Billet d'humeur #6

Lundi 13 Nov

Stephan de Butler d'Ormond au sujet de la fiscalité et de la compétitivité internationale :

"Vous savez que la compétitivité française est un des grands combats de notre organisation patronale qui sait combien nos entreprises souffrent sur les marchés internationaux au vu du handicap fiscal qui pèse sur leurs coûts de production.

Avec la contraction économique résultant de l’inflation et de la hausse des taux, les mois et les années à venir seront décisives pour la capacité de notre Pays à ce que ses entreprises puissent conquérir des parts de marché international et contribuer à la positivité de notre balance commerciale.

Le MEDEF national vient de nous transmette de nouveaux chiffres que je vous communique.

Nous ne sommes ni optimistes, ni pessimistes mais réalistes en ce que nous affichons les conditions qui permettent le succès, s’en priver serait se priver de notre capacité à faire rayonner notre pays.

Les impôts de production représentent encore 4,7 % du PIB de la France, en dépit de récentes baisses. Ils ont continué d’augmenter en valeur pour atteindre 125 milliards EUR en 2022. Notons que les impôts de production constituent une charge deux fois plus importante pour les entreprises françaises que la moyenne européenne.

La France se place en tête de ses voisins européens, et notamment de l’Allemagne dont les impôts de production ne représentent que 1 % du PIB. 

En Europe, seule la Suède connaît un taux d’imposition supérieur à celui de la France (10 % du PIB). A la différence de la France, le modèle social Suédois finance une bonne partie de la protection sociale par des impôts sur les salaires plutôt que par des cotisations sociales. Si l’on salue les succès de la politique de l’offre menée par le Gouvernement avec une augmentation des ouvertures d’usines et la baisse du chômage, le niveau des impôts de production continue de peser sur la compétitivité française.

L’ensemble des baisses d’impôts amorcé en 2021 (les impôts fonciers sur les entreprises de 3,25 milliards EUR, la CVAE divisée par deux passant de 15 à 7,5 milliards EUR) ne représente que 0,4 point du PIB. Ce qui n’est pas de nature à combler l’écart avec le niveau de taxation ailleurs en Europe.

La France est trop nettement au-dessus des autres pays européens pour que cela change le classement. Pour réindustrialiser la France, mettons fin à une fiscalité pénalisante pour notre industrie."

Stéphan de BUTLER d’ORMOND