La revue de presse

Vendredi 06 Juin

ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE

DU 31/05/2025 AU 06/06/2025

ACTUALITES ENTREPRISES

Bientôt un DATA CENTER près d’Amiens ?

La France ambitionne de renforcer sa souveraineté technologique, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), face aux géants que sont les États-Unis et le Canada. Dans ce cadre, le président Emmanuel Macron a annoncé en février dernier un investissement massif de 109 milliards d’euros, notamment destiné à la création de centres de données (data centers), essentiels au stockage, à la sauvegarde et à la distribution de données informatiques. Soixante-cinq sites sont actuellement envisagés pour accueillir ces infrastructures, dont la zone d’aménagement concerté (ZAC) du Bosquel, située au sud d’Amiens. Le journal Le Monde a révélé l’ampleur potentielle du projet le 1er juin. Bien que les détails restent flous, la communauté de communes Somme Sud Ouest (CC2SO), propriétaire du terrain, évoque un possible supercalculateur et/ou un data center. Cependant, aucune annonce officielle n’a encore été faite. Le site du Bosquel présente plusieurs atouts : il est situé à proximité d’un village, sur un terrain de 23 hectares acquis dans les années 2000 mais jamais exploité, et bénéficie d’un raccordement électrique facilité par deux lignes à très haute tension de 400 000 volts. En 2024, un projet logistique de grande envergure avait déjà été envisagé sur ce même site, mais avait suscité une forte opposition locale et un rejet préfectoral, en raison de son impact environnemental, contraire à la loi sur la zéro artificialisation nette (ZAN). Cette fois, la CC2SO se veut plus prudente et promet une concertation avec les habitants. Le gestionnaire RTE a prévu une procédure accélérée de raccordement électrique d’ici 2028-2029, validée par la Commission de régulation de l’énergie. Pour faciliter ce type d’implantation, les procédures administratives sont aussi en voie de simplification dans le cadre d’une loi dédiée à la vie économique. Enfin, le salon Viva Tech 2025, à Paris, pourrait être le moment opportun pour officialiser ce projet ambitieux. (Article du 06/06/2025 – Courrier Picard)

EMPLOI

Le groupe Lhotellier recrute 70 alternants pour la rentrée 2025

Le groupe Lhotellier, acteur du secteur de la construction, poursuit en 2025 sa stratégie en faveur de l’emploi des jeunes en lançant une campagne de recrutement en alternance. L’objectif consiste à accueillir 70 jeunes en contrat d’apprentissage dès septembre 2025. Les nouveaux alternants rejoindront les équipes du groupe Lhotellier pour des missions d’une durée de 12 à 24 mois. Ces contrats s’adressent à des jeunes de tous niveaux de formation, du CAP au diplôme d’ingénieur. Ils pourront intervenir au cœur des métiers du groupe, notamment dans les domaines des travaux publics et du bâtiment. Les postes concernent les agences de la Normandie, des Hauts-de-France et de l’Île-de-France. Rentrer en alternance chez Lhotellier est souvent une porte d’entrée vers un emploi. « En 2024, 58 % des alternants formés par le groupe ont été embauchés en CDI », indique le groupe Lhotellier. « L’alternance joue un rôle crucial dans les métiers du BTP. En permettant aux jeunes d’acquérir à la fois des connaissances théoriques en formation et une expérience pratique sur le terrain, elle constitue un tremplin essentiel vers une carrière réussie dans ce secteur dynamique », explique Estelle Genelier, expert développement et innovation sociale du groupe Lhotellier. Le groupe Lhotellier a été créé en 1919 en Normandie. Il a enregistré un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros en 2024 et emploie environ 1 700 collaborateurs en France. (Article du 02/06/2025 – Courrier Picard)

500 postes à pourvoir dans l’aéronautique notamment à MEAULTE (Somme)

Proman, un réseau de travail en intérim, propose 500 postes à pourvoir dans le secteur aéronautique dans les Hauts-de-France, sur les 4 900 au niveau national. Les postes concernés sont en CDD, CDI, missions intérimaires, CDI intérimaire ou contrats de professionnalisation avec, à la clé, un certificat de qualification paritaire de la métallurgie. Dans les Hauts-de-France, « 500 offres sont à pourvoir au cours de l’été, pour des remplacements de congés, majoritairement en intérim et en contrat pro », note Paul Douay, l’un des responsables régionaux chez Proman. Quatre villes sont notamment concernées : Lille, Roubaix et Valenciennes dans le Nord, Méaulte dans la Somme. Pour chacune, une centaine de contrats est à pourvoir. La dernière centaine est répartie chez les sous-traitants, répartis sur l’ensemble du territoire. Les postes à pourvoir sont variés : ajusteur-monteur, avec près de 200 offres, étancheur et peintre industriel, une centaine chacun. « Ce sont des métiers en tension et nous manquons de main-d’œuvre qualifiée dans le domaine de l’aéronautique. Nous n’arriverons pas à trouver le volume de personnel nécessaire si nous ne passons pas par de la formation, constate Paul Douay. C’est pour cette raison que nous proposons, en lien avec France Travail et les entreprises du secteur, des contrats en alternance, de 9 mois maximum, à raison de 240 heures de formation. » En matière de profils attendus, il faut avoir un diplôme dans le domaine industriel, une expérience étant souhaitée. Une centaine d’autres offres sont également à pourvoir : mécaniciens, électriciens, intégrateurs cabine, inspecteurs qualité, techniciens support technique ; en ingénierie et gestion de projet (ingénieurs supply chain, chefs de projet digitalisation, coordinateurs cadres ; en fonctions supports et transverses (techniciens qualité, agents administratifs). (Article du 02/06/2025 – Courrier Picard)

YNSECT pourrait licencier plus de 80% de ses effectifs

Fin mai 2025, la direction d’Ynsect, entreprise spécialisée dans la production de protéines d’insectes pour l’alimentation animale, a présenté un plan social drastique ne conservant que 35 emplois sur les 190 existants, dont seulement 25 à Poulainville (Somme). Ce site, considéré comme une ferme-usine d’élevage d’insectes, pourrait cesser totalement son activité d’élevage. La décision finale sur l’avenir de l’entreprise sera rendue par le tribunal de commerce d’Évry le 16 juin. Placée en procédure de sauvegarde en septembre 2024 puis en redressement judiciaire en mars 2025, Ynsect avait temporairement échappé à la liquidation grâce à une aide financière d’urgence de 10 millions d’euros octroyée par ses principaux actionnaires, notamment Bpifrance et Astanor Ventures. Cette enveloppe a permis de maintenir l’activité et de verser les salaires jusqu’à fin mai. Malgré cela, la viabilité du site de Poulainville reste compromise, en raison de l’absence de repreneur et du coût élevé de la production. Le 19 mai, un nouveau sursis a été accordé par le tribunal, donnant à la direction un délai supplémentaire pour obtenir une nouvelle aide de 10 millions d’euros. Toutefois, le plan envisagé prévoit un recentrage de l’activité sur la transformation plutôt que sur l’élevage, en collaboration avec la start-up allemande Entosolutions. Cette stratégie impliquerait l’abandon de l’élevage d’insectes à grande échelle, marquant un tournant dans le projet initial d’Ynsect. Florent Dupriez, représentant des salariés, alerte sur l’ampleur de la casse sociale et plaide pour un soutien public à la filière insectes, afin de préserver les emplois, les savoir-faire et les brevets français. Lors d’une réunion le 2 juin avec le cabinet du ministre de l’Industrie, il a insisté sur la nécessité d’une intervention de l’État, soutenu par le sénateur de la Somme Rémi Cardon, qui redoute la disparition d’un fleuron de la French Tech. La décision judiciaire du 16 juin sera décisive pour l’avenir d’Ynsect et du site de Poulainville. (Article du 03/06/2025 – Courrier Picard)

Ex-Whirlpool, ex-WN, ex-Ageco et bientôt…. Ex-Ynsect

Christophe Beaugrand, un ouvrier amiénois de 47 ans, s’apprête à subir un quatrième licenciement économique en sept ans. Ancien salarié de Whirlpool, WN et Ageco Agencement — trois entreprises ayant successivement fermé — il avait rejoint l’usine Ynsect à Poulainville, près d’Amiens, en quête de stabilité. Malheureusement, cette dernière traverse à son tour de graves difficultés financières, menaçant à nouveau son emploi et celui de ses collègues. Avec trois autres ex-salariés des mêmes entreprises, ils se surnomment « les chats noirs », oscillant entre humour et fatalisme. L’usine Ynsect, inaugurée en grande pompe en 2021 avec la présence de plusieurs ministres et un investissement colossal de 600 millions d’euros, semblait pourtant prometteuse. Le carnet de commandes se remplissait rapidement, et les perspectives industrielles autour de la production de protéines à base d’insectes étaient florissantes. Pour Christophe Beaugrand, la chute d’Ynsect serait liée à une mauvaise gestion stratégique et à des problèmes techniques : bien que la production de larves ait été intense, leur transformation en protéines s’est révélée problématique, contrairement au site pilote de Dole, jugé plus efficace. Il souligne que le travail ne manque pas, notamment dans le secteur de la méthanisation où il était affecté, mais que l’entreprise aurait souffert d’une conception inadaptée et d’un développement trop rapide. Le choc est rude pour les salariés, qui envisagent un rassemblement symbolique devant le site le 6 juin. Beaucoup pointent du doigt l'État, accusé de ne pas avoir suivi de près l’évolution du projet, malgré son soutien financier par l’intermédiaire de Bpifrance et de fonds européens. Christophe Beaugrand critique directement Emmanuel Macron, qu’il accuse d’avoir délaissé l’industrie française au profit de l’international. Alors que le tribunal de commerce d’Évry doit se prononcer le 16 juin dans le cadre du redressement judiciaire, l’avenir reste très incertain. Malgré un financement temporaire de 10 millions d’euros par les actionnaires historiques pour maintenir l’activité jusqu’à fin mai, aucun repreneur ne s’est manifesté. Le site de Poulainville, qui emploie une centaine de salariés, est donc gravement menacé. (Article du 05/06/2025 – Courrier Picard)

SANTE

L’avenir du transport médical picard est dans l’air

La phase de tests d’un ambitieux projet de livraison médicale par drone s’achève entre les hôpitaux d’Abbeville, Amiens et Montreuil-sur-Mer. Depuis mai 2025, ces vols expérimentaux ont permis le transport de biberons de lait maternel pour grands prématurés et d’analyses biologiques. Le système, conçu par la start-up Delivrone, représente une première en France par son ampleur : une boucle de 100 km effectuée trois fois par jour. Le drone, d’une envergure de 2,30 mètres, effectue ses trajets à une vitesse modérée, avec un niveau sonore bien inférieur à celui d’un hélicoptère. Le dispositif est intégré au projet Air GHT Somme-Littoral-Sud, financé à hauteur de 200 000 euros par le Département de la Somme, et mobilise une trentaine de professionnels de santé et de logistique. Les vols ont été conçus pour respecter strictement les exigences sanitaires, en assurant la préservation des échantillons et des produits transportés. Après des tests de nuit menés en 2024, les vols de jour se sont poursuivis jusqu’à mi-juin 2025. Le succès technique de ces essais ne laisse plus de doute sur la fiabilité du drone, mais la pérennité du projet dépendra des financements à venir. De nouveaux usages sont déjà envisagés, notamment la livraison de poches de sang, de chimiothérapies, de médicaments onéreux et, à plus long terme, peut-être même d’organes. Cyril Duflot, directeur adjoint du centre hospitalier d’Abbeville, souligne l’importance du soutien des autorités régionales et de la filière drone des Hauts-de-France. Il insiste sur la logique médico-économique du projet, qui vise à renforcer la performance du système de santé sans remplacer les moyens humains ou les transports traditionnels. Ce mode de livraison rapide, peu polluant et flexible, s’annonce comme un complément innovant et prometteur pour la logistique hospitalière, offrant des perspectives encourageantes pour l’avenir de la médecine de proximité. (Article du 03/06/2025 – Courrier Picard)

CHIFFRE DE LA SEMAINE

233 000 personnes travaillent dans l’économie sociale et solidaire

Le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) occupe une place majeure dans les Hauts-de-France, avec 233 683 salariés répartis dans 14 186 établissements et 9 864 entreprises. Représentant 16,5 % de l’emploi privé régional, l’ESS génère une masse salariale de 5,7 milliards d’euros. Ce modèle économique repose sur des valeurs de solidarité, de coopération et d’utilité sociale, incarnées par une diversité d’acteurs : associations, coopératives, mutuelles ou fondations. Cependant, le secteur fait face à de fortes inquiétudes. Déjà fragilisé par les coupes budgétaires de 2025, il redoute l’impact du projet de loi de finances 2026, qui prévoit 40 milliards d’euros d’économies. L’Union des employeurs de l’ESS (UDES) avait estimé en novembre 2024 que 16 000 emplois étaient menacés dans les Hauts-de-France. Désormais, l’inquiétude est plus large : jusqu’à 400 000 emplois au niveau national pourraient être en danger, selon Benoît Hamon, président d’ESS France et ancien ministre. Face à cette situation critique, une campagne nationale d’adhésion a été lancée pour mobiliser les citoyens et rappeler l’importance des structures de l’ESS dans le tissu économique et social français. Les acteurs du secteur dénoncent une remise en cause de leurs valeurs fondamentales – solidarité, engagement collectif, utilité sociale – et appellent à un soutien renforcé des pouvoirs publics pour garantir la pérennité de leurs missions. À l’approche du budget 2026, l’ESS s’organise pour faire entendre sa voix et défendre ses emplois. (Article du 02/06/2025 – Courrier Picard)

SECURITE

La nouvelle brigade urbaine officiellement lancée sur l’axe piéton

Depuis le 2 mai 2025, la nouvelle brigade urbaine dédiée au centre-ville d’Amiens est en fonction. Annoncée fin 2024 par le maire Hubert de Jenlis, cette brigade vise à renforcer la sécurité et la tranquillité dans l’hypercentre, notamment sur l’axe piétonnier entre la gare et le parc de la Hotoie. Huit agents sur les douze prévus ont déjà été recrutés, les quatre autres devant intégrer l’équipe d’ici l’été. En attendant, les premiers patrouillent déjà dans les rues, notamment rue des Trois-Cailloux. Ces agents, qui ont le statut d’ASVP (agents de surveillance de la voie publique), ne remplacent pas les policiers municipaux mais viennent en soutien, dans une logique de complémentarité. Ils sont encadrés par une policière municipale et pourront, si besoin, faire appel à des renforts municipaux ou nationaux. Leur mission principale est d’assurer une présence visible et rassurante, notamment auprès des commerçants et des habitants, avec lesquels ils ont déjà engagé le dialogue. Leur rôle inclut également la verbalisation de certaines infractions comme les dépôts sauvages, l’affichage illégal, ou les infractions de stationnement. Ils participent aussi à la fermeture des parcs et à des actions de prévention contre les incivilités. Ils seront présents sur le terrain du mardi au samedi, de 8 h à 20 h. Les agents disposeront de nouvelles tenues estampillées « brigade urbaine », partagées avec les ASVP affectés aux écoles. Ces derniers seront prochainement assermentés pour sanctionner les stationnements gênants, en particulier devant les établissements scolaires. (Article du 02/06/2025 – Courrier Picard)

CHEZ VOUS REGION D’AMIENS

Un feu d’artifice de nouveautés à la Foire exposition de Picardie

Commerce. Placée sous le signe de la Chine et de Jules Verne, la 84 e Foire-exposition de Picardie débute ce vendredi 6 juin à Mégacité à Amiens jusqu’au 15 juin. Une édition pleine de nouveautés et de belles surprises. La 84e Foire-expo de Picardie se déroule du 6 au 15 juin au parc Mégacité d’Amiens. Événement phare du Nord de la France, elle attend près de 40 000 visiteurs et réunit 220 exposants sur une surface de 20 000 m². Véritable carrefour commercial et festif, la foire propose une grande diversité d’univers. L’allée du bagout accueille camelots et démonstrateurs, tandis que la « balade gourmande » de 1 500 m² séduit les palais avec des produits d’ici et d’ailleurs. L’incontournable Ours noir est rejoint cette année par L’Éphémère, restaurant éphémère du chef Stéphane Collet, Meilleur Ouvrier de France. L’espace Maison (4 000 m²) propose tout pour l’aménagement intérieur, tandis qu’un secteur bien-être offre même la possibilité inédite de se faire tatouer. À l’extérieur, l’univers Mobilité présente motos, quads, vélos, vans et camping-cars. L’édition 2025 met à l’honneur la Chine et Jules Verne. Des animations culturelles sont prévues chaque jour : calligraphie, lanternes, danses traditionnelles, kung-fu… Un forum économique sino-français se tiendra les 9 et 10 juin avec la participation de 50 chefs d’entreprise chinois. Un voyage à Pékin sera à gagner le 15 juin, et un vol statique en montgolfière sera proposé le 13 juin dans le cadre du Défi Jules Verne. Les visiteurs pourront aussi découvrir un marché des créateurs (vannerie, mosaïques, peintures…) et un espace Emmaüs de 250 m² pour chiner des objets uniques. Le « Village des risques » sensibilisera aux gestes de premiers secours et accueillera un forum des métiers en uniforme dès le 12 juin. Un concert caritatif de la police nationale aura lieu le 13 juin. Le « Village de l’innovation » mettra en avant les acteurs du territoire engagés dans la création. Enfin, les familles profiteront d’un espace enfants bien aménagé (jeux, babyfoot, bibliothèque BD), de jeux de plein air et du village Leg’n Bricks dédié aux célèbres briques de construction. Un thé dansant animé par Michel Pruvot aura lieu le 10 juin. La foire aux plantes, prévue les 13 et 14 juin, proposera 8 000 plantes à prix attractifs. (Article du 06/06/2025 – Courrier Picard)