La revue de presse
Vendredi 11 JuilACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE
DU 05/07/2025 AU 11/07/2025
ACTUALITES ENTREPRISES
Quand « LOUISE » fait de l’ombre aux petits boulangers
L’ouverture récente d’une boulangerie franchisée Louise rue du Faubourg-de-Hem, à proximité de Gamm Vert et Lidl, suscite à la fois engouement et inquiétudes. Avec des prix très attractifs – cinq euros pour huit baguettes ou 24 chouquettes – ce nouveau commerce attire de nombreux clients. Cependant, son implantation à proximité immédiate de deux boulangeries artisanales, Secret de pains et Boulangerie Girard, soulève de vives préoccupations. Dominique Guérin, propriétaire de Secret de pains depuis 2018, dénonce une concurrence jugée déloyale et redoute pour la survie de sa boulangerie. Selon elle, Louise n’est qu’un "point chaud", vendant des produits industriels à bas prix, au détriment de la qualité. Déjà fragilisée par les crises successives (COVID-19, hausse des coûts de l’énergie et des matières premières), elle regrette le manque de soutien pour les commerces de proximité. De son côté, Sylvain Girard, artisan boulanger reconnu pour la qualité de ses produits faits maison, partage la même inquiétude. Il constate une baisse de fréquentation depuis l’arrivée de Louise, bien qu’il espère qu’il ne s’agisse que d’un effet temporaire. Malgré une impossibilité de rivaliser avec le drive et le grand parking de la franchise, il tente de rester compétitif avec des prix accessibles et une offre de services personnalisée, comme des livraisons à domicile, notamment pour les personnes âgées. Ce rôle social, il le considère essentiel. Certains élus locaux, comme le conseiller départemental PCF Laurent Beuvain, dénoncent une concurrence déloyale et regrettent que la municipalité n’ait pas empêché cette installation via le Plan local d’urbanisme. En revanche, l’adjointe au maire chargée du commerce, Nathalie Lavallard, se montre plus réservée. Il est à noter que la boulangerie Louise s’est implantée sur un terrain appartenant à Noriap, groupe également propriétaire de Gamm Vert, et que neuf autres ouvertures sont prévues d’ici 2030. L’avenir dira si tous ces acteurs pourront coexister, mais la crainte des artisans d’être évincés demeure palpable. (Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)
CONTECO recycle des conteneurs maritimes en logements à Amiens
La société Conteco, fondée en 2021 à Paris, s’est spécialisée dans la transformation de conteneurs maritimes usagés en logements modulaires. Elle vient d’ouvrir son premier site industriel à Amiens, sur l’ancienne friche de l’usine Whirlpool, fermée en 2018. Ce projet, financé à hauteur de 250 000 euros sans subventions publiques, marque une étape clé pour l’entreprise qui ambitionne de produire entre 200 et 400 modules par an. Dans un bâtiment de 2 500 m², Conteco recycle ces conteneurs pour en faire des logements compacts, principalement destinés aux bailleurs sociaux, aux étudiants, aux saisonniers et aux travailleurs sur les chantiers. Chaque module, de 15 m² environ, coûte entre 25 000 et 35 000 euros à produire et présente l’avantage d’être mobile, facilement transportable vers les zones touristiques ou les chantiers temporaires. Selon l’entreprise, ce type de construction permet de réduire fortement l’empreinte écologique : 100 logements modulaires économisent deux millions de litres d’eau et 700 000 parpaings par rapport à une construction classique. Pour s’approvisionner, Conteco collabore avec CCIS, filiale de la CMA CGM, acteur majeur du fret maritime. Le partenariat établi en 2023 est en cours de révision pour adapter les volumes aux nouvelles ambitions de production. Le site d’Amiens est pensé comme une vitrine technologique : la fabrication y suit une méthode standardisée proche de l’industrie automobile, avec des postes interchangeables (nettoyage, découpe, montage…), et des équipements numériques avancés comme des lasers de traçage. Actuellement composée d’un salarié et de douze associés, la société est en phase de recrutement avec quinze embauches prévues. En parallèle, elle prévoit d’ouvrir cinq nouvelles usines d’ici 2030 à Saint-Nazaire, Marseille, Lyon, Bordeaux et Strasbourg. Le siège social de l’entreprise sera lui aussi transféré à Amiens cette année. Avec ce projet, Conteco entend répondre à la fois à une problématique de logement temporaire et à des enjeux écologiques, tout en participant à la revalorisation industrielle du territoire amiénois. (Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)
Philippe Fardel, président de Mousline, à la tête des entreprises agroalimentaires régionales
Philippe Fardel, président de Mousline, leader du marché de la purée de pomme de terre en flocons déshydratés dont l’usine de production est implantée à Rosières-en-Santerre (Somme), a pris la présidence d’Agro-Sphères, l’association régionale des entreprises agroalimentaires des Hauts-de-France. Il succède à Didier Hue, président depuis 2022 de cette structure. Créée en 2005 dans la Somme, Agro-Sphères vient de célébrer ses 20 ans à Nesle (Somme) en réunissant quelque 350 acteurs de la filière agroalimentaire régionale.
La parité en débat à la Soirée de l’Égalité du Cercle de Theia
La première Soirée de l’Égalité, organisée le 18 juin 2025 à Glisy par le Cercle de Theia, a réuni élus et citoyens autour d’un débat essentiel : la parité municipale est-elle une réelle avancée ou une simple vitrine politique ? Cette rencontre, marquée par la présence de Bénédicte Thiébaut, présidente de l’Association des maires de la Somme, et du sénateur Rémi Cardon, a été l’occasion de réfléchir collectivement aux enjeux de la nouvelle loi électorale qui impose la parité stricte dans les listes municipales, y compris dans les communes de moins de mille habitants. Marie-Thérèse Bouttemy, présidente du Cercle de Theia, a rappelé l’objectif de cette soirée : créer un espace de débat libre, citoyen et exigeant sur une question cruciale pour l’avenir démocratique des territoires. En effet, la loi du 21 mai 2025, récemment validée par le Conseil constitutionnel, marque un tournant en instaurant l’obligation de listes paritaires dans toutes les communes, mettant fin au panachage. Le débat a mis en lumière des réalités contrastées. Si la parité est perçue comme une avancée démocratique majeure, elle soulève aussi de nombreuses difficultés pratiques, notamment dans les petites communes. Bénédicte Thiébaut, elle-même maire d’un village de 162 habitants, a souligné les défis pour constituer des listes paritaires dans les zones rurales, où les femmes sont souvent moins disponibles du fait de responsabilités familiales accrues. Elle redoute que certaines communes peinent à former des listes, ce qui pourrait altérer la représentation locale. Du côté du sénateur Rémi Cardon, l’optimisme domine : il s’agit d’un premier pas vers une égalité réelle. Il insiste sur l’importance de rendre le statut d’élu plus attractif pour les femmes, via notamment la réforme en cours sur les conditions d’exercice du mandat. L’objectif est clair : atteindre enfin les 50 % de représentation féminine dans les conseils municipaux, contre environ 35 % actuellement. Dans un département comme la Somme, où 88 % des communes sont concernées par cette réforme, les conséquences seront majeures. La réforme ambitionne de transformer la vie démocratique locale, en garantissant une meilleure représentativité des femmes et en valorisant leur rôle dans la gouvernance. En conclusion, les participants ont convergé vers une même idée : la parité ne doit plus être un simple affichage, mais un véritable levier de transformation de la démocratie locale. Ce nouveau cadre législatif pose les bases d’un changement en profondeur, à concrétiser dans les actes et dans les esprits à l’approche des élections de 2026. (Article du 04/07/2025 – Picardie la Gazette)
Le chemin est tout neuf et c’est grâce à l’entreprise du village « ROQUETTE FRERES »
Un chemin de terre reliant Aubigny à la gare de Daours vient d’être rénové pour offrir plus de confort aux usagers, notamment les piétons et cyclistes. Fréquemment utilisé par les habitants, des lycéens, mais aussi par des salariés des entreprises locales, ce sentier présentait de nombreux nids-de-poule et devenait difficile à emprunter. Grâce à un partenariat public-privé, des travaux de réfection ont été réalisés : Nestlé a financé une grande partie du chantier, à hauteur de 15 000 €, et la commune d’Aubigny a orchestré l’opération. Le projet a été initié à la suite d'une demande du centre de recherche Nestlé, situé à environ un kilomètre de la gare de Daours. Ce centre, qui emploie environ 160 personnes, développe des produits pour l’alimentation des animaux de compagnie. Sa directrice, Catherine Cartier, explique que plusieurs salariés utilisent ce chemin quotidiennement, en train ou pour courir sur leur temps de pause. Cette implication de Nestlé dans la vie locale est perçue comme un échange gagnant-gagnant, valorisant son ancrage territorial. En parallèle, l’entreprise Roquette a aussi participé à l’effort, en reversant environ 5 000 € à la commune via une convention existante. En effet, Roquette utilise certains chemins pour ses activités agricoles, ce qui implique des coûts d’entretien réguliers. L’ensemble de ces contributions a permis de réaliser un revêtement en bicouche de gravillons, améliorant considérablement la praticabilité du chemin. Cependant, un problème de sécurité subsiste : la traversée de la départementale D1, un axe très fréquenté, reste dangereuse. La mairie d’Aubigny a sollicité le Département pour y aménager un passage protégé, mais cela est actuellement refusé, car la route est hors agglomération. Des solutions sont encore à l’étude. Enfin, Nestlé ne compte pas s’arrêter là : l’entreprise prévoit d’électrifier le sentier d’ici la rentrée de septembre, pour permettre une utilisation plus sécurisée et confortable de nuit. Ce projet illustre une belle synergie entre acteurs publics et privés au service du quotidien des habitants. (Article du 09/07/2025 – Courrier Picard)
EMPLOI
Les défis auxquels YNSECT sera confrontée d’ici à la fin de l’année
En redressement judiciaire depuis mars 2025, l’entreprise Ynsect, spécialisée dans la production de protéines d’insectes, a obtenu une nouvelle prolongation de sa période d’observation par le tribunal de commerce d’Évry, lors d’une audience le 30 juin. Ce délai supplémentaire, jusqu’au 25 septembre 2025, doit permettre à l’entreprise de se réinventer et de tenter un redressement industriel et financier. Le principal enjeu est de réduire le coût de production, jugé trop élevé pour être compétitif sur le marché de l’alimentation animale, notamment pour l’élevage piscicole. Pour cela, Ynsect a engagé un partenariat stratégique avec la start-up allemande Entosolutions. Ensemble, ils testent à Amiens un nouveau procédé d’élevage d’insectes, plus proche des techniques traditionnelles et moins coûteux. L’objectif est de relancer la production tout en répondant aux exigences du marché, dans l’espoir d’augmenter les volumes de vente et de production. Parallèlement, Ynsect cherche à finaliser son financement. Alors qu’un besoin de 24,4 millions d’euros est encore à combler, un premier apport de 8,6 millions d’euros a été assuré par les actionnaires historiques (Bpifrance et Astanor Ventures). Ces fonds doivent permettre de valider le nouveau modèle économique, d’améliorer l’outil industriel à Amiens et de séduire de nouveaux partenaires commerciaux et financiers. Mais le manque de nouveaux investisseurs fragilise encore la relance. Enfin, Ynsect fait face à une réduction drastique de ses effectifs, passant de 200 à 45 salariés, dont 35 à Amiens, dans le cadre d’un plan social en cours de déploiement. Ce volet social, très mal vécu, pourrait déboucher sur un contentieux : plusieurs salariés ont sollicité Fiodor Rilov, avocat connu pour défendre les causes sociales (Whirlpool, Goodyear). Ainsi, la survie d’Ynsect repose sur trois leviers majeurs : réussir les tests de production à moindre coût, sécuriser les financements nécessaires pour relancer l’activité, et gérer les tensions sociales issues des suppressions de postes. Une feuille de route décisive d’ici la fin 2025. (Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)
La Caisse d’Epargne HDF lance une campagne de recrutement de 250 postes
Avec plus de 3 000 collaborateurs, la Caisse d’Épargne Hauts-de-France fait partie des principaux employeurs privés de la région. En 2024, la banque a recruté 283 personnes en CDI et 145 en CDD, ainsi que 133 alternants. Cette année, elle annonce le recrutement de 250 nouveaux postes parmi les 220 métiers de l’entreprise. Pour attirer de nouveaux talents, la banque met en place une stratégie de ressources humaines centrée sur les moments de vie de ses collaborateurs. Cette méthode permet ainsi « un taux d’engagement de 78 %, une baisse de l’absentéisme, et une meilleure rétention des talents dans un contexte de forte mobilité » (Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)
ECONOMIE
Le changement, nouvelle norme pour les entrepreneurs dans la Somme
Lors de la garden-party du Medef de la Somme organisée le 3 juillet 2025 au château de Flixecourt, Nicolas Blangy, nouveau président du mouvement patronal départemental, a prononcé son premier discours public depuis sa prise de fonctions. Élu le 9 décembre 2024 et officiellement investi le 30 janvier 2025 en présence du président national Patrick Martin, Nicolas Blangy, entrepreneur dans le secteur du bâtiment et des peintures industrielles, a profité de cette cérémonie rassemblant 550 personnes pour dresser un état des lieux préoccupant de la situation des entreprises. D’emblée, il a pointé un environnement instable et incertain, marqué par une succession de crises et d’événements géopolitiques majeurs : pandémie de Covid, retour de Trump sur la scène politique, guerre en Ukraine, conflit Iran-Israël-Gaza, sans oublier la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024. À cela s’ajoutent des freins nationaux tels qu’un budget de l’État difficilement élaboré, impactant le climat économique. Dans ce contexte, Nicolas Blangy a appelé les chefs d’entreprise à faire preuve d’adaptabilité et à « se réinventer », insistant sur la nécessité de « savoir surfer sur la vague ». Face aux fragilités croissantes du tissu entrepreneurial, il a également exhorté les dirigeants à ne pas attendre pour parler de leurs difficultés : « Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il averti, encourageant les entreprises à adopter une posture proactive. Dans une perspective plus optimiste, Blangy a annoncé la création d’un club des femmes du Medef de la Somme, prévu pour novembre 2025. Ce nouveau réseau ambitionne de valoriser l’entrepreneuriat féminin, de faciliter les échanges d’expériences et de renforcer la place des femmes dans le monde économique local. En résumé, ce premier discours de Nicolas Blangy a mêlé lucidité sur la complexité du moment et volonté de transformation, avec des projets concrets pour renforcer la solidarité et l’agilité des acteurs économiques du territoire. (Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)
CHIFFRE DE LA SEMAINE
Moins d’emplois salariés et recul du chômage en 2024
Le bilan économique 2024 des Hauts-de-France, publié par l’Insee, présente un tableau contrasté. Malgré une baisse de l’emploi salarié, la région enregistre une diminution du chômage, tandis que certains secteurs montrent des signes de résilience ou de fragilité. L’emploi salarié a reculé de 0,1 % par rapport à 2023, avec 2 135 700 salariés recensés, dont 63 200 intérimaires. L’intérim, en particulier, a fortement chuté de 4,4 %, signe d’un ralentissement conjoncturel. Tous les secteurs sont touchés, notamment l’industrie et la construction, qui comptent respectivement 290 200 et 117 200 salariés. Malgré ce contexte tendu, le chômage a diminué de 0,6 % pour atteindre 8,7 % des actifs fin 2024, un chiffre toutefois supérieur à la moyenne nationale hors Mayotte (7,3 %). Cette baisse est notable compte tenu d’un environnement économique incertain, marqué par des tensions géopolitiques et un climat d’attentisme politique en France après la dissolution de l’Assemblée nationale à l’été 2024. Côté entrepreneuriat, les créations d’entreprises repartent à la hausse, avec 69 900 nouvelles structures en 2024, soit +7,8 % par rapport à 2023. Toutefois, cette dynamique s’accompagne d’un revers : les défaillances d’entreprises ont augmenté de 8,6 %, atteignant 4 800 cas dans la région, un reflet de la fragilité du tissu économique local. Le secteur de la construction, quant à lui, reste en grande difficulté. Le nombre de logements autorisés chute de 14,1 % dans les Hauts-de-France, une baisse plus marquée que la moyenne nationale. Toutefois, un léger rebond est constaté dans les logements commencés, en hausse de 1 %, contrairement à la tendance nationale. Enfin, le tourisme régional connaît un léger recul, avec 15,2 millions de nuitées en 2024 (–0,6 %). Si les campings progressent (+2,7 %), les hôtels et autres hébergements voient leur fréquentation baisser. Ce bilan souligne la complexité de la conjoncture régionale : une dynamique entrepreneuriale encourageante, mais fragilisée par un marché de l’emploi et une activité économique encore instables. (Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)
NOMINATION
Emmanuel Del Sordo à la tête de la direction d’Enedis en Picardie
Le 1 er juillet, Emmanuel Del Sordo a rejoint le poste de directeur régional d’Enedis en Picardie, succédant à Véronique Pauly, en poste depuis 2020. Emmanuel Del Sordo arrive de Lorraine où il occupait chez Enedis la fonction de directeur régional délégué depuis 2019. « Nous avons de nombreux défis à continuer à relever ensemble en matière de transition écologique, au service des collectivités et de nos clients », indique le nouveau directeur régional. Âgé de 55 ans et originaire de Lorraine, Emmanuel Del Sordo est de formation ingénieur en génie des procédés. Avant de rejoindre le groupe EDF, il avait commencé sa carrière au sein du groupe Michelin durant 5 ans. 5Article du 07/07/2025 – Courrier Picard)