La Revue de Presse
Vendredi 17 OctACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE
ACTUALITES ENTREPRISES
Deceuninck investit 7 millions d’euros pour grandir
Le groupe belge Deceuninck, spécialiste mondial des profilés en PVC pour le bâtiment, renforce son site de Roye (Somme), unique usine du groupe en France. Ce site, qui emploie 138 salariés, fabrique des profilés destinés aux fenêtres, portes et volets. En pleine transition vers une production plus durable, l’entreprise mise désormais sur le PVC recyclé et sur la co-extrusion, une technologie innovante qui consomme 90 % d’énergie en moins que la mono-extrusion traditionnelle. Deceuninck, dont le siège est situé à Hooglede (près de Bruges), compte 17 usines et 21 sites commerciaux dans le monde, avec 3 700 employés et un chiffre d’affaires de 827 millions d’euros en 2024. L’usine de Roye, qui produit actuellement 14 000 tonnes de profilés par an, se prépare à augmenter sa capacité à partir de 2026, accompagnant la montée en puissance de sa nouvelle gamme « Elegant ». Lancée en 2023, cette gamme écoresponsable et moderne utilise 42 % de PVC recyclé en moyenne, avec un potentiel de 55 %. Elle remplacera totalement l’ancienne gamme dès 2026, marquant un tournant vers une production 100 % durable. Pour soutenir cette croissance, le site a déjà installé deux nouvelles lignes de co-extrusion et prévoit trois autres d’ici 2027, portant à une trentaine le nombre total de lignes de production. Deceuninck a également investi dans un broyeur destiné à recycler directement les rebuts de PVC collectés sur les chantiers de ses clients. Cette matière broyée est ensuite réutilisée dans la fabrication des nouveaux profilés, renforçant ainsi l’économie circulaire au sein de l’usine. Parallèlement, plusieurs lignes de plaxage ont été installées. Cette technique de collage à chaud permet de personnaliser les profilés en leur donnant des finitions variées (aspect bois, noir mat, chêne, etc.), renforçant l’attractivité de la gamme « Elegant ». L’ensemble de ces investissements, estimés entre 6 et 7 millions d’euros, vise à moderniser le site et à répondre à la demande croissante du marché. Des discussions sont en cours avec la Région Hauts-de-France et l’ADEME pour obtenir un soutien financier. Enfin, Deceuninck prévoit une quarantaine de recrutements en 2026, consolidant ainsi la dynamique industrielle et écologique du site de Roye, qui fête cette année ses 40 ans d’existence. (Article du 13/10/2025 – Courrier Picard)
Avril, un même nom pour deux entreprises entraînant la confusion
Une confusion de nom cause bien des désagréments à la marque de cosmétiques bio Avril, basée à Bondues (Nord). Son fondateur, Alexis Dhellemmes, a récemment raconté sur LinkedIn l’épisode d’une cliente venue annoncer son boycott de la marque, pensant qu’elle soutenait la loi Duplomb – projet législatif controversé qui devait réautoriser l’acétamipride, un insecticide. En réalité, la cliente confondait cette entreprise avec Avril, le cinquième groupe agroalimentaire français, propriétaire notamment des marques Lesieur, Puget ou Vivien Paille, et présidé par Arnaud Rousseau, également à la tête de la FNSEA et soutien du projet de loi.
Cette méprise n’est pas nouvelle. Déjà en 2019, lors de « l’affaire des vaches à hublot », la marque de cosmétiques avait reçu plusieurs dizaines de messages de protestation destinés au groupe agroalimentaire. Si Alexis Dhellemmes assure que la situation n’a rien de dramatique, il reconnaît que de nombreux consommateurs risquent d’associer à tort son enseigne à des polémiques agricoles ou industrielles. Il redoute notamment les répercussions potentielles d’accusations environnementales, comme celles de Greenpeace sur l’utilisation de solvants dans les huiles végétales. Fondée en 2012 après le dépôt de la marque en 2005, la société Avril Cosmétiques revendique 62 magasins, 250 salariés et 36 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Face au géant agroalimentaire, l’entreprise nordiste n’envisage toutefois aucune action juridique. Le groupe Avril, anciennement Sofiprotéol, a adopté ce nom en 2015, plusieurs années après la création de la marque de beauté, mais la loi ne permet pas d’empêcher l’usage du même nom dès lors que les activités diffèrent. La publication d’Alexis Dhellemmes, vue plus de 50 000 fois, a même fait réagir Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe agroalimentaire, qui a rappelé que le nom « Avril » évoque le mois de floraison du colza, matière première essentielle à ses produits (huiles, biocarburants, protéines végétales…). Cette affaire amène désormais la marque de cosmétiques à repenser sa stratégie de communication : elle envisage de mettre davantage en avant ses valeurs éthiques, écologiques et humaines sur son site et ses réseaux sociaux, afin de dissiper toute confusion et d’affirmer plus clairement son identité indépendante et responsable. (Article du 13/10/2025 – Courrier Picard)
Massey Ferguson va-t-il délocaliser sa production ?
Un document interne confidentiel du site Agco-Beauvais révèle que Massey Ferguson envisagerait de délocaliser une partie de sa production vers des pays à bas coûts, notamment l’Inde. Ce projet, baptisé MF Transform, vise à économiser entre 70 et 100 millions de dollars d’ici cinq ans afin d’améliorer les marges des tracteurs produits à Beauvais. Le plan s’articule autour de trois axes : renforcer l’approvisionnement en composants étrangers, développer des capacités d’ingénierie dans des pays plus rentables et créer des partenariats de co-fabrication à l’international. Ces mesures pourraient entraîner le transfert d’une partie des assemblages actuellement réalisés à Beauvais, faisant craindre la suppression d’environ 600 emplois, selon un salarié inquiet. Le document fixe plusieurs étapes : 2027 pour l’achat de pièces simples (plastiques, jantes), 2029 pour les composants plus complexes (sièges, essieux) et 2030 pour un changement stratégique concernant les boîtes-ponts, moteurs et cabines, aujourd’hui produits sur les sites de Beauvais et de Gima. Ces deux entités, qui emploient 2 300 salariés, constituent le principal pôle industriel de la ville. Si la direction d’Agco minimise la portée du projet, affirmant qu’il ne s’agit que de pistes pour réduire les coûts, ce plan marque néanmoins une potentielle étape vers une délocalisation progressive de la production beauvaisienne. (Article du 16/10/2025 – Courrier Picard)
EMPLOI
2 millions d’euros réclamés par les ex-salariés de Saint-Gobain
Ce lundi 13 octobre, 179 salariés et anciens employés de l’usine Saint-Gobain de Thourotte, spécialisée dans la fabrication de verre, ont comparu devant le conseil des prud’hommes de Compiègne pour faire reconnaître leur préjudice d’anxiété lié à l’amiante. Ces ouvriers, exposés pendant des années à la poussière toxique, réclament réparation pour les risques graves encourus, certains ayant déjà développé des pathologies cancéreuses. Trois requérants sont décédés avant l’audience, un autre est hospitalisé, illustrant la gravité du dossier. La décision sera rendue le 5 juin 2026, une échéance jugée trop lointaine par les plaignants : « On a le temps de mourir d’ici là », murmure-t-on dans la salle. L’audience a été marquée par la colère et l’émotion des victimes, certaines rappelant les décès multiples au sein de leurs familles ayant travaillé pour Saint-Gobain. L’avocat de l’entreprise, Me Olivier Rivoal, a tenté de ramener le débat sur le terrain juridique, contestant le montant des indemnisations demandées – deux millions d’euros – et la validité des recours, qu’il estime prescrits. Selon lui, les salariés ne peuvent affirmer n’avoir découvert le danger qu’en avril 2023, lors du classement du site comme établissement amianté, puisqu’ils auraient été informés dès 2019, lors d’une conférence et de précédentes procédures impliquant 150 collègues. Il plaide donc pour l’application du délai de prescription de deux ans à partir de cette date. En face, Me Élisabeth Leroux, avocate des requérants, dénonce une stratégie de déni de la part de Saint-Gobain, qui aurait longtemps minimisé les risques et omis d’informer le personnel. Ni la direction, ni la médecine du travail n’auraient prévenu les salariés du danger réel d’inhaler des fibres d’amiante, pourtant connues pour leurs effets mortels à long terme. Elle rappelle que ces maladies ont un temps de latence de 30 à 40 ans et que le seul fait de travailler dans un site classé amiante suffit à justifier le préjudice d’anxiété. Derrière ce combat juridique se joue une bataille humaine : celle d’ouvriers qui, après des décennies d’exposition silencieuse, réclament reconnaissance, justice et dignité face à une entreprise qu’ils accusent d’avoir sacrifié leur santé au nom de la production. (Article du 14/10/2025 – Courrier Picard)
Un salon de beauté pour celles et ceux qui sont dans la précarité
Un nouvel espace de bien-être et de beauté solidaire a été inauguré à Amiens, au sein de l’espace Alliance, route d’Abbeville. Financé à hauteur de 100 000 euros par le groupe L’Oréal, ce salon socio-esthétique, baptisé Passerelles, est porté par Somme emploi services, l’Aprémis et Ozange, trois structures d’insertion et d’accompagnement social. L’objectif : offrir aux personnes précaires ou bénéficiaires du RSA un lieu gratuit où elles peuvent prendre soin d’elles, se reconnecter aux autres et retrouver confiance en soi. L’atelier couture d’Ozange a été transformé durant l’été en un salon moderne et chaleureux, au design épuré bleu et blanc, rappelant les instituts de centre-ville. On y trouve des produits d’hygiène et de beauté pour femmes et hommes, ainsi qu’un espace coiffure et soins esthétiques. Les premiers rendez-vous sont déjà fixés, se réjouit Rachèle Delgove, présidente de Somme emploi services : « Le travail commence ! » Ce projet s’inscrit dans le programme national de la fondation L’Oréal, qui soutient l’accès à la beauté pour tous comme levier de réinsertion sociale et professionnelle. Passerelles Amiens est le cinquième espace du genre en France, après Paris, le Pré-Saint-Gervais, Nantes et un autre en Île-de-France. Depuis 2021, ces salons ont accueilli 21 500 personnes, distribué 60 000 produits et offert 4 000 soins individuels ou collectifs, selon Céline Brucker, directrice générale de L’Oréal France. Pour Pauline Avenel-Lam, directrice de la fondation, « ces espaces ne sont pas une solution miracle, mais un puissant levier de reconstruction personnelle ». Une étude menée par la fondation révèle que 9 personnes sur 10 voient leur estime de soi renforcée, 7 sur 10 reprennent confiance pour aller vers les autres, et une sur deux engage ensuite une démarche d’accès à l’emploi ou au logement. Ouvert toute la semaine, le salon est gratuit, mais l’accès se fait uniquement sur orientation d’un travailleur social ou d’une structure d’accompagnement. Les bénéficiaires reçoivent alors un coupon leur donnant droit à un soin, une coupe de cheveux ou des produits d’hygiène. Des ateliers collectifs viendront compléter cette offre pour favoriser le lien social et la dignité retrouvée. (Article du 14/10/2025 – Courrier Picard)
« C’est le prélude à des licenciements, ça commence toujours comme ça »
À cinq mois des élections municipales à Beauvais, un document interne du groupe Massey Ferguson, laissant entendre une possible délocalisation d’une partie de la production vers des pays à bas coût, a provoqué une vive polémique. Les élus locaux, toutes tendances confondues, ont dénoncé cette perspective, à l’exception de Caroline Cayeux, présidente de l’agglomération du Beauvaisis, qui maintient son soutien à l’entreprise. Benjamin Lucas (Génération.S) a fustigé la direction d’AGCO, propriétaire de Massey Ferguson, l’accusant de possibles mensonges lors de précédentes auditions parlementaires et évoquant un signalement judiciaire si la délocalisation se confirmait. Thierry Aury (PCF) et Mehdi Rahoui, représentants de la gauche locale, ont dénoncé la duplicité du groupe et rappelé les aides publiques accordées pour soutenir l’activité industrielle. Même à droite, la députée RN Claire Marais-Beuil a exprimé son inquiétude pour l’emploi local, tandis que le président de la Chambre de commerce, Philippe Bernard, a appelé à la prudence, soulignant les investissements récents réalisés à Beauvais (15 M€ en 2025, 110 M€ en dix ans). Caroline Cayeux, fidèle soutien de l’entreprise, a assuré qu’il n’était « aucunement question de délocaliser la production », réaffirmant sa confiance en AGCO malgré les craintes généralisées pour l’avenir du site. (Article du 17/10/2025 – Courrier Picard)
Les professionnels du bâtiment demandent de la stabilité
Réunis à Mégacité Amiens le 16 octobre 2025, environ 1 500 professionnels du bâtiment ont participé au Salon BTP Expo, dans un contexte morose pour la filière. Malgré une apparente convivialité, la situation économique du secteur reste difficile : la crise du logement et l’instabilité gouvernementale freinent la reprise. Les acteurs du BTP réclament avant tout de la lisibilité fiscale et politique, notamment sur le logement et la rénovation énergétique. Ceglyne Barrier, présidente de la Fédération française du bâtiment (FFB) de la Somme, souligne que « quelques projets existent », mais insuffisants pour soutenir l’ensemble de la profession. Elle déplore surtout le retrait du statut du bailleur privé du projet de loi de finances, mesure également critiquée par Nicolas Blangy, président du Medef Somme. Ce statut aurait permis aux propriétaires de déduire une partie de la valeur des biens mis en location, facilitant la création de 90 000 logements par an d’ici 2030, selon un rapport parlementaire. Son abandon représente un revers majeur pour la relance du marché immobilier. La chute du neuf frappe durement la région : dans les Hauts-de-France, la production a été divisée par deux en un an, avec une baisse de 20 % du marché. Dans la Somme, l’activité est particulièrement sinistrée : 2 500 emplois perdus, soit une diminution de 3,5 % des effectifs, et 15 % d’intérimaires en moins. Les professionnels dénoncent également une instabilité réglementaire chronique, en particulier autour du dispositif MaPrimeRénov’, sans cesse modifié. « Ce que nous demandons, c’est de la stabilité », insistent Barrier et Blangy, qui appellent à un soutien accru de la commande publique et des bailleurs sociaux pour maintenir l’emploi local et relancer un secteur en quête de résilience. (Article du 17/10/2025 – Courrier Picard)
BATIMENT
Les salons BTP Expo et Empreinte Expo organisés à Amiens Mégacité le 16 octobre
Le 16 octobre 2025, le centre de congrès Mégacité Amiens deviendra le cœur battant de l’économie régionale en accueillant deux événements majeurs : BTP Expo et Empreinte Expo. Ces salons, organisés par l’agence Infinity, réuniront les principaux acteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) ainsi que ceux de la transition écologique et de l’innovation durable dans les Hauts-de-France. Destinée exclusivement aux professionnels, cette journée vise à dynamiser l’économie locale du BTP et à favoriser les échanges entre entreprises, décideurs et donneurs d’ordre. Plus de 1 500 professionnels et 130 exposants sont attendus à BTP Expo, qui permettra aux entreprises du secteur de présenter leurs offres, savoir-faire et compétences à travers des stands et des démonstrations. L’objectif : renforcer la visibilité des acteurs régionaux et stimuler les opportunités d’affaires au sein de l’écosystème économique local. Un espace spécifique, baptisé « village des donneurs d’ordres », sera dédié aux rencontres business. Les participants pourront y échanger directement avec les décideurs du territoire pour comprendre leurs besoins et proposer des solutions adaptées. Ces entretiens, ouverts à tous sans inscription préalable, permettront un rendez-vous par visiteur afin de garantir une interaction ciblée et efficace. En parallèle, Empreinte Expo mettra en avant les projets durables et innovants des entreprises régionales. Ce second salon, également réservé aux professionnels, rassemblera environ 80 exposants et un millier de visiteurs issus du monde de l’énergie, de la construction écologique et de la gestion environnementale. Tout au long de la journée, conférences et tables rondes aborderont des thématiques clés telles que les ressources humaines, l’environnement, l’énergie, l’écoconstruction, la transition écologique et l’innovation. Ces moments d’échanges permettront de partager des expériences, de valoriser les initiatives locales et de réfléchir collectivement à l’avenir du secteur. (Article du 13/10/2025 – Courrier Picard)
TRANSPORT
Les nouveaux vélos en libre-service sont-ils victimes de leur succès ?
Depuis leur mise en service le 1ᵉʳ juillet 2025, les nouveaux Vélam, notamment les modèles à assistance électrique, rencontrent un succès considérable à Amiens. Ce service de vélos en libre-service, géré par JCDecaux, a rapidement séduit les habitants : en septembre, 40 318 trajets ont été enregistrés, soit une hausse de 215 % par rapport à 2024. L’engouement est constant depuis l’été, avec des augmentations de 198 % en juillet et 238 % en août. Le record absolu a été atteint le 2 octobre, avec 2 150 locations en une seule journée. En moyenne, on compte désormais 1 359 trajets par jour, tandis que le nombre d’abonnements annuels a doublé pour atteindre 1 478 fin septembre. Le succès repose largement sur l’introduction des vélos à assistance électrique (VAE), qui représentent 75 % des locations, contre 25 % pour les vélos mécaniques. Ces modèles, plus confortables et pratiques, sont particulièrement prisés, au point de provoquer des pénuries dans certaines stations, notamment en centre-ville ou autour des boulevards intérieurs. Le phénomène est visible aux heures de pointe mais aussi en soirée, après la fermeture des lignes de bus, preuve que les Vélam répondent à un vrai besoin de mobilité urbaine. Les stations les plus fréquentées se situent à la gare, à Samarobriva port d’Amont (Saint-Leu) et à Gambetta. Face aux déséquilibres d’approvisionnement, la Ville d’Amiens a demandé à JCDecaux de renforcer la régulation du réseau. L’entreprise, capable de suivre en temps réel le niveau de remplissage des stations, a déjà accru ses effectifs avec des agents polyvalents chargés de la maintenance et du rééquilibrage des vélos. Le réseau continue de s’étendre : sur les 45 stations prévues, 40 sont déjà opérationnelles. Les cinq dernières, situées notamment rue Saint-Fuscien, boulevard de Dury, rue Jean-Moulin, rue Ambroise-Paré et au CHU Amiens-Picardie, doivent être mises en service d’ici fin novembre 2025. Ce déploiement devrait contribuer à améliorer la disponibilité des vélos et à accompagner l’essor de ce mode de transport durable, devenu un véritable symbole de la transition écologique à Amiens. (Article du 13/10/2025 – Courrier Picard)
L’aéroport de Beauvais-Tillé va taxer les navettes
À partir du 25 octobre, la direction de l’aéroport de Beauvais-Tillé appliquera une nouvelle tarification sur l’usage du dépose-minute, visant les opérateurs qui y circulent fréquemment, notamment les sociétés privées de parkings. Désormais, au-delà de dix passages sur 30 jours, un forfait obligatoire s’imposera : 1 990 € pour cinq passages par jour et 4 990 € pour quinze passages par jour. Au-delà de ce seuil, chaque passage coûtera 3 € supplémentaires. Cette décision, annoncée début octobre par courrier électronique, provoque une vive colère parmi les gérants de parkings indépendants opérant autour de l’aéroport. Pour ces petites entreprises, dont l’activité repose sur la navette régulière de clients vers le terminal, les conséquences financières s’annoncent lourdes. « Nous faisons une trentaine de passages par jour, cela représente environ 20 000 € de charges annuelles en plus », déplore Tony Gautier, dirigeant de JT Parking. D’autres entrepreneurs, déjà fragilisés, redoutent de devoir licencier du personnel. Avec un chiffre d’affaires modeste et des marges faibles, plusieurs estiment que cette nouvelle charge mettra leur survie en péril. Du côté de la direction de l’aéroport, la mesure est pleinement assumée. Le directeur commercial, Edo Friart, explique qu’il s’agit de réguler un usage intensif et non encadré du dépose-minute, dont l’entretien coûte cher. Il rappelle que cette pratique est déjà courante dans d’autres aéroports et qu’une première grille tarifaire avait été instaurée en 2019, mais restait inapplicable faute d’équipements adaptés. Depuis l’installation de lecteurs de plaques d’immatriculation, l’aéroport est désormais prêt à « appuyer sur le bouton rouge » pour mettre en œuvre la nouvelle politique tarifaire. Cependant, les parkings privés dénoncent une atteinte à la libre concurrence. L’avocat Marc Baclet, représentant plusieurs opérateurs, estime que cette décision favorisera à terme une situation de monopole, les petites entreprises n’étant pas en mesure de supporter le coût. Face à ces accusations, Edo Friart assure ne pas vouloir nuire aux parkings privés, tout en reconnaissant que ceux de l’aéroport, actuellement saturés, constituent une source de revenus importante. Le nouveau délégataire, Bellova, prévoit d’ailleurs la création de 2 000 puis 3 000 places supplémentaires pour accompagner l’expansion de la plateforme. (Article du 14/10/2025 – Courrier Picard)
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
Les Hauts-de-France marqués par un fort absentéisme dans le privé
Selon le baromètre 2025 de la société de conseil WTW, les Hauts-de-France détiennent le taux d’absentéisme le plus élevé de France dans le secteur privé pour l’année 2024, avec 6,56 %. Cette étude, réalisée auprès de 2 000 entreprises représentant 430 000 salariés, confirme une hausse générale de l’absentéisme en France après une baisse historique en 2023. Le taux national s’établit désormais à 5,1 %, en progression de 3 % sur un an. Cette augmentation s’explique principalement par l’allongement de la durée moyenne des arrêts de travail, qui atteint 24,1 jours par arrêt, et par une légère hausse de leur fréquence. Ainsi, 35 % des salariés ont été absents au moins une fois dans l’année, un chiffre en hausse continue depuis 2020. Dans les Hauts-de-France, la tendance est encore plus marquée : 39 % des salariés du privé ont connu un arrêt maladie en 2024, avec une durée moyenne de 27,6 jours, la plus longue de l’Hexagone. Les risques psychosociaux (RPS) restent la première cause d’arrêts longs, représentant 36 % des absences en 2024, contre 32 % en 2023. Ces troubles, souvent liés au stress, à la surcharge de travail ou au désengagement professionnel, pèsent fortement sur le taux global d’absentéisme. L’étude met également en lumière des disparités importantes selon les profils. Les femmes sont plus concernées que les hommes, avec un taux d’absentéisme de 6,1 % contre 4,5 %. Les jeunes actifs de 20 à 30 ans présentent la fréquence d’arrêts la plus élevée, tandis que les seniors connaissent les arrêts les plus longs, avec une moyenne de 44,5 jours. Du côté des catégories socioprofessionnelles, les ouvriers affichent le taux le plus fort (7,37 %), suivis des employés (6,79 %) et des cadres (2,37 %). Les secteurs les plus touchés sont ceux de la santé, de l’hébergement-restauration et du transport, avec des taux oscillants entre 7 % et 8,5 %. Globalement, cette étude met en évidence une hausse préoccupante de l’absentéisme, liée à la fatigue post-crise sanitaire, aux risques psychosociaux persistants, et à une dégradation du bien-être au travail, particulièrement marquée dans les Hauts-de-France, désormais en tête du classement national. (Article du 13/10/2025 – Courrier Picard)
NOMINATION
Romaric Daurier est le nouveau directeur de la Maison de la Culture d’Amiens
Romaric Daurier, 49 ans, actuel directeur du Phénix à Valenciennes, est nommé à la tête de la Maison de la culture d’Amiens à compter du 1er décembre, succédant à Laurent Dréano parti à la retraite. Son projet, fondé sur l’ouverture et la durabilité, vise à renouveler le public et renforcer la programmation jeune. Trois nouveaux temps forts verront le jour : Flower Power en septembre, un Focus international au printemps et un festival jeune public en décembre. Il souhaite collaborer avec des artistes régionaux comme Boris Charmatz ou Tatiana Julien et créer un fonds solidaire pour soutenir la production locale. (Article du 15/10/2025 – Courrier Picard)