Billet d'humeur #7
Mercredi 21 Fév
Comme pour tous les français, les entreprises se trouvent
confrontées à de multiples injonctions contradictoires.
Le sujet agricole en est une démonstration. Il faut plus de production bio, moins de pesticide, protéger la biodiversité, lutter contre la maltraitance animale dans des petites exploitations familiales… Le tout pour pas cher. Sauf que pas cher, c’est plus de productivité (donc des pesticides), de plus grandes exploitations, pas de jachère… Les deux sont difficilement compatibles.
On retrouve la même difficulté dans le Bâtiment. Comment réindustrialiser la France et donc construire des usines sans artificialiser des terres (ZAN) ? Comment loger tous les Français dans des logements abordables qui doivent « en même temps » répondre aux dernières normes environnementales (RE2020), avec un foncier de plus en plus rare (encore la ZAN) et donc très cher ?
Le Gouvernement prévoit de diminuer les normes et obligations qui coutent du temps aux entreprises, il faut simplifier !
Dans le même temps arrive la directive CRDS. L’objectif principal de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) est d’harmoniser le reporting de durabilité des entreprises et d’améliorer la disponibilité et la qualité des données ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) publiées. On ne peut que s’en féliciter, les entreprises font partie de la solution au défi de la transition : le reporting de durabilité doit être un outil au service de cette transition. Elle doit permettre aux entreprises, à travers le principe de la double matérialité, de définir les enjeux majeurs de leurs activités, et doit être le reflet de leur stratégie et de leurs actions.
Pour autant, les standards semblent trop complexes et détaillés. Leur mise en application par les grandes sociétés demeure un défi, avec des coûts associés importants.
Seules les plus grandes sociétés sont concernées, cependant, on peut craindre fortement une descente en cascade des obligations de transparence sur les PME travaillant avec les grands groupes. L’inquiétude des PME réside dans la multiplicité des demandes et l’éventuelle barrière dans les négociations commerciales que peuvent constituer des critères ESG très exigeant. Et bien sûr, tout cela a un cout.
A la fin, c’est toujours le consommateur qui paye. Il est donc temps de lui dire qu’il va devoir payer et de réfléchir à la manière de le rendre socialement acceptable (pour rappelle quelques centimes sur le gasoil ont mis le feu à nos ronds-points…).
Fin du mois contre fin du monde !