La revue de presse

Vendredi 11 Avr

ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE

DU 04/04/2025 AU 11/04/2025

ACTUALITES

EUROLYSINE veut augmenter sa production

Unique usine en Europe à produire de la lysine, un acide aminé par fermentation nécessaire à l’alimentation animale, Eurolysine (ex-Metex) qui a été rachetée par le groupe Avril (leader iindustriel de la filière française des huiles et protéines végétales) semble sur de bons rails depuis la relance de l’activité. La direction du site amiénois lance une étude de faisabilité afin d’augmenter sa capacité de production de lysine, ce qui permettrait de « renforcer la souveraineté de l’UE en acides aminés essentiels pour la nutrition animale tout en répondant à la demande croissante en ingrédients durables et produits localement », indiquent Eurolysine et Avril. L’étude portera sur une augmentation de capacité de production à hauteur de 20 %, a annoncé Eddy Feijen, PDG d’Eurolysine : « Avec ce nouveau projet, nous parlons d’une augmentation de 20 % de la capacité de production à l’horizon 2027. (…) La décision de donner suite au projet sera prise sur la base des résultats de cette étude de faisabilité, ainsi que des conditions du marché. » Pour l’heure, le plan de relance de l’usine est conforme au plan de charge envisagé. Lors de la reprise, la production annuelle de lysine était de 30 000 tonnes annuelles avec un objectif d’atteindre les 100 000 tonnes. Ce volume de production sera réalisé à échéance du troisième trimestre 2025. Et c’est sur cette base des 100 000 tonnes de production annuelle que l’étude de faisabilité d’augmenter de 20 % la quantité de lysine produite sera calculée. Grâce au plan d’investissement de 130 millions d’euros sur les cinq prochaines années, annoncé lors de la reprise par Jean-Philippe Puig, PDG du groupe Avril, « la production de lysine a déjà augmenté de manière significative au cours des derniers mois. L’usine atteindra sa pleine capacité de production au troisième trimestre 2025. L’étude qui est maintenant lancée ouvre un nouveau chapitre au-delà de la restauration de la capacité de production historique d’Eurolysine », confirme le PDG d’Avril. Concurrence déloyale. Moins d’un an après sa reprise, la relance d’Eurolysine est, pour l’heure, dans les temps de passage annoncés, dans un contexte de concurrence déloyale avec la Chine, qui déverse de la lysine subventionnée massivement par l’État chinois sur le marché mondial. (Article du 06/04/2025)

Dernières concertations publiques avant le lancement du chantier de TIAMAT

Le projet d’implantation de Tiamat, entreprise innovante spécialisée dans la conception de batteries au sodium-ion, progresse à Boves, dans la Somme, sur le pôle industriel Jules-Verne. Après avoir présenté son projet en mars 2024 aux élus d’Amiens Métropole, Hervé Beuffe, PDG de Tiamat, avait initialement prévu de débuter la production début 2026. Cependant, des retards ont repoussé ce calendrier : les travaux ne commenceront finalement qu’au second semestre 2025, avec une mise en production désormais attendue pour 2027. La future gigafactory sera installée chemin de Blangy, sur un vaste terrain de 135 623 m² situé à proximité de l’autoroute A29 et du site Amazon. Le projet a déjà franchi plusieurs étapes administratives importantes. En novembre 2024, la mairie de Boves a délivré un permis de construire autorisant l’édification d’un site industriel d’envergure, comprenant un bâtiment de production de 19 489 m², des bureaux de 2 459 m², des locaux techniques ainsi qu’un parking de 300 places. Par ailleurs, l’usine a reçu un feu vert réglementaire de la préfecture dans le cadre de la loi ZAN (zéro artificialisation nette) et l’enregistrement officiel de la société a été validé en février 2025. La prochaine grande étape du projet se déroulera le 9 avril 2025, lors d’une réunion rassemblant l’ensemble des parties prenantes : le préfet de la Somme, les élus locaux, les représentants de la Commission nationale du débat public (CNDP) et le dirigeant de Tiamat. Cette rencontre marquera le lancement de la phase de concertation préalable, exigée par le Code de l’environnement pour les projets à impact environnemental potentiel. Elle vise à informer et à associer le public en amont du projet. À l’issue de cette phase, une enquête publique sera menée, condition indispensable pour valider les autorisations restantes. À terme, l’ambition de Tiamat est de construire une usine capable de produire jusqu’à 5 gigawatts-heure de batteries par an. Le premier bâtiment abritera une ligne de production d’une capacité de 0,6 GWh. Deux lignes supplémentaires permettront d’atteindre l’objectif final, soit la fabrication de 300 000 cellules de batteries par jour, représentant environ 100 millions d’unités annuellement. Ce projet marque une avancée stratégique pour la France dans le domaine des technologies de stockage d’énergie bas-carbone, dans la lignée d’autres initiatives industrielles d’envergure comme celle de FertigHy, également en développement dans la région. (Article du 07/04/2025 – Courrier Picard)

En redressement judiciaire YNSECT obtient un répit

Placée en redressement judiciaire depuis le 3 mars 2025, la start-up Ynsect, spécialisée dans la production de protéines d’insectes destinées à l’alimentation animale, bénéficie d’un sursis. Le 7 avril, le tribunal de commerce d’Évry a décidé de prolonger de deux mois la période d’observation, repoussant ainsi la liquidation redoutée de l’entreprise. Ce répit est rendu possible grâce à un financement d’urgence de 10 millions d’euros obtenu auprès des actionnaires historiques. Cette somme permettra à la société de continuer son activité, notamment le paiement des salaires, jusqu’à la prochaine audience prévue fin mai. Toutefois, la situation reste préoccupante, surtout pour le site de Poulainville, au nord d’Amiens, où près de 100 salariés sont employés. Aucun repreneur ne s’est manifesté à ce jour pour cette implantation phare de la French Tech. Bien que des rumeurs aient évoqué un éventuel intérêt du groupe Nestlé, celles-ci n’ont pas été confirmées. À l’inverse, un début d’intérêt a été exprimé pour le site de Dole (Jura), abritant l’usine pilote initiale du projet, mais cela reste pour l’instant insuffisant pour assurer l’avenir global de l’entreprise. Fondée en 2011, Ynsect avait suscité beaucoup d’espoirs. Sa ferme-usine de Poulainville, inaugurée en 2021, se voulait une vitrine mondiale de l’agriculture verticale. Sur 45 000 m², s’élevant à 35 mètres de hauteur, elle devait révolutionner l’industrie des protéines durables. Malgré des investissements colossaux de l’ordre de 600 millions d’euros, dont 700 000 euros en provenance d’Amiens-Métropole, la start-up n’a pas réussi à surmonter les défis de l’industrialisation. Les difficultés financières d’Ynsect tiennent à plusieurs facteurs. D’abord, l’entreprise a souffert de la transition complexe entre un prototype fonctionnel et une production industrielle à grande échelle. Ensuite, la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières ont aggravé la situation économique. De plus, dans un secteur où la compétitivité est essentielle, la farine d’insectes produite par Ynsect reste nettement plus chère que ses alternatives : elle coûte deux à trois fois plus que la farine de poisson et dix fois plus que celle de soja. Des voix critiques soulignent également une stratégie trop ambitieuse et précipitée. Un ancien investisseur évoque un développement trop rapide sans maîtrise suffisante des réalités industrielles. Ynsect dispose désormais de deux mois supplémentaires pour tenter de convaincre de potentiels repreneurs. Sans solution d’ici là, l’avenir du projet, et de ses salariés, reste gravement compromis. (Article du 08/04/2025 – Courrier Picard)

Top départ pour TIAMAT usine de batteries à sodium-ion

Le projet industriel de fabrication de batteries à sodium-ion, porté par l’entreprise amiénoise Tiamat, entre dans une nouvelle phase cruciale avec le lancement de la concertation préalable du 29 avril au 22 juin 2025, sous la supervision de la Commission nationale du débat public (CNDP). Ce projet, soutenu par RTE, la région Hauts-de-France et Amiens Métropole, ambitionne de bâtir une usine sur un terrain de 135 000 m² à Boves, pour un investissement avoisinant le demi-milliard d’euros. À terme, il pourrait générer jusqu’à 2 000 emplois, dont 400 dès 2027. Ce projet symbolise une avancée majeure pour le territoire picard et l’écosystème scientifique local. Tiamat est née en 2017 à l’Université de Picardie Jules-Verne, avec l’appui du CNRS, et représente un exemple concret de transfert technologique vers l’industrie. Le président d’Amiens Métropole, Alain Gest, a insisté sur l’importance stratégique de ce projet pour la région, tout en soulignant le rôle clé du préfet de la Somme dans l’extension de la zone d’activité concernée. La Métropole soutient Tiamat à hauteur de 1,3 million d’euros, tandis que la région y contribue à hauteur de 8 millions. Tiamat, qui compte parmi ses investisseurs de grands groupes industriels comme Stellantis Ventures, MBDA et Arkema, produit actuellement des cellules de batteries en sous-traitance, principalement en Chine. Ces batteries à sodium-ion, utilisées dans des domaines tels que l’outillage électroportatif et la protection des data centers, se distinguent par leur faible temps de charge. L’entreprise vient également de signer un contrat important avec un client américain, qui utilisera une part significative de la future production de l’usine bovoise pour la sécurisation de data centers. La première ligne de production de l’usine aura une capacité de 0,6 gigawatt-heure, avec un objectif final proche de 5 GWh par an, soit l’équivalent de 100 millions de cellules produites annuellement. RTE assurera la mise en place d’une ligne électrique souterraine de 90 000 volts sur cinq kilomètres pour alimenter le site. Pour Hervé Beuffe, PDG de Tiamat, ce projet représente bien plus qu’un enjeu industriel : il s’agit d’un pas décisif vers l’indépendance technologique et énergétique de l’Europe. Le sodium-ion offre une alternative durable et géopolitiquement stratégique au lithium, aujourd’hui majoritairement contrôlé par l’Asie. Tous les partenaires, institutionnels et industriels, présents lors de cette annonce partagent cette vision d’un avenir plus souverain et innovant pour l’industrie énergétique française. (Article du 10/04/2025 – Courrier Picard)

En visite à la sucrerie la ministre se met un peu au vert

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, s’est rendue le jeudi 10 avril 2025 à la sucrerie Saint-Louis de Roye (Somme) pour annoncer le lancement d’un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à soutenir les initiatives durables dans le secteur agricole et agroalimentaire. Cet AMI s’inscrit dans le cadre d’un fonds de 90 millions d’euros, destiné à favoriser des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. L’objectif principal est de réduire l’utilisation d’engrais et de pesticides, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Lors de cette visite, la ministre a souligné l’importance de soutenir les agriculteurs et les industriels engagés dans une transition écologique, en parlant de la « ferme du futur ». L’exemple mis en avant ce jour-là était celui de la sucrerie Saint-Louis, une filiale du groupe allemand Südzucker, engagée depuis 2023 dans un programme d’agriculture régénératrice. Cette démarche cherche à préserver les sols tout en diminuant l’usage de produits phytosanitaires. Elle s’accompagne également d’un objectif ambitieux de réduction de 50 % des émissions de CO₂ d’ici 2050. Actuellement, 300 des 1 500 planteurs de betteraves travaillant avec la sucrerie sont déjà impliqués dans ce modèle plus durable. L’entreprise espère atteindre 900 planteurs d’ici 2030. Pour les encourager, Saint-Louis sucre propose un accompagnement technique et compense financièrement les pertes de rendement, qui restent importantes dans ce mode de culture. Jean-Pierre Josselin, représentant des planteurs de Roye, insiste sur la nécessité de sécuriser les rendements pour assurer la pérennité de cette transition. L'engagement de la ministre à ce sujet a pu surprendre certains, au vu de ses positions passées jugées productivistes et proches de la FNSEA, principal syndicat agricole. Annie Genevard s’était en effet montrée favorable à la réintroduction en France de certains pesticides autorisés au niveau européen, ainsi qu’à l’épandage de produits par drones. Interrogée sur la possible contradiction avec l’annonce du jour, elle a rejeté cette idée, en expliquant que soutenir une agriculture différente ne signifie pas l’abandon des autres outils. Elle a mis en avant la solidarité entre producteurs et industriels comme un modèle à encourager, malgré les défis. Cette initiative marque ainsi une étape dans l’orientation de l’agriculture française vers plus de durabilité, en alliant innovation, accompagnement économique et changement de pratiques sur le terrain. (Article du 11/04/2025 – Courrier Picard)

EMPLOI

Une cinquantaine d’emplois au centre d’appels INTELCIA

Le centre d’appels d’Intelcia à Amiens, anciennement connu sous le nom de Coriolis Services, connaît une nouvelle dynamique avec l’annonce de la création d’une cinquantaine d’emplois supplémentaires en 2024. Cette décision a été rendue publique lors de l’inauguration du nouveau « plateau cathédrale » du site situé rue de la Vallée, en plein cœur du quartier de la gare. Cette extension permettra au site amiénois – déjà le plus grand d’Intelcia en France – de passer de 700 à plus de 750 salariés. Karim Bernoussi, PDG et cofondateur du groupe Intelcia, a souligné l’engagement de l’entreprise en faveur de l’amélioration de l’employabilité de ses collaborateurs, en majorité jeunes. Il a réaffirmé l’importance de répondre efficacement aux besoins de leurs 350 clients, répartis dans des secteurs variés tels que l’énergie, les télécoms, l’assurance, la grande distribution, la banque, le logement ou encore l’action sociale. Intelcia, qui compte aujourd’hui 40 000 collaborateurs répartis sur 95 sites dans 19 pays, affiche un chiffre d’affaires impressionnant de 766 millions d’euros pour l’année 2024. Le directeur du site d’Amiens, François Comte, a mis en avant l’implication de ses équipes, aussi bien dans leur travail que dans des actions solidaires, telles que des collectes pour la Banque alimentaire, le Sidaction, le Téléthon ou encore des dons du sang. Cette dimension humaine vient renforcer l’image d’un employeur soucieux du bien-être et de l’engagement de ses salariés. Lors de l’inauguration, le maire d’Amiens, Hubert de Jenlis, s’est réjoui de la confiance renouvelée d’Intelcia envers la ville. Selon lui, cet investissement démontre l’attractivité économique du territoire et la capacité d’Amiens à accompagner les entreprises dans leur développement. Il a également salué les perspectives offertes aux jeunes Amiénois, souvent primo-accédants sur le marché du travail, de s’insérer durablement dans le tissu économique local. De son côté, Alain Gest, président d’Amiens Métropole, a rappelé le pari fait il y a 25 ans sur le secteur des centres d’appels. Ce choix stratégique, né d’une volonté politique forte d’ancrer localement des emplois durables, s’est avéré fructueux : plus de 3 500 emplois dans ce secteur sont aujourd’hui recensés dans la métropole. Il a souligné que cette réussite prouve que les politiques publiques, lorsqu’elles s’appuient sur des infrastructures adaptées et une vision claire, peuvent jouer un rôle déterminant dans la création d’emplois locaux pérennes, non délocalisés. (Article du 10/04/2025 – Courrier Picard)