La revue de presse

Vendredi 07 Mar

ACTUALITES ECONOMIQUES DU TERRITOIRE

DU 01/03/2025 AU 07/03/2025

ACTUALITES

La production de frites surgelées débutera en janvier 2026

Le groupe belge Ecofrost, spécialisé dans la production de frites surgelées et de coproduits à base de pomme de terre, a construit une usine à Péronne (Somme). Ce projet, mené en partenariat avec le producteur français Mathieu Lenglet, a démarré en avril 2024 et prévoit une mise en production en janvier 2026. L'usine, projetée sur l'ancienne friche industrielle de Flodor, suit son calendrier. Le 27 février 2025, Matthieu Lenglet, actionnaire à 10 % d'Ecofrost France, et Grégoire Dechilly, futur directeur du site, ont présenté l'avancement du chantier à des producteurs et agriculteurs intéressés par un partenariat. En parallèle, le site est déjà partiellement opérationnel. Depuis début 2025, il sert de centre de stockage pour les frites surgelées produites par l'usine Ecofrost en Belgique. La capacité actuelle de stockage est de 8 500 palettes, soit 7 000 tonnes de frites destinées aux marchés français, espagnol et italien. Un deuxième bâtiment, prévu pour 2027, augmentera cette capacité à 25 000 palettes. Actuellement, une dizaine de camions belges livrent chaque jour ces produits, stockés à une température comprise entre -17 °C et -20 °C. Le projet génère déjà des emplois. Dix salariés, dont six caristes, ont été recrutés. L'effectif augmentera dès septembre 2025 avec 20 nouveaux postes pour le conditionnement de produits venus de Belgique. Lors du lancement de la production début 2026, l'usine emploiera entre 70 et 80 personnes, puis 120 avec la montée en cadence prévue au deuxième trimestre. À terme, elle comptera entre 160 et 180 salariés, sans compter 400 emplois indirects. L'usine produit 160 000 tonnes de frites et coproduits par an. Une première ligne assurera une capacité de 30 tonnes de frites par heure, nécessitant 2 000 tonnes de pommes de terre par jour. Lorsque les deux lignes et les douze lignes de conditionnement seront opérationnelles, Ecofrost traitera chaque année entre 300 000 et 400 000 tonnes de pommes de terre. Avec ce projet, Ecofrost renforce la filière pomme de terre des Hauts-de-France, une région déjà stratégique pour cette industrie. La production de frites surgelées et de coproduits à base de pomme de terre débutera après une phase technique de trois mois pour ajuster les machines et la ligne de production. La montée en cadence est prévue pour le deuxième trimestre 2026, avec 120 employés au départ, puis entre 160 et 180 à terme. En plus de ces emplois directs à Péronne, 400 embauches indirectes seront générées par l'implantation d'Ecofrost France dans l'Est de la Somme, contribuant ainsi au dynamisme économique et agricole de la région. (Article du 03/03/2025 – Courrier Picard)

Ces différents obstacles qui ont conduit YNSECT dans l’impasse

Ynsect, pionnier français de la production de protéines d'insectes pour l'alimentation animale, traverse une crise majeure. Autrefois fleuron de la French Tech, l'entreprise, qui avait levé plus de 600 millions d'euros depuis sa création en 2011, n'a pas réussi à surmonter les défis liés au passage à l'échelle industrielle. Aujourd'hui placée en redressement judiciaire, elle cherche un repreneur avant le 25 mars 2025, fin de la période d'observation fixée par le tribunal de commerce d'Évry. Le principal obstacle rencontré par Ynsect réside dans la difficulté de passer d'un prototype à une production industrielle viable. Contrairement à son concurrent Innovafeed, qui a progressivement développé ses capacités en plusieurs étapes, Ynsect a voulu accélérer son expansion, construisant une ferme-usine de 40 000 m² à Poulainville, avec une hauteur de 35 mètres. Ce site devait initialement permettre la livraison d'engrais dès début 2024, suivie par la production de protéines d'insectes. Cependant, cette montée en puissance a été compromise par des difficultés financières. Le premier facteur aggravant a été le manque de financement. Malgré ses levées de fonds successives, Ynsect se retrouve aujourd'hui avec une trésorerie insuffisante, ne permettant qu'une faible marge de manœuvre sur deux mois. Or, ses besoins financiers sont évalués entre 130 et 150 millions d'euros. La crise du Covid, suivie de la guerre en Ukraine, a durci l'environnement économique et raréfié les investisseurs, rendant l'accès aux capitaux de plus en plus difficile. L'entreprise n'a pas pu obtenir les financements nécessaires pour poursuivre son développement. Par ailleurs, la flambée des coûts de l'énergie et des matières premières a fortement pénalisé Ynsect. Entre 2019 et 2024, certaines charges ont augmenté de 40 à 100 %, pesant lourdement sur sa rentabilité. Cette situation a conduit à des ventes à perte de certains produits, aggravant encore la situation financière de l'entreprise. Enfin, un changement stratégique a ralenti son développement commercial. Ynsect a abandonné le marché de l'aquaculture pour se concentrer sur l'alimentation des animaux de compagnie (pet food), un segment plus rentable mais aux volumes plus réduits. Ce repositionnement n'a pas suffi à redresser la société, qui reste fragilisée. Face à ces difficultés, Ynsect joue désormais sa survie. Un repreneur doit être trouvé rapidement, faute de quoi l'entreprise pourrait être contrainte à la liquidation, mettant en péril ses infrastructures. (Article du 03/03/2025 – Courrier Picard)

Une campagne betteravière « difficile »

Le groupe Saint Louis Sucre a dressé le bilan de la campagne betteravière 2024-2025. Une campagne marquée par les aléas climatiques. « La campagne betteravière 2024-2025 de Saint Louis Sucre à Roye aura duré 135 jours et s’est terminée le 9 février 2025. Cette campagne betteravière restera marquée par des conditions météorologiques difficiles. Après des semis tardifs, jusqu’au mois de mai, en raison de fortes pluies, suivies d’un été humide et peu ensoleillé, les conditions automnales et hivernales ont rendu laborieuse la récolte des betteraves avec des précipitations records dépassant les 350 millimètres cet automne dans certains secteurs. (...) La tare terre (Ndlr : terre attachée aux betteraves récoltées) moyenne atteint un niveau record cette année en raison de ces conditions exceptionnelles pendant la récolte », indique le groupe Saint-Louis Sucre. Ces conditions ont impacté la qualité des betteraves. « Le niveau de richesse des betteraves en sucre a été hétérogène et plus faible encore que l’année dernière en raison du manque d’ensoleillement et du parasitisme. La moyenne s’établit à 16,8° dans le secteur picard. Néanmoins, le rendement agricole moyen à Roye est satisfaisant et s’inscrit dans la moyenne des cinq dernières années. Il atteint plus de 83 tonnes de betteraves à 16° de richesse par hectare, dépassant de 16,5 % les prévisions de début de campagne », développe le sucrier. « Nos équipes betteravières et de production ainsi que nos partenaires agricoles et logistiques ont su relever les défis quotidiens liés à ces betteraves plus hétérogènes et nombreuses que prévu, dans des conditions climatiques difficiles », commente Thomas Nuytten, directeur betteravier de Saint Louis Sucre. (Article du 03/03/2025 – Courrier Picard)

Des femmes influentes se lèvent contre le sexisme

Le deuxième Dîner de l'Égalité du Cercle de Theia s'est tenu le jeudi 27 février 2025 sur le thème « Sexisme, Femmes et Responsabilités ». Seul homme présent, Jean-Claude Ester, délégué départemental aux droits des femmes et à l'égalité, a animé un échange interactif sur les stéréotypes sexistes. La discussion a porté sur l'impact du sexisme dans les sphères familiales, éducatives et numériques, ainsi que sur la montée des réactions politiques. Les participantes, pour la plupart consciencieuses de leurs privilèges, ont reconnu que certaines femmes doivent surmonter plus d'obstacles que d'autres. Questions de milieux divers – agriculture, immigration, ou secteurs masculins –, elles ont su s'imposer dans leur domaine. D'autres évolutions dans des milieux traditionnellement féminins comme le journalisme, l'événementiel. L'une des principales difficultés évoquées concerne l'accès aux postes de prestige, encore majoritairement réservés aux hommes. L'éducation apparaît comme un levier essentiel dans la lutte contre le sexisme. Des référents égalité sont désignés dans les établissements scolaires, et des actions de sensibilisation sont menées. Cependant, face au manque de moyens publics, les familles ont un rôle fondamental à jouer dès l'enfance. La discussion a également porté sur la nécessité de défendre les acquis, notamment le droit à l'avortement, tout en poursuivant le combat pour la justice. Céglyne Barrier, présidente de la fédération du BTP de la Somme, mise en garde contre l'influence négative des réseaux sociaux. Christine Royer, sous-préfète d'Abbeville et présidente de la soirée, a souligné l'importance de la persévérance. Christine Ammirati, spécialiste de la médecine d'urgence, a insisté sur l'implication des hommes dans cette lutte. Le Cercle de Theia partage cette vision et envisage d'ouvrir le Dîner de l'Égalité 2026 aux hommes. (Article du 04/03/2025 – Courrier Picard)

Les fournisseurs d’YNSECT aussi en difficulté

Alors que le devenir d’Ynsect n’est toujours pas éclairci après le placement de l’entreprise en redressement judiciaire le 3 mars 2025 par le tribunal de commerce d’Évry, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) de la Somme se dit inquiète des conséquences des difficultés de la société sur des entreprises locales, fournisseurs d’Ynsect. « Au-delà des difficultés d’Ynsect, cette situation malheureuse entraîne depuis plusieurs mois la cessation des paiements aux fournisseurs qui concerne plusieurs PME de notre territoire, certaines créances pouvant atteindre des montants de plus de 150 000 euros et mettent en péril le modèle économique des sous-traitants d’Ynsect, tout en menaçant l’emploi local », constate Pascal Fradcourt, président de la CPME de la Somme. En conséquence, l’organisation patronale interpelle l’État, les collectivités locales comme Amiens Métropole et la Région Hauts-de-France afin « d’identifier les PME concernées » et de « mettre en place des mesures de soutien et de régularisation des paiements ». De son côté, Bpifrance, qui détient un peu moins de 15 % du capital d’Ynsect, dit être attentive aux difficultés de la société. Interrogée par le Courrier picard ce lundi 3 mars 2025, la banque publique ne dévoile cependant rien de ses intentions d’augmenter éventuellement sa participation au capital d’Ynsect, à la recherche de 130 millions d’euros. « Comme pour les 3 500 entreprises que l’on finance en investissant, nous essayons au maximum de trouver une solution. Pour Ynsect, il y a une activité industrielle qui démontre ses qualités », indique la Bpifrance. En cessation de paiements dans les prochaines semaines, Ynsect a jusqu’au 25 mars 2025 pour trouver un repreneur, date de la fin de période d’observation du tribunal de commerce d’Évry. Après le placement en redressement judiciaire, « l’administrateur (judiciaire) envisage un nouvel appel d’offres de reprise en plan de cession », indique Ynsect. (Article du 05/03/2025 – Courrier Picard)

FLORENSUC : le plan de licenciements ne passe pas

Sept salariés de Florensuc, entreprise spécialisée dans la fabrication de décors alimentaires à Amiens, sont menacés de licenciement dans le cadre d'un plan de restructuration. Filiale du groupe italien Casa Optima depuis 2017, la société justifie ces suppressions de postes par des difficultés économiques, avec un déficit prévu de 894 000 euros en 2024 pour un chiffre d'affaires de 5,4 millions d'euros. Cette décision suscite une vive opposition de l'intersyndicale CGT-CFTC, qui conteste la gestion de l'entreprise et l'attribution à de mauvais choix stratégiques. Pour Jérôme Praquin (CGT), la direction a fait preuve de mépris en annonçant tardivement la nouvelle aux salariés. Les employés licenciés, occupant des postes clés, s'inquiètent pour l'avenir de l'entreprise. « Quand elles seront parties, la société aura beaucoup de mal à se remettre à flot », souligne Josse-Philippe Rammaert (CFTC). L'intersyndicale demande une expertise économique indépendante pour vérifier les chiffres avancés par la direction. Elle redoute également une volonté dissimulée du groupe Casa Optima de fermer progressivement le site. Depuis l'annonce du plan, la mobilisation ne faiblit pas. Devant l'usine, des croix en bois portant les prénoms des employés concernés symbolisent leur détresse. Certains dénoncent une volonté de « tout foutre en l'air », menaçant ainsi un savoir-faire local unique. Les syndicats ont sollicité la préfecture de la Somme et l'Inspection du travail. Les députés François Ruffin (Picardie Debout) et Zahia Hamdane (LFI) ont également été alertés. Face à l'incertitude, un nouveau débrayage est prévu. Ce plan de licenciement cristallisé ainsi qu'une opposition entre une logique financière imposée par un groupe international et la défense d'une entreprise locale au savoir-faire spécifique, dont l'avenir semble désormais incertain. (Article du 05/03/2025 – Courrier Picard)

EMPLOI

Quel avenir pour les anciens magasins Leader Price ?

Le 27 février, les deux employées du supermarché Leader Price de Friville-Escarbotin découvrent, stupéfaites, leur magasin fermé sans préavis. Une simple affiche annonçant des travaux, mais aucun chantier n'est visible. De retour de congés imposés du 10 au 26 février, elles se retrouvent sans explication et sans réponse de la direction, qui demeure injoignable. Cette fermeture brutale choque les employées et la maire de la commune, Nicole Morel, alertée par les salariées. Elle se dit prise de court, bien qu'elle ait trouvé étrange le retrait de l'enseigne et les rayons vides. « On ne s'attend pas à une fermeture aussi soudaine, sans prévenir les salariées. L'une des employées travaillant dans ce magasin depuis 1987, tandis que l'autre a deux enfants à charge. Sans rupture de contrat officiel, elles ne peuvent même pas percevoir d'indemnités de chômage. La mairie se retrouve impuissante face à cette situation, qui relève du secteur privé. Lors du dernier conseil municipal, les élus s'attendaient à une fermeture progressive, notamment avec l'ouverture d'un Carrefour en centre-ville. Pendant ce temps, à Rue, une situation similaire inquiète les cinq salariés d'un autre supermarché, anciennement Leader Price, situé route de Canteraine. Ce magasin, sous la même direction que celui de Friville-Escarbotin, est encore ouvert, mais ses rayons se vident. « Les dernières commandes remontent à fin janvier », confient les employés anonymement. Les salariés, dont l'ancienneté varie de cinq à trente ans, continuent leur travail malgré l'incertitude et l'anxiété. « On fait acte de présence », expliquent-ils, soucieux de ne pas se mettre en faute. Mais ils constatent avec impuissance la dégradation progressive de leur emploi. « On se voit mourir petit à petit », confient-ils, décrivant des nuits entrecoupées par le stress et la peur de l'avenir. Depuis le changement de direction à l'été 2024, aucune communication claire n'a été faite sur la situation du magasin. Sollicitée à plusieurs reprises, la direction commune aux deux établissements n'a pas souhaité s'exprimer, laissant planer le doute sur le futur des magasins et de leurs employés. (Article du 06/03/2025 – Courrier Picard)