante : les ventes de véhicules particuliers ont chuté de 20 % depuis la crise sanitaire, tandis que la part de la France dans la production automobile européenne est passée de 12 % en 2000 à 8 % en 2020. Parallèlement, le prix moyen des véhicules neufs a augmenté de 24 % entre 2020 et 2024, accentuant les tensions sur le marché intérieur. Les Hauts-de-France apparaissent comme la première région automobile de France, concentrant 30 % de la production nationale. Trois grands constructeurs y sont implantés — Toyota, Renault et Stellantis — répartis sur sept sites industriels, soutenus par un réseau de 550 fournisseurs et sous-traitants. La filière régionale emploie 56 000 salariés, produit chaque année 700 000 véhicules, 1,4 million de boîtes de vitesses et 610 000 moteurs. À cette industrie traditionnelle s’ajoute désormais la filière des batteries électriques, en plein essor avec la construction de gigafactories censées créer à terme 7 500 emplois directs et 15 000 emplois indirects. Cependant, le rapport sénatorial alerte sur la concurrence chinoise. Les véhicules électriques chinois représentent désormais 14,1 % du marché européen, contre seulement 1,9 % en 2020, selon la Commission européenne. Les rapporteurs appellent donc à un assouplissement des règles européennes, notamment au report de l’interdiction des ventes de véhicules thermiques neufs prévue pour 2035, afin de préserver la compétitivité des entreprises françaises. Ils préconisent aussi des mesures de protection contre les importations massives et un renforcement des marges industrielles pour financer la recherche, le développement et la transition numérique du secteur. Ce rapport rappelle ainsi que l’avenir de la filière automobile française — et particulièrement celle des Hauts-de-France — dépendra de sa capacité à s’adapter aux mutations technologiques et concurrentielles mondiales. (Article du 27/10/2025 – Courrier Picard)
EVENEMENT EXCEPTIONNEL
Miss France 2026 : les candidates arriveront le 18 novembre
Amiens s’apprête à vivre un événement exceptionnel : pour la première fois, la ville accueillera l’élection de Miss France 2026, le 6 décembre 2025 au Zénith d’Amiens, lors d’une soirée retransmise en direct sur TF1. Les 30 Miss régionales candidates à la couronne arriveront en métropole le 17 novembre, après un séjour préparatoire en Martinique, puis s’installeront à Amiens dès le 18 novembre. Elles seront hébergées à l’hôtel Mercure, où elles suivront un rythme intensif de répétitions quotidiennes, à l’exception du dimanche. Alain Gest, président d’Amiens Métropole, indique que les habitantes et habitants auront l’occasion de croiser les Miss durant leur séjour, même si le programme détaillé des apparitions publiques n’a pas encore été dévoilé. Plusieurs événements partenaires sont en préparation, en collaboration avec le comité Miss France et des acteurs privés, sans qu’aucune information officielle n’ait encore filtré. Un moment fort est déjà annoncé : Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, donnera le coup d’envoi du marché de Noël d’Amiens, le samedi 22 novembre à 18 h. Ce marché, l’un des plus réputés du nord de la France, se tiendra du 21 novembre au 30 décembre et marquera le début des festivités dans la ville. Concernant la billetterie, environ 4 000 places seront mises en vente pour la répétition du 5 décembre et pour la soirée d’élection. Le tarif prévu avoisine 80 euros, mais la date d’ouverture des ventes n’a pas encore été communiquée, afin de limiter la revente à prix fort. Un quota réservé aux habitants d’Amiens Métropole sera mis en place, sur présentation d’un justificatif de domicile. L’attente est donc grande pour un événement qui fera briller Amiens sous les projecteurs nationaux. (Article du 28/10/2025 – Courrier Picard)
PATRIMOINE
Comment l’orgue de Notre-Dame a retrouvé son souffle divin
Après cinq années de silence, le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame d’Amiens retrouve enfin sa voix. Ce vendredi 31 octobre, plus de 1 500 personnes assisteront à son inauguration, marquant la fin d’un chantier exceptionnel de restauration lancé en 2019. L’instrument, dont les origines remontent au XVe siècle, était gravement dégradé, faute d’entretien depuis les années 1960. Une prise de conscience collective, initiée en 2014 par Anita Oger-Leurent, conservateur des Monuments historiques, a permis de mobiliser quatre millions d’euros pour sauver ce patrimoine unique, indissociable de la cathédrale inscrite à l’Unesco. Les travaux, étalés sur cinq ans et confiés à vingt entreprises, ont traversé de nombreuses difficultés : pandémie de Covid-19, pénurie de matériaux, accès périlleux à la tribune perchée à 17 mètres, et transfert des tuyaux en Espagne. Malgré ces obstacles, les artisans d’art, soutenus par la DRAC et le clergé, ont mené à bien ce chantier titanesque. L’ingénieure du patrimoine Nathalie Hégo et le technicien-conseil Thomas Monnet ont supervisé la restauration dans le respect du style du XIXᵉ siècle, fidèle à l’œuvre d’Aristide Cavaillé-Coll, tout en conservant certains apports de la maison Roethinger. L’entreprise alsacienne Muhleisen, épaulée par DLFO et Gerhard Grenzing, a consacré plus de 40 000 heures à remettre en état l’instrument, qui compte désormais 4 481 tuyaux, 70 jeux et six plans sonores. Les artisans ont redressé, poli et ressoudé chaque élément, cherchant une parfaite harmonie entre la brillance des tuyaux et la dorure des buffets. La restauratrice d’art Stefania Dotti a, quant à elle, redonné vie aux buffets et à la tribune, nettoyant et restaurant des couches successives du XVIᵉ au XIXᵉ siècle. Elle a aussi reconstitué les « jouées » latérales retrouvées par hasard dans une cave, réappliquant des feuilles d’or sur les reliefs comme à l’origine. Pour le curé-recteur, Don Régis Evain, le retour du grand orgue symbolise la renaissance spirituelle et musicale de la cathédrale : « Il emplit l’espace de 200 000 mètres cubes et fait résonner la louange du Seigneur. » Ce soir, Amiens célébrera bien plus qu’un instrument restauré : la redécouverte de l’âme sonore de son patrimoine. (Article du 31/10/2025 – Courrier Picard)