"Il y a une petite musique de la taxation des entreprises" Nicolas Blangy

Alors que certains élus de gauche défendent la mise en place de la taxe Zucman — qui inclut l’outil de travail dans le patrimoine et pourrait rapporter entre 5 et 20 milliards d’euros selon différents économistes — Patrick Martin, président du Medef, a tiré la sonnette d’alarme. Il annonce qu’une "mobilisation patronale" pourrait être envisagée en cas d’augmentation significative de la fiscalité des entreprises. 

Pour l’instant, « nous sommes dans l’attente, mais il y a une petite musique de taxation des entreprises qui revient, notamment avec la taxe Zucman. Or, en France, l’imposition des entreprises, nette des aides, est supérieure à celle en Allemagne», avertit Nicolas Blangy, président du Medef Somme. Il précise toutefois que "les entreprises sont tout à fait prêtes à prendre leur part"  sans que cela ne compromette ni l’emploi ni les investissements. L’ampleur de la mobilisation dépendra des orientations du prochain budget de l’État.

«Cela ne sera certainement pas une manifestation dans la rue, mais plus un grand meeting à Paris pour faire entendre la voix des entreprises au moment où chaque partie avance ses lignes rouges », ajoute l’entrepreneur samarien. Pascal Fradcourt, président de la CPME de la Somme, partage cette position et se dit défavorable aux manifestations en centre-ville, qui perturbent le commerce local. Il rappelle que les entreprises sont déjà fortement taxées : «Quand on donne 40 euros à un salarié, cela coûte 100 euros à l’entreprise. Il faut lui laisser des marges de manœuvre pour investir et anticiper les difficultés  »

Pour lui, la mobilisation devra se traduire par des actions sur les réseaux sociaux et un lobbying ciblé auprès des élus locaux pour dénoncer toute hausse de la fiscalité.