La revue de presse

Mardi 03 Juin

Actualités entreprises


De nouveaux actionnaires pour Verescence à Mers-les-Bains

Verescence, le leader mondial du flaconnage en verre pour l’industrie de la parfumerie et de la cosmétique, est officiellement détenu par les nouveaux actionnaires européens, Movendo Capital et Draycott, deux fonds d’investissement portugais. Ce consortium avait conclu un accord d’exclusivité avec Stirling Square Capital Partners, le précédent propriétaire de l’entreprise verrière depuis 2017, pour acquérir 100 % des parts de la société. Dans un communiqué de presse, lundi 26 mai 2025, le groupe annonce la « finalisation de la cession de Verescence ».

João Coelho Borges, associé fondateur de Draycott, et Pedro Pereira Gonçalves, président de Movendo ont déclaré : « Nous sommes ravis d’acquérir un leader mondial, dirigé par une équipe solide et expérimentée, parfaitement alignée avec notre stratégie de création de valeur. » Ludovic Krzyworzeka, élu CGT à Mers-les-Bains et secrétaire du comité social et économique central, confie : « On passe d’un fonds d’investissement à un autre fonds d’investissement. C’est le quatrième depuis le rachat de Saint-Gobain en 2017. Ce consortium portugais est composé de deux fonds familiaux qui assurent travailler dans la continuité des investissements pour les années à venir. ». (Article du 27/05/2025 – Courrier Picard) 

Economie


Leurs trois exemples de diversification d’activités

Face à un contexte géopolitique et économique incertain, la diversification des activités apparaît comme une stratégie clé pour renforcer la résilience des entreprises industrielles. C’est ce qu’ont démontré trois dirigeants lors des Rencontres régionales de l’industrie, organisées le 20 mai 2025 à UniLaSalle Amiens par Cap industrie, l’UIMM Hauts-de-France et la CCI régionale. Johann Cauvez, directeur d’Unither Pharmaceuticals à Amiens, a présenté le projet Euroject, une unidose vaccinale innovante avec aiguille intégrée, né après la crise sanitaire. Alors que l’entreprise avait subi une forte baisse d’activité durant le Covid, elle a su rebondir grâce à cette diversification, en investissant dans une nouvelle ligne de production capable de fournir jusqu’à 500 millions de doses par an. En attendant la montée en puissance du vaccin, deux des trois lignes sont temporairement dédiées à la fabrication de collyres. Ce projet s’inscrit aussi dans une logique de souveraineté sanitaire nationale. Damien Asselin, PDG d’AQLE, entreprise spécialisée dans le câblage pour des secteurs de haute technologie, a, lui, choisi de se tourner vers l’automobile au moment où la pandémie paralysait le trafic aérien. Grâce à une subvention de 800 000 euros du plan France Relance, AQLE a investi 1,4 million d’euros dans une ligne dédiée à un système de freinage. Ce virage stratégique a généré 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires en 2024, avec une prévision de 2,4 millions en 2026. Enfin, Hugues Le Metter, directeur général de Daw France, fabricant de peinture Caparol à Boves, a entamé dès 2020 une diversification sur cinq ans. Il a recentré l’offre produit autour d’une seule marque, construit une usine de poudre pour l’isolation thermique afin de réduire les coûts logistiques depuis l’Allemagne, et multiplié les points de vente, notamment à Paris. Résultat : le chiffre d’affaires est passé de 1,9 million en 2019 à 14 millions d’euros en 2024. Ces témoignages illustrent que diversifier permet non seulement de survivre à une crise, mais aussi de saisir de nouvelles opportunités de croissance. (Article du 26/05/2025 – Courrier Picard)

Santé

Comment le GRECO Exper porte l’hôpital au plus haut

Le Greco Exper, nouveau tiers-lieu d’innovation en santé, vient d’être inauguré au CHU Amiens-Picardie. Reconnue officiellement et financée par l’État dans le cadre de l’appel à projets « Tiers-lieu d’expérimentation », cette structure s’ouvre aux entreprises désireuses de développer des technologies innovantes en robotique chirurgicale et en intelligence artificielle (IA). Ce nouveau centre s’inscrit dans une dynamique d’excellence scientifique amorcée depuis deux décennies au sein du CHU. En effet, les avancées en cardiologie et en chirurgie de la face ont largement contribué à hisser l’établissement au rang des pôles de recherche les plus reconnus sur le plan international. Deux entités illustrent cette réussite : l’Institut Faire Faces, dédié à la chirurgie réparatrice du visage, et SimUSanté, un centre pédagogique de simulation médicale. C’est en 2019 qu’est né le GRECO (Groupement de recherche et d’études en chirurgie robotisée), fruit d’une collaboration étroite avec SimUSanté. Depuis, GRECO a à son actif neuf premières mondiales et plusieurs milliers d’interventions réalisées avec assistance robotisée. Derrière ces succès,
on retrouve les professeurs Richard Gouron et Michel Lefranc, désormais membres de l’Académie nationale de chirurgie. Avec Greco Exper, l’objectif est clair : permettre à des industriels de tester et développer de nouvelles solutions technologiques dans un environnement hospitalier réel. Pour le Pr Gouron, mieux exploiter les données médicales grâce à l’IA permettra une prise en charge plus précise, moins invasive et donc plus rapide pour les patients. Cela se traduira par une amélioration des soins, un rétablissement plus rapide et une optimisation des coûts pour le système de santé. En somme, Greco Exper marque une étape stratégique dans l’évolution de la médecine moderne à Amiens. Il concrétise une ambition : faire de la région un pôle de référence en innovation chirurgicale robotisée et en IA appliquée à la santé. (Articl du 26/05/2025 – Courrier Picard)Chiffre de la semaine

Une salariée sur cinq en déclassement professionnel dans les hauts de France

Selon une récente étude de l’Insee Hauts-de-France, 21 % des femmes salariées âgées de 15 à 64 ans dans la région occupaient en 2021 un emploi inférieur à leur niveau de qualification. Cela représente 204 800 salariées confrontées à une situation de déclassement professionnel, c’est-à-dire qu’elles détiennent un diplôme supérieur à celui habituellement requis dans leur poste actuel. Si les femmes sont globalement moins concernées que les hommes par le déclassement (23 % chez les hommes), le risque augmente sensiblement avec le niveau de diplôme.

Ainsi, les femmes titulaires d’un bac+5 ou plus sont davantage exposées au déclassement que leurs homologues masculins. L’Insee y voit un lien avec les choix d’orientation scolaire encore très genrés, les femmes s’orientant davantage vers des filières moins valorisées sur le marché du travail. Ce phénomène est également accentué par la concurrence accrue sur le marché de l’emploi, obligeant certains diplômés à accepter des postes en dessous de leur qualification. Cependant, l’étude nuance ces données selon le niveau de diplôme. Chez les salariés peu qualifiés, les hommes sont davantage touchés par le déclassement. Notamment, les hommes titulaires d’un baccalauréat sont deux fois plus souvent déclassés que les femmes : 50 % contre 24 %. Cette différence s’explique par la forte proportion d’hommes exerçant dans les métiers ouvriers — quatre sur dix hommes salariés,
contre un sur dix chez les femmes. Aujourd’hui, de nombreux postes d’ouvriers qualifiés recrutent à des niveaux bac ou bac+2, ce qui entraîne un déclassement fréquent, notamment chez les jeunes. Ainsi, près d’un tiers (32 %) des hommes ouvriers qualifiés
sont surdiplômés pour le poste qu’ils occupent. Cette étude met en lumière une réalité persistante : le déclassement professionnel, s’il touche hommes et femmes, se manifeste différemment selon le niveau de diplôme, le genre et le secteur d’activité, révélant des inégalités encore marquées sur le marché du travail. (Article du 26/05/2025 – Courrier Picard)

Investissement

BPIFRANCE a investi 4 ?6 milliards d’€ dans 500 start-ups françaises en 10 ans

Le 22 mai 2025, Bpifrance a publié une étude rétrospective analysant dix années d’investissements dans les start-ups françaises, soulignant son rôle majeur dans le développement du capital-risque national. De 2013 à 2023, la banque publique a injecté 4,6 milliards d’euros en investissements directs dans 500 start-ups, et 5,9 milliards d’euros dans près de 180 fonds privés de capital-risque via sa stratégie de « fonds de fonds ». Cette mobilisation financière s’inscrit dans une volonté de structurer un écosystème cohérent de financement, de la phase d’amorçage – conception du produit, premières expérimentations – jusqu’à la phase de scale-up, c’est-àdire l’expansion sur plusieurs marchés. Les montants alloués aux jeunes entreprises innovantes ont ainsi été multipliés par 7 en dix ans, traduisant une croissance rapide de l’engagement public dans l’innovation entrepreneuriale. Selon l’étude, 80 % des start-up ayant levé des fonds entre 2013 et 2021 ont bénéficié d’un soutien de Bpifrance, qu’il soit direct (subventions, prises de participation) ou indirect (via des fonds d’investissement). Par ailleurs, près des deux tiers des fonds de capital-risque français soutenus par des investisseurs institutionnels ont reçu des engagements financiers de Bpifrance, ce qui en fait un acteur incontournable de l’écosystème.

Parmi les exemples emblématiques figurent Ynsect et Innovafeed, deux start-ups de la Somme spécialisées dans la production de protéines d’insectes, un secteur innovant et durable. Toutes deux ont été accompagnées par Bpifrance dès leurs débuts, illustrant la stratégie de la banque : miser sur des projets à fort potentiel de croissance, tournés vers des solutions d’avenir. Au-delà du soutien financier, l’étude montre que Bpifrance contribue à structurer le marché français du capital-risque, en renforçant les synergies entre start-up, fonds d’investissement et écosystèmes locaux. Elle confirme ainsi son rôle clé dans la montée en puissance de la tech française sur la scène internationale. (Article du 26/05/2025 – Courrier Picard)


Stéphanie OLIE à la tête de VAN LYS BANK, la banque d’affaires de la Caisse d’Epargne

Depuis le 1er mai 2025, Stéphanie Olié est à la tête de Van Lys Bank, la banque d’affaires récemment créée par la Caisse d’Épargne Hauts-de-France. Elle succède à Pascal Lefort, parti en retraite. Cette nomination marque une étape importante dans la stratégie de développement de la Caisse d’Épargne, qui entend renforcer son accompagnement des dirigeants, entrepreneurs et investisseurs de la région. Diplômée en audit juridique, comptable et fiscal de l’Université de Clermont-Ferrand et titulaire
d’un Executive Master en patrimoine professionnel de Paris-Dauphine, Stéphanie Olié a construit toute sa carrière au sein du groupe Caisse d’Épargne. Elle y a occupé divers postes à responsabilité dans les domaines de la gestion des risques, de la finance,
du développement corporate et du private banking. Avant de prendre la direction de Van Lys Bank, elle dirigeait depuis 2020 l’activité Private Banking de la Caisse d’Épargne Hauts-de-France. Sous sa conduite, cette activité a connu un essor significatif, atteignant 1,2 milliard d’euros d’encours et rassemblant une équipe de 25 collaborateurs au service de 1 000 dirigeants régionaux. Elle y avait notamment mené un projet ambitieux autour de la stratégie dédiée aux dirigeants d’entreprise. Van Lys Bank, officiellement lancée en 2025, propose un accompagnement complet aux décideurs économiques régionaux : financement, développement à l’international, croissance externe, conseil en cession transmission et gestion de patrimoine. L’objectif est clair : fournir un soutien stratégique aux entreprises à chaque phase clé de leur évolution. Laurent Roubin, président du directoire de la Caisse d’Épargne Hauts-de-France, a salué cette nomination en soulignant la parfaite connaissance du tissu économique régional de Stéphanie Olié, ainsi que son leadership reconnu. Il affirme que ces qualités seront déterminantes pour porter les ambitions de
Van Lys Bank et renforcer l’ancrage territorial de la banque d’affaires dans une région en pleine transformation économique. (Article du 26/05/2025 – Courrier Picard)

Agriculture

Le marché de la pomme de terre en pleine ébullition

En ce printemps 2025, le marché de la pomme de terre, pourtant prometteur en 2024, connaît une instabilité préoccupante. L’Union nationale de la pomme de terre (UNPT) alerte sur un risque de « déséquilibre économique majeur » pour la saison 2025-2026. Dans les Hauts-de-France, première région productrice en France, les producteurs, notamment dans la Somme et le Pas-de-Calais, s'inquiètent d’une conjoncture en rapide dégradation. En 2025, les surfaces cultivées ont augmenté pour répondre à une demande croissante, notamment dans le secteur de la transformation (frites, chips), stimulée par de nouveaux projets industriels dans la région. Cependant, cette dynamique s'est retournée : les prix chutent, le risque de surproduction grandit, et certains industriels revoient leurs engagements à la baisse. Bruno Poutrain, directeur de la coopérative féculière Vecquemont, souligne cette inversion inquiétante du marché. En parallèle, la culture de la pomme de terre féculière — utilisée à des fins non alimentaires comme l’amidon ou la cosmétique — a reculé d’un tiers entre 2021 et 2025 dans les Hauts-de-France, passant de 14 000 à 10 000 hectares.

À l’inverse, la production de pommes de terre de consommation connaît un essor, particulièrement dans l’Aisne, qui compense une baisse de la culture de betteraves. Ce département, historiquement peu tourné vers la pomme de terre, connaît un fort développement grâce aux débouchés industriels. Mais les prix restent extrêmement volatils, prévient Laurent Cardon, président de la Chambre d’agriculture de l’Aisne. La rentabilité de cette culture exige des investissements importants et une gestion rigoureuse de la rotation des terres : pour maintenir la fertilité des sols, il faut cinq hectares pour une production annuelle d’un hectare, ce qui complique la planification. Finalement, même si la demande reste forte, notamment dans la restauration, le secteur fait face à des incertitudes structurelles entre besoin d’indépendance alimentaire, contraintes agronomiques et fluctuations du marché. Les producteurs picards avancent avec prudence dans ce contexte instable. (Article du 30/05/2025 – Courrier Picard)